Des rendements qui ont plafonné dès le mois de novembre
Henri Faes, directeur adjoint de la CGB, a dressé le bilan de la campagne betteravière.

À l'image des résultats obtenus à l'échelle nationale, la campagne betteravière isarienne reste sur une richesse basse, à 16,7°. «De nombreux silos sont à moins de 16°», précise Henri Faes, directeur adjoint de la CGB. Comparativement, la richesse se situait à 16,8° en 2023 et à 17,2° en moyenne sur les 5 dernières années.
Les rendements sont eux aussi restés bas, plafonnant dès le début du mois de novembre. Ils ne dépasseront pas cette année les 75 t. «Le rendement moyen des 5 dernières années est de 71,9 t à 16°.» L'Oise se trouve en deçà de la moyenne nationale (80 t/ha à 16°) et des rendements estimés d'autres départements comme le Seine-Maritime, la Marne et l'Aube (> 85 t/ha).
«Ces écarts de rendements sont difficiles à expliquer, intervient Yohan Debeauvais, responsable régional Oise et Somme à l'Institut technique de la betterave (ITB). Mais dans ces départements aussi, il y a une forte hétérogénéité. La différence des sous-sols influe sur les compactions et sur la résilience des sols à l'humidité.»
L'excès d'eau, engendrant des problèmes de structures, a limité la qualité d'implantation. «Gorgés d'eau, les sols ont mal supporté le poids exercé sur eux. Le soc du semoir a eu un impact. Compacté, le sol voit réduire sa capacité d'infiltration et les betteraves, asphyxiées, arrêtent de croître.» D'où des betteraves fourchues et une faible croissance racinaire. Si on ajoute à l'excès de pluie un ensoleillement déficitaire, la combinaison n'est pas propice à la richesse. «L'automne est de plus en plus chaud et les températures nocturnes restent élevées. Conséquence, la betterave continue de pousser et consomme du sucre.»
Bien positionner des variétés
Autre effet néfaste à la richesse, les maladies. L'arrivée tardive (autour du 15 novembre) de la cercosporiose a réduit son impact et relativement peu de parcelles furent touchées. Le mildiou a néanmoins frappé. «Un betterave touchée peut perdre jusqu'à deux points de richesse.» L'ITB recommande de veiller au positionnement des variétés choisies : «Les variétés les plus tolérantes doivent être positionnées sur les arrachages les plus tardifs.»
Règlementation désherbage
La boîte à outils du planteur de betteraves se réduit avec l'interdiction d'utiliser certaines matières actives pour les désherbages : le Mercantor, qui a pour matière active de S-métolachlore n'est plus utilisable en 2025, tout comme le Safari (et Safari Duo active, etc.) qui contient du triflusulfuron-méthyle. Avadex 480, à base de triallate, a déjà connu une limite de consommation en mars 2024. Il ne sera plus possible d'en stocker ni d'en utiliser après le 29 mars prochain.
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