«C'est une très belle opération, réalisée en commun dans une bonne ambiance et elle va permettre à nos bénéficiaires de profiter de belles pommes de terre, sans terre ni cailloux. Cela a été un plaisir pour moi de rencontrer les élus, les élèves et l'agriculteur», se réjouit Christian Simeoni, responsable des Restos du coeur de Compiègne qui accompagnent quand même 450 familles sur le secteur.
Solaal a mis en contact tous les participants de cette opération. D'abord les élus de l'APC, qui regroupe trois intercommunalités, la Communauté de communes des Lisières de l'Oise, celle de la Plaine d'Estrées et l'Arc (Agglomération de la région de Compiègne) et qui met en place son plan alimentaire territorial. «L'axe que nous développons est l'accès par tous à une alimentation de qualité et la lutte contre la précarité alimentaire», détaille Franck Superbi, maire de Bitry. Les élus souhaitent aussi développer ce type d'opérations auprès des producteurs locaux pour limiter le gaspillage.
Pour mener à bien des démarches de glanage solidaire, il faut être réactif et venir dès que la récolte est faite, avant que les particuliters ne viennent ramasser. En cela, Éric Béguin, par ailleurs maire sa commune et élu local, a fait connaître la disponibilité de ses parcelles de pommes de terre de consommation. «C'est la première fois que nous participons à une telle opération», témoigne son fils Thibault. Solaal s'est mis en rapport avec l'Institut Charles-Quentin de Pierrefonds pour mobiliser des élèves. Ainsi, ce jeudi, une trentaine d'élèves des classes de première STAV et de PTS production végétale sont venus ramasser les pommes de terre laissées, sitôt la récolte effectuée. Ils ont ainsi rassemblé les 1.100 kg qui bénéficieront donc aux Restos du coeur.

Des apprentissages et des valeurs
Bruno Caven, professeur en productions végétales, accompagne les jeunes et en profite pour leur parler de la culture de la pomme de terre, des maladies, de la filière. Nathalie Guillet, également professeur à Charles-Quentin, s'est impliquée dans ce projet et tous se félicitent des valeurs de solidarité et de partage, mais aussi de lutte contre le gaspillage alimentaire auxquelles les élèves sont sensibilisés pendant ce glanage solidaire.
C'est aussi l'occasion pour les élèves de rencontrer l'agriculteur et de voir concrètement comment s'organise un chantier de récolte de pommes de terre. L'Institut Charles-Quentin emmène d'ailleurs souvent les élèves sur les exploitations du secteur pour des sorties pédagogiques.
D'autres opérations de ce type ont permis de récupérer oignons et carottes pour des associations caritatives et la volonté de tous, élus et Solaal, est de développer ces opérations en organisant les mises en relation depuis les parcelles des producteurs qui offrent des produits non valorisables dans les filières classiques jusqu'aux associations qui les distribuent. Ce sont généralement des fruits ou légumes abîmés, dont le calibre ne correspond pas aux normes de commercialisation ou dont la production est trop importante. «Cela permet de tracer le don», précise Kim-Yen Nguyen Dai, chargée des dons chez Solaal Hauts-de-France.
Reste à renouveler ces actions de glanage solidaire en les faisant connaître auprès des exploitants agricoles et des associations à la recherche de denrées. La solidarité dans les territoires de demande qu'à être organisée.