Décarboner le transport et désenclaver
Ce 26 avril à la sous-préfecture de Compiègne, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, et Bertrand Gaume, préfet de Région Hauts-de-France, ont signé le volet mobilités du contrat de plan État-Région 2023-2027.

«Deux grands axes ont motivé la concrétisation du volet mobilités de notre nouveau contrat de plan État-Région, ceux dont je suis le ministre, la transition écologique et l'aménagement du territoire. Et nous pouvons être fiers de notre ambition et des moyens que nous y mettons puisque, de 190 millions par an dans l'ancien contrat, nous passons à 400 millions par an. Et sans compter les budgets alloués aux autres projets structurants pour la Région que sont Mageo, le barreau Roissy-Picardie et le Canal Seine Nord Europe», se félicite en premier Christophe Béchu, le ministre, devant les officiels réunis à la sous-préfecture de Compiègne pour cette signature.
Il précise qu'un milliard d'euros sera consacré au ferroviaire, source de décarbonation des transports, dont 200 millions dédiés au fret et 300 au Serm (Service express régional métropolitain) pour les trajets de proximité du quotidien qui concernent 2,4 millions de personnes.
À des fins de désenclavement, un effort sera fourni sur la RN 2 qui passera en 2 x 2 voies sur toute sa longueur, affirme Xavier Bertrand, président de Région, et 415 millions seront dédiés au développement du port de Dunkerque. Le président de Région tenait à ce que ce volet soit signé dans l'Oise, département qui se sent parfois éloigné du centre de décision régional. «L'ambition que nous portons dans ce volet est d'améliorer concrètement la vie des habitants de la région et je me réjouis que tous les partenaires qui ont oeuvré à sa mise en place aient, comme dans un couple, regardé ensemble dans la même direction», ajoute-t-il.
Xavier Bertrand veillera à que tout se passe bien avec la SNCF et Voies Navigables de France. «Signer est un premier pas, mais il faut veiller maintenant à ce que les projets aboutissent. Nous prévoyons ainsi une clause de rendez-vous à mi-parcours pour en mesurer les avancées», conclut-il.
Ministre et président de Région tiennent à saluer l'implication des services de l'État qui permet aujourd'hui de signer un volet des plus ambitieux.
L'Europe, c'est du concret
Comme Compiègne n'est qu'à quelques encablures du tracé du canal Seine Nord Europe, la présence des élus a été l'occasion de faire un point sur l'avancée des travaux. Les participants se sont donc déplacés à la base de vie de Montmacq où se déroule un vaste chantier que Jérôme Dézobry, président du directoire de la Société du Canal Seine Nord Europe, a présenté.
Il s'agit d'abord de créer trois ponts en enfilade. Le premier enjambera le canal latéral de l'Oise, le second le futir canal et le troisième la rivière Oise qui sera détournée de son lit initial.
Le chantier du canal est divisé en 4 secteurs et ce triple pont est situé dans le premier. Le chantier avance bien dans ce secteur et Jérôme Dézobry imagine qu'il puisse être terminé fin 2029. Les autres secteurs sont en charge de réalisations parfois plus complexes, comme le passage des autoroutes A 26 et A 29 ou des ports intérieurs.
Les élus notent l'implication de toutes les collectivités dans le projet, ainsi les emplois créés, directs ou indirects. Un chantier d'une telle ampleur n'a pas été réalisé en France depuis 1965.
Christophe Béchu pointe l'avantage du transport fluvial sur la circulation routière : «Bien moins émetteur de gaz à effet de serre, le canal devrait permettre de capter 15 % du fret.» «Une barge sur le canal, c'est 117 camions en moins sur la route», renchérit Xavier Bertrand. Les deux responsables croient en l'impact positif du canal sur la Région Hauts-de-France : 13 à 15.000 emplois durables devraient être créés à terme le long du canal, notamment autour des ports intérieurs.
Christophe Béchu et Xavier Bertrand affirment qu'il n'y aura pas de marche arrière sur ce projet et rappellent qu'il n'est possible que grâce aux dotations de l'Union européenne qui injecte 2,1 milliards d'euros dans le budget. À quelques semaines d'échéances électorales, ils tenaient à le rappeler aux sceptiques de tout poil.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,