«Je me suis donné les moyens d'aller au bout»
Noémie Houzé, étudiante en première année de BTS Métiers du végétal alimentation, ornement et environnement (MVAOE) au lycée horticole de Ribécourt, a remporté au mois de janvier la médaille d'or aux sélections régionales des Worldskills et s'est ainsi qualifiée pour les finales nationales d'octobre prochain à Marseille.

Seule apprentie du CFPPA de Ribécourt-Dreslincourt à avoir concouru dans la catégorie «horticulture» lors de la finale régionale organisée à l'Institut de Genech, Noémie Houzé porte avec fierté sa médaille d'or Worldskills (ex-Olympiades des métiers). «C'est une belle victoire personnelle parce que je me suis donné les moyens d'aller jusqu'au bout», analyse-t-elle.
Pendant deux jours, elle s'est soumise aux différentes épreuves des sélections régionales : bouturage, greffage d'arbres fruitiers, montage d'un système d'irrigation, composition végétale d'intérieur et d'extérieur, et rempotage. «On a découvert l'épreuve de bouturage au dernier moment. On ne pouvait pas s'entraîner en amont.» Chaque atelier avait un temps imposé d'environ une heure à une heure et demie. «L'épreuve la plus technique a été le greffage. Heureusement, j'ai passé une matinée chez un professionel et je me suis entraînée au sein de mon entreprise 4 jours avant le concours.» Mais pour la jeune femme, le rempotage mécanique restera le plus difficile : «Il y avait des réglages à faire sur la machine et je ne la connaissais pas du tout ! Je devais en plus gérer deux personnes qui m'ont été assignées au dernier moment et qui avaient pour consigne de faire comme si elle ne savaient rien. On a dû tout expliquer de A à Z.»
À cause du stress, Noémie reconnaît avoir commis quelques erreurs : «Lors de l'épreuve d'irrigation, j'ai oublié de fermer une vanne et de nettoyer un roll. Des erreurs que je ne fais pas habituellement pas.» Autre épreuve, où l'étudiante dit avoir également perdu des points : la reconnaissance des végétaux. «Nous devions mémoriser une liste de 598 végétaux avec leur nom latin, leur genre, leur espèce, leur famille et leur nom vernaculaire.» Noémie maîtrise néanmoins suffisamment son sujet pour cumuler davantage de points que les autres. D'autant qu'elle bénéficiait déjà d'une expérience antérieure : «J'ai remporté une première fois le concours lorsque j'avais 17 ans. J'étais encore mineure donc c'était compliqué pour moi de me rendre à Lyon pour la finale nationale.» Une expérience qui lui a été utile cette année : «Certains paniquent à cause du monde qui gravite autour des ateliers et qui regarde. Il y a des classes qui passent et qui parlent de nous devant nous. C'est un peu perturbant. De mon côté, la foule ne m'empêchait pas de travailler.»
Au-delà du ticket glané pour les épreuves finales qui se dérouleront à Marseille en octobre prochain, Noémie dit sortir de cette expérience plus riche de connaissances et de contacts. «J'ai appris pour l'occasion des techniques qui ne sont pas vues en formation, comme le semis «en terrine». J'ai rencontré des personnes qui ont de véritables maîtrises pratiques, comme l'in vitro. C'est toujours intéressant d'avoir des opportunités comme celles-là», explique-t-elle. «J'ai aussi appris à gérer mon temps. Là où il me fallait trois minutes pour faire une coupe en trois poinsettias, il ne m'en faut aujourd'hui à peine une.»
«Élevée au milieu des fleurs»
«Depuis toute petite, je suis dans un jardin, raconte Noémie. Mes grands-parents m'ont élevée au milieu des fleurs, même si ce n'était pas leur métier. C'était évident de me diriger vers l'horticulture. J'aime beaucoup la multiplication de végétaux, prélever sur un pied mère et multiplier.»
Plus tard, la jeune femme souhaite devenir enseignante en technique des productions horticoles. «J'ai été entraînée par des gens passionnés, qui m'ont transmis leur passion et j'ai envie de transmettre comme eux.» Noémie ne ferme pas pour autant la porte aux opportunités qui pourraient venir à elle. «Si je gagne [la finale nationale à Marseille, ndlr], je serai peut-être repérée par des entreprises ou des professionnels.» En attendant, elle sourit à l'idée qu'aujourd'hui, «il y a eu une inversion des rôles. C'est moi qui apprends des choses à mon grand-père.»
Et à Marseille, Noémie compte l'emporter. «Je suis très compétitrice, je ne comprends pas l'intérêt de faire des concours si on n'a pas l'intention de gagner.» Tout un programme est d'ailleurs destiné à préparer les finalistes. «Tous les gagnants par corps de métier des Hauts-de-France vont se regrouper lors de stages sportifs. C'est un peu un moyen de souder une équipe. J'aurai aussi droit à un stage d'entraînement spécifique horticole en mai à Angers avec tous mes concurrents.» Chaque participant est aussi mis en contact avec d'anciens finalistes afin d'échanger et d'obtenir des conseils. Noémie reçoit également le soutien de ses enseignants et de son patron : «Gaëtan Esclavont et Patricia Letoffe se débrouillent tout le temps pour que tout se passe au mieux. Mon chef m'accompagne et me soutient.»
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