L'Oise Agricole 30 octobre 2025 a 10h00 | Par Alix Pénichou

IGP imminente pour le miel de tilleul de Picardie

Obtenir la précieuse mention IGP (Indication géographique protégée) n’est plus qu’une question de jours pour le miel de tilleul de Picardie. Ces 22 et 23 octobre à la Chambre d’agriculture à Amiens, avait lieu une formation de jurés de la commission d’examen organoleptique, qui approuvera, le 28 octobre, les premiers miels sous Siqo (signes d'identification de la qualité et de l'origine).

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- © Alix Pénichou

Enfin ! «Après un travail collectif de plus de vingt ans, l’obtention de la mention IGP (Indication géographique protégée) n’est plus qu’une question de jours», se réjouit Philippe Bequet, apiculteur à Pont-Noyelles, président de l’organisme de défense et de gestion du miel de tilleul de Picardie. Ces 22 et 23 octobre, dans les locaux de la Chambre d’agriculture à Amiens, était organisée une formation de juré à destination des apiculteurs producteurs, des restaurateurs, techniciens et consommateurs. Ceux-ci participeront à la commission d’examen organoleptique du 28 octobre pour distinguer le «vrai» miel de tilleul de Picardie, au regard du cahier des charges
de l’IGP.
Pour les trente apiculteurs qui font partie de l’association, la victoire est savoureuse. Ce seul miel labellisé de la région en est un ambassadeur. «Quand on parle miel, on pense à celui de lavande, produit dans le sud. Or, avec le changement climatique, on est devenu une vraie région apicole. Seulement, celle-ci s’ignore», estime Philippe Bequet. La reconnaissance de ce miel très typique, reconnaissable à son goût mentholé, garantira sa traçabilité. Elle devrait aussi permettre de structurer la filière. «Les Hauts-de-France ne comptent que quatre-vingts apiculteurs professionnels, qui détiennent plus de cinquante ruches. L’IGP devrait servir de moteur et inciter de nouveaux producteurs à s’installer.»


Zone géographique et saveurs
Pour obtenir l’IGP, les abeilles doivent obligatoirement avoir butiné les tilleuls à petites feuilles (Tilia sp) des massifs forestiers picards (principalement ceux d’Halatte, Chantilly et Saint-Gobain) dans une zone déterminée par l’IGP, à cheval entre la Somme, l’Oise et l’Aisne. Philippe Bequet précise : «Un apiculteur d’une autre région peut donc en produire s’il pratique la transhumance de ses ruches». Chaque lot de miel passe ensuite l’épreuve du palais des jurés. «Le miel de tilleul de Picardie n’est comparable à aucun autre miel en France. Il se démarque par son goût prononcé, mentholé, frais, et à sa couleur claire.»
Ce 22 octobre, Nathalie Dussenne, apicultrice et productrice de miel de tilleul de Picardie de Saint-Amand-les-Eaux (59), participait à la formation pour devenir jurée. «Ça me permet de mieux le qualifier, et ainsi pouvoir mieux le présenter», justifie-t-elle. La tâche requiert une grande concentration. «Il faut pouvoir faire preuve d’objectivité du premier au dernier miel goûté. Ça implique des temps de pause entre les échantillons, et faire abstraction de ce que l’on a en tête pour se focaliser sur le produit.» Il n’y a plus qu’à espérer une miellée 2025 de qualité.

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