L'Oise Agricole 02 mars 2022 a 17h00 | Par Christophe Soulard

Dix propositions des éleveurs bovins pour la présidentielle

L’interprofession bétail et viandes (Interbev) a présenté le 17 février, lors d’une conférence de presse à Paris, ses dix propositions pour la prochaine élection présidentielle.

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Les éleveurs de bovins veulent vivre dignement de leur métier, voir leur mode de production mieux reconnu comme un modèle vertueux et ne souhaitent pas non plus être entravés par des lois ou règlements contradictoires.
Les éleveurs de bovins veulent vivre dignement de leur métier, voir leur mode de production mieux reconnu comme un modèle vertueux et ne souhaitent pas non plus être entravés par des lois ou règlements contradictoires. - © Pixabay

Les éleveurs de bovins veulent vivre dignement de leur métier, voir leur mode de production mieux reconnu comme un modèle vertueux, protecteur de l’environnement. Ils ne souhaitent pas non plus être entravés par des lois ou règlements contradictoires, incohérents tant au plan français qu’européen. «Notre modèle, c’est environ 60 ha en système herbager, avec une centaine de têtes et un actif. C’est ce qui fait qu’il est reconnu comme l’un des plus durables. Il faut donc le protéger», a déclaré Bruno Dufayet, président de la Commission Enjeux sociétaux d’Interbev. Dans son viseur, plusieurs grands sujets. Tout d’abord, la réciprocité des normes tant au plan européen qu’international. Ce dossier concerne en particulier les antibiotiques que des pays tiers, notamment les États-Unis, utilisent comme activateurs de croissance, faisant apparaître des failles dans l’antibiorésistance. Interbev souhaite interdire l’importation de certain type de viande. Ensuite, la déforestation importée : «Il faut imposer aux pays exportateurs qui n’en sont pas dotés une traçabilité de la naissance à l’abattage. Bien souvent, l’élevage constitue le premier front de la déforestation, avant l’arrivée du soja», a-t-il soutenu, évoquant le cas brésilien. De même, Interbev entend faire du bien-être animal un de ses chevaux de batailles. Saluant l’adoption du rapport de l’eurodéputé Jérémy Decerle sur ce sujet, il «faut en faire une mesure de réciprocité. Pour donner de la cohérence», a-t-il justifié et pour éviter toute distorsion de concurrence. «Nous souhaitons que plus aucun accord bilatéral ne soit validé sans ces mesures miroir», a ajouté Bruno Dufayet.

Protéger la dénomination «viande»

Interbev qui souhaite apporter «le plus d’information possible au consommateur» milite pour un affichage environnemental différent de celui de l’analyse du cycle de vie repris par Agribalyse. «Ce système n’est pas adapté à la production de nos ruminants Il le pénalise. Ne laissons pas un mauvais calcul ruiner une belle idée», a-t-il soutenu. Bruno Dufayet souhaite «un affichage fondé sur une méthode qui tient compte de l’ensemble des externalités» du système de production : réduction d’émissions de gaz à effet de serre, stockage carbone, préservation de la biodiversité, bien-être animal et parcimonie des produits phytosanitaires. Parmi les autres propositions qui seront soumises aux candidats qui passeront sur son stand au Salon de l’agriculture, Interbev veut la mise en place «effective de la protection des dénominations viande», autrement dit interdire les mentions "steak de soja" ou "nuggets de boulgour" etc. Après les polémiques sur les menus végétariens dans les cantines scolaires des villes tenues par des maires écologistes, Interbev veut «le maintien de la fréquence minimale de quatre repas sur vingt de viande non hachée de boeuf, veau ou agneau en restauration scolaire», a soutenu Jean-François Guihard, président d’Interbev. Il demande aussi la mise en oeuvre de moyens pour atteindre les objectifs d’approvisionnement en viande durable et de qualité en restauration collective fixés par la loi Climat et Résilience. Enfin, l’interprofession propose «la création d’un label visant à signaler les établissements qui s’approvisionnent à 100 % en viandes françaises», a indiqué Jean-François Guihard. Les candidats ne repartiront pas du salon les mains vides.

Inaporc dévoile aussi ses neuf propositions

«Réserver le droit d’évoquer la France aux seuls produits dont la matière première principale est d’origine française» ; «Impulser des installations de jeunes éleveurs en filière porcine» ; «Arrêter la surrèglementation par rapport aux autres pays d’Europe, simplifier et accélérer les procédures administratives», etc. Telles sont quelques-unes des neuf mesures que l’interprofession porcine (Inaporc) propose aux candidats à la présidentielle de mettre en oeuvre pour «sauvegarder la filière». Ces mesures doivent, selon Inaporc, compléter le plan de soutien déjà mis en place fin janvier par le gouvernement, fort de 270 millions d’euros. «La filière veut préserver son modèle d’exploitations familiales à taille humaine pour continuer à proposer aux consommateurs français l’une des viandes les plus consommées et les plus accessibles à tous les budgets», souligne Inaporc. Le secteur porcin est actuellement déstabilisé par une hausse des charges de production et un marché européen en surproduction en raison d’une réduction importante des importations par la Chine et des cas de peste porcine africaine en Allemagne et en Italie, pays qui sont interdits d’exporter sur les marchés tiers.

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