FDSEA et JA rencontrent les parlementaires
Lundi 25 mars, tous les parlementaires de l'Oise avaient été invités par les responsables syndicaux : Régis Desrumaux, Pascal Foucault, Adrien Dupuy, Grégoire Omont pour la FDSEA et Matthieu Carpentier pour les JA.

D'entrée de jeu, devant la seule présence d'Alexandre Sabatou, député RN de la troisième circonscription, et son assistant parlementaire, Gérôme Guion, ainsi que d'Isabelle Lescalle, assistante parlementaire représentant Philippe Ballard, député RN de la deuxième circonscription, Régis Desrumaux ne peut s'empêcher de remarquer que les élus de la République sont tous venus sur les blocages de janvier, quand les journalistes étaient très présents, et que, malheureusement, ils sont moins nombreux à avoir répondu présents à cette invitation. Se sont quand même excusés Éric Woerth, Alexandre Ouizille et Maxime Minot.
Les députés présents affirment vouloir des contacts réguliers avec les représentants agricoles afin de mieux défendre leurs intérêts lorsque des textes les concernant arrivent à l'Assemblée Nationale, ce sera le cas de la loi d'orientation agricole en mai. Ils préfèreraient que les rencontres soient calées les vendredis ou que les agriculteurs viennent les voir dans leurs permanences.
Une fois ces modalités pratiques partagées, Régis Desrumaux fait part du mécontentement des agriculteurs devant la lenteur du gouvermenent à traduire les annonces en actes concrets. «La rémunération des agriculteurs reste le problème de fond», martèlent les représentants syndicaux. «Nous voulons que les prix tiennent compte de nos coûts de production, nous ne sommes pas la variable d'ajustement des négociations entre industriels et distributeurs.» À la question d'Alexandre Sabatou de savoir si des prix planchers pourraient être la solution, les syndicalistes rejettent cette proposition. Il faut que le prix des produits (lait notamment) soit correlé aux coûts de production, en tenant compte de la main-d'oeuvre à hauteur de deux Smic afin de vivre de son métier. D'ailleurs, les jeunes ne s'installeront en agriculture que s'ils gagnent correctement leur vie et que leurs conditions de vie ne sont pas trop éloignées de celles des autres catégories socio-professionnelles, même s'ils sont conscients qu'être agriculteur reste un métier passion.
Par contre, la médiation de l'État dans les discussions commerciales entre distributeurs et industriels paraît nécessaire.
Libre échange
Les agriculteurs s'indignent des distorsions de concurrence : «n'importons pas l'agriculture dont nous ne voulons pas». Ils ne veulent pas de surtranspositions franco-françaises des textes européens. De même, que ce soient les céréales ukrainiennes, le boeuf canadien ou le soja sud-américain, les représentants syndicaux sont vent debout contre des dispositifs qui laissent supposer que l'agriculture est une fois de plus la monnaie d'échanges contre des avions, des automobiles, des centrales nucléaires dans les traités. Ils se réjouissent que les sénateurs n'aient pas votés le Ceta et attendent la même attitude pour le Mercosur. Les députés réaffirment leur opposition au libre échange, pour aller vers ce qu'ils appellent le «juste échange».
Les syndicalistes insistent aussi sur la volonté des agriculteurs de rester des acteurs forts de la ruralité alors qu'ils rencontrent parfois des difficultés avec les maires des communes ou leurs voisins.
Ils plaident pour une simplification administrative qui tarde à venir, même si des avancées ont eu lieu ou sont en cours de négociation. Les députés les ont assuré de leur soutien dans ce combat et restent à leur écoute.
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