L'Oise Agricole 29 juillet 2021 a 09h00 | Par DLC

Une crue «hivernale» en pleine moisson

Le ministre de l’Agriculture était venu le constater la semaine dernière dans l’Aisne. Le week-end dernier, la crue de l’Oise a touché le Noyonnais.

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L’eau baisse depuis le début de la semaine mais a touché de nombreux herbes en fond de vallée ainsi que des cultures. Ici, les betteraves d’Arnaud Basset.
L’eau baisse depuis le début de la semaine mais a touché de nombreux herbes en fond de vallée ainsi que des cultures. Ici, les betteraves d’Arnaud Basset. - © DLC

«C’est simple : l’eau est montée autant qu’en plein hiver, on a atteint des cotes similaires», s’étonne encore Arnaud Basset, agriculteur à Varesnes, près de Noyon, dans la vallée de l’Oise. La préfecture avait émis une alerte quelques jours plus tard que dans l’Aisne, le temps que l’onde de crue se répande, plus lentement qu’en hiver «à cause de la végétation qui freine la vitesse de l’eau», témoigne l’exploitant.

N’empêche : samedi 24 juillet, l’eau est arrivée lentement aux portes du village de Varesnes. Nombre de prairies en bordure ont été inondées. «Avec mon épouse, nous sommes allés en barque voir ce qu’il en était : nous sommes passés au dessus des clôtures immergées et les génisses s’étaient réfugiées sur 50 ares restés au sec alors que la pièce mesure au total 12 hectares !»

L’exploitant avait pris soin, dès l’annonce de Vigicrue, de rentrer ses génisses pleines dans les bâtiments, comme en plein hiver, alors que la moisson battait son plein. Du travail en plus à une période déjà bien chargée.

Fourrages à sauver

Même son de cloche pour Aymeric Lecat, éleveur de limousines à Cuts, village voisin. «Je nourris essentiellement mes bêtes à l’herbe. J’avais une parcelle de 8 ha qui était fauchée, prête à presser, elle est noyée. Une autre parcelle de 20 ha allait être fauchée, je ne vais rien pouvoir faire. Quand l’eau se retirera, il y aura de la boue partout, cela sera difficile de faire du fourrage, il serait d’ailleurs de piètre qualité», se désole le jeune éleveur.

Heureusement, dès qu’il a vu l’eau monter, il s’est dépêché d’aller chercher ses balles rondes de foin. «Certaines commençaient à baigner dans l’eau qui montait quand nous sommes intervenus, mon père et moi. Nous avons ainsi sauvé 500 balles déjà pressées.»

Aymeric Lecat pense à ses collègues éleveurs qui n’ont pas pu faire de foin avant l’inondation. «Je ne sais pas comment ils vont faire. Les parcelles qui étaient bonnes à faire maintenant, hautes et déjà épiées, ne donneront rien. On peut s’interroger sur la qualité du fourrage qu’on pourra peut-être faire à l’automne. Les parcelles déjà fauchées vont repousser et on peut espérer une récolte tardive si les conditions météo s’y prêtent», veut-il croire.

Il constate que la crue n’a pas touché Compiègne ni la région parisienne et a la désagréable impression que les parcelles agricoles ont servi d’exécutoire à la crue pour protéger les zones urbaines. C’est plus acceptable l’hiver, moins en cette période de récolte fourragère.

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