Beauvais prêt à vibrer au son du blues
C'est un peu l'événement musical de la ville de Beauvais. Le festival Le Blues autour du zinc est de retour du 15 au 24 mars et devrait satisfaire tous les passionnés de musique.
Et cette 29e édition est encore placée sous le signe de l'éclectisme. C'est Benjamin Biolay qui en assurera l'ouverture avec son nouvel album Saint-Clair, avec le trio de folk-rock Gunwood en première partie. «Benjamin Biolay n'est pas un artiste blues au sens propre, mais possède un véritable talent d'écriture. J'aime les artistes comme Baschung ou Gainsbourg. On aime beaucoup ce qu'il fait. Il amène un public plus large vers le festival et le blues. Un peu à l'image du caméléon qui est sur l'affiche, ce n'est pas que du blues» explique Laurent Macimba, le directeur du festival.
Que les amateurs se rassurent toutefois, le blues reste la couleur dominante du festival. Ils pourront profiter d'une pléiade d'artistes comme Jalen Ngonda, The James Oliver Band, Howlin' Jaws, Acid Pomelos, The Mojo Twins, Pink Balls Sister, Leaf Down, FFF (qui, après 23 ans d'absence, a sorti en novembre dernier un 5e et nouvel opus, I scream) et bien d'autres. La fin du festival sera assurée par Keziah Jones, à la Maladrerie Saint-Lazare, qui fêtera 30 ans de carrière avec un concert solo acoustique.
Ceux qui n'auront pas eu la chance d'obtenir des billets pourront se consoler et profiter des concerts gratuits prévus dans les bars de la ville.
Hommage féminin à Hendrix
Comme l'an passé, l'âme de «l'enfant voodoo» va encore planer et danser sous l'imposante charpente de la grange de la Maladrerie Saint-Lazare. Le BAZ a demandé à la chanteuse-guitariste Nina Attal de créer un show Electric LadyLand - référence au 3e et dernier album studio du groupe The Jimi Hendrix Experience -, pour célébrer le mythe hendrixien. «En tant que directrice musicale, j'ai monté l'équipe, le répertoire, les arrangements, c'était un gros challenge et je suis heureuse que nous tournions avec ce projet en 2024, raconte la chanteuse. Il a fallu se replonger dans les vieux souvenirs d'adolescente, dans les morceaux d'Hendrix que j'apprenais dans ma chambre. C'était génial de retrouver ce sentiment. C'était aussi génial de se dire que 15 ans plus tard, j'étais enfin capable de jouer du Jimi correctement.»
«Les musiciennes qui seront sur scène ont un talent fou et Nina Attal a aujourd'hui atteint une maturité qui lui permet de jouer du Hendrix, un artiste qui a influencé tout une époque, qui était un véritable ovni» précise Laurent Macimba.
Une sensibilité qui ne renie pas l'artiste : «Lorsque j'ai commencé l'apprentissage de la guitare à douze ans, par curiosité, je me suis plus penchée sur le blues et là, ça a été une révélation. C'est une musique qui a été fédératrice pour moi et qui m'a permis de rencontrer pleins de musiciens et de faire l'expérience de la scène. L'authenticité, la vérité, la sensibilité et un échappatoire. On ne peut pas jouer du blues sans s'exprimer avec ses tripes. Ça n'a rien à voir avec la technique, d'où l'on vient... C'est ancré en chacun de nous, il faut être impudique pour pouvoir faire du blues, c'est se mettre à nu.»
Et la direction du festival insiste sur le fait qu'il ne s'agira pas d'un simple tribute. Les morceaux ont été réarrangés, réorchestrés.
Une rencontre-dédicace autour du natif de Seattle sera organisée le mardi 19 mars à la Fnac de Beauvais avec le journaliste musical Stan Cuesta.
Un festival qui perdure grâce aux passionnés
Le directeur du festival ne s'en cache pas, faire perdurer un tel événement est de plus en plus compliqué. «Le coût des spectacle augmente du fait de la dématérialisation de la musique. Autrefois, les artistes vivaient de le vente de CD ; aujourd'hui, ils vivent sur les tournées.»
Afin de maintenir une politique tarifaire accessible au plus grand nombre, la programmation en 2025 passera de 9 à 5 jours et les prix seront très légèrement augmentés. «Si l'on veut vraiment que ça continue, il faut acheter des billets. Il y a déjà des équipes de passionnés et on perdure grâce à eux», conclut Laurent Macimba.
Même son (blues) de cloche chez Nina Attal : «C'est un beau festival qui fêtera ses 30 ans l'année prochaine. Je trouve ça admirable qu'un festival de Blues puisse durer tant d'années, il en faut ! Notre but est de faire perdurer cette musique avec de nouvelles générations et Blues autour du zinc participe à ça !»
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