Irrigation : au vu des niveaux, des inquiétudes pour la campagne
Les agriculteurs en charge du dossier de l’irrigation se sont réunis le 30 avril pour un point sur la campagne d’irrigation mais aussi pour évoquer la proposition de la DDT visant à modifier l’arrêté-cadre sécheresse pour y introduire une notion de gestion volumétrique des mesures d’alerte et d’alerte renforcée.

Avant un comité de gestion de la ressource eau, la DDT de l’Oise a proposé un nouvel arrêté-cadre sécheresse introduisant la notion de volume et de baisse de volume, alors que les arrêtés précédents ne prévoyaient qu’une modification horaire. Cette proposition ainsi qu’une invitation à une réunion de travail sur le sujet ont été transmises tardivement à la profession qui ne s’y est pas rendue. Cette absence a provoqué une forte réaction des associations de protection de l’environnement, donnant lieu à un communiqué de presse du Roso (regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise) et d’échanges dans la presse locale. Le Comité de gestion de la ressource en eau a été reporté.
Actuellement, les mesures de restriction sont basées sur une gestion horaire. C’est-à-dire que lorsque les nappes ou le débit des cours d’eau passent sous les seuils d’alerte ou d’alerte renforcée, les agriculteurs voient leur plage horaire par culture diminuer.
Et maintenant ?
La réunion de la section irrigation a porté bien plus sur des interrogations que sur un positionnement des agriculteurs. En effet, l’introduction de la gestion volumétrique suppose de connaître précisément les besoins des agriculteurs et les disponibilités de la ressource. Une distinction entre attribution d’un volume à irriguer et les mesures de sécheresse doit être faite. La gestion volumétrique oblige d’avoir des attributions individuelles pour pouvoir les réduire en cas de sécheresse, ce qu’il n’est pas le cas de toutes les exploitations du département.
S’agissant de la ressource, il n’existe pas de telles informations, hormis dans la ZRE de l’Aronde où la nappe a fait l’objet d’une modélisation. La modélisation d’une nappe permet d’établir le modèle d’un système complexe, afin d’étudier plus commodément et de mesurer les effets sur ce système des variations de tel ou tel de ses éléments composants, dans notre cas, de connaître la quantité d’eau qui peut s’y trouver.
Pour avoir un consensus sur la ressource, une démarche de modélisation peut-elle s’envisager sur chaque bassin versant du département ? De telles études coûtent extrêmement cher.
La question du prélèvement, c’est une chose, mais il faut aussi traiter la question de la gestion économe de la ressource. Comment être encore plus vertueux ? Les échanges sont vifs, les agriculteurs s’interrogent sur les outils limitant la consommation tels que les rampes, sur les impacts positifs, leur coût, y a-t-il des aides pour investir dans ce type de matériel ? D’autres cherchent les moyens qui pourront favoriser le retour de l’eau dans la nappe. Par exemple, les méthodes sans labour permettent-elles une meilleure infiltration de l’eau ? en connaît-on les effets et sont-ils chiffrés ?
On serait tenté de comparer les mesures entre les départements, mais cet exercice s’avère difficile. Il existe un cadre de règlementation national, qui renvoie la précision à l’échelle du bassin versant qui lui-même renvoie aux départements. Sur les Hauts-de-France, il y a deux bassins versants : Artois-Picardie pour le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, une partie de l’Aisne et une toute petite partie de l’Oise ; pour le reste, c’est le Bassin Seine-Normandie. Chaque département a donc adapté la règlementation à ses usages, selon ses productions et l’état de sa ressource en eau.
Devant toutes ces questions, les irrigants y verront plus clair après la tenue du Comité de gestion de la ressource en eau.
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