L’AGPB en visite dans l’Oise pour préparer son congrès de février
La section Céréales oléo-protéagineux de la FDSEA60 s’est réunie le lundi 14 janvier.

Benoît Piètrement, agriculteur en grandes cultures dans la Marne et secrétaire général adjoint de l’AGPB, nous a fait l’honneur de sa présence. La salle était comble pour l’accueillir. Le projet stratégique de l’AGPB a été présenté. Ce dernier est basé sur un triple défi : comment arrêter la spirale des contraintes sur les moyens de production et répondre aux attentes de la société (citoyen, consommateur, client) en gardant de la valeur ajoutée, comment gérer les risques face aux aléas sanitaires, climatiques et économiques, comment rester compétitif et assumer une transition agroécologique. Grégoire Proffit, agriculteur à Lagny-le-Sec, réagit : «Il y a aussi les aléas politiques à prendre en compte. On communique mal avec eux, notamment les législatifs.»
À propos de la future Pac, l’AGPB souhaite moins de subsidiarité et plus d’opportunités. Elle demande de minimiser les transferts entre P1 et P2, de maximiser les paiements de base et les aides à l’investissement et à la gestion des risques, de minimiser l’Ecoscheme et les ICHN… La conditionnalité et le verdissement doivent être le moins exigeant et le plus commun possible. L’Ecoscheme doit inclure des mesures de masse pour les céréaliers et permettre l’accès automatique grâce aux certifications. Xavier Leroy, agriculteur à Ravenel, réagit : «Avant, la certification était un plus, maintenant c’est une obligation, comme Global Gap par exemple.» Benoît Pietrement rappelle que tout ce travail se fait en concertation avec les quatre associations spécialisées grandes cultures : l’AGPB, l’AGPM, la Fop et la CGB.
Tous les sujets tournant autour des grandes cultures ont également été abordés : conjoncture économique, augmentation de la RPD, interdiction des produits phytosanitaires, distorsions de concurrence, communication… Les échanges avec les participants ont donc été très nombreux et très enrichissants. À propos des distorsions de concurrence entre pays européens, Fabrice Carbonnaux, agriculteur à Croutoy, demande : «La différence que l’on peut observer entre les pays sur le montant des aides Pac, est-ce un choix de ces pays ?», ce à quoi Benoît Piètremont répond par l’affirmative.
Toujours sur les distorsions de concurrence, mais à plus grande échelle, Laurent Pollet, agriculteur au Coudray-St-Germer, affirme : «J’ai entendu ce week-end qu’on a retrouvé du glyphosate dans les cheveux des consommateurs. Mais quand il sera interdit en France, on continuera à en trouver dans les cheveux à cause des importations.» Sur l’interdiction des produits phytosanitaires, Benoît Pietrement détaille : «Si on veut diminuer les produits phytosanitaires, il faut travailler sur la génétique.» Laurent Pollet interpelle : «Ils sont en train de diviser les agriculteurs entre ceux qui labourent et ceux qui font de l’agriculture de conservation.»
Pour conclure, Benoît Piètrement a invité les participants, ainsi que tous les agriculteurs de l’Oise, à venir au Congrès de l’AGPB les 13 et 14 février à l’Espace Jean-Legendre à Compiègne.

Visite chez Agco
Le 14 après-midi, Philippe Pinta, président, et une délégation de l’AGPB, sont venus dans l’Oise pour finaliser l’organisation du congrès qui aura lieu les 13 et 14 février à Compiègne. Ils ont dans un premier temps visité le site de Massey Ferguson à Beauvais. Il s’agit du centre de production de tracteurs le plus moderne en France. Plus de 915.000 tracteurs y ont été fabriqués et près de 80 % de la production est exportée vers plus de 60 pays. D’une superficie de plus de 30 hectares, le site de Beauvais est en charge de la conception et de la production des dernières gammes de tracteurs. Agco emploie plus de 2.300 salariés. Plus de 300 millions d’euros ont été investis dans l’outillage, matériels et équipements pour ainsi atteindre 2.317 millions de dollars de ventes nettes par région en 2017. Avec une capacité maximale de 100 engins par jour, un tracteur quitte le site de Beauvais toutes les 6 minutes.

Philippe Pinta a profité de sa venue pour évoquer les élections Chambre d’agriculture, dont le matériel électoral a dû arriver par courrier chez les électeurs. Accompagné de Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, il insiste sur l’importance d’aller voter.
Pourquoi faut-il aller voter ?
Le taux de participation est représentatif du poids du monde agricole dans le débat public. Les pouvoirs publics scrutent avec attention ce taux et, si le monde agricole veut continuer à peser et à défendre ses intérêts, il faut que tous les électeurs se mobilisent. C’est aussi un moyen de légitimer auprès de l’Etat les corps intermédiaires que sont les syndicats, ce qui semble avoir été un peu oublié ces derniers temps. Enfin, aller voter, c’est montrer tout le travail que réalisent les Chambres d’agriculture auprès des agriculteurs. Vu les distorsions de concurrence dont sont victimes les producteurs français, c’est sur le terrain que peuvent se regagner les marges.
Quelle consigne de vote pouvez-vous donner ?
Bien entendu, j’invite les agriculteurs à voter pour les listes FDSEA+JA. En effet, le syndicalisme majoritaire est le seul à connaître les dossiers, locaux ou nationaux, et à se battre au quotidien pour défendre les intérêts de la profession agricole. Et des dossiers sur le feu, nous avons plein : la RPD (redevance pour pollution diffuse) dont il va falloir s’assurer de l’utilisation, la séparation et la vente de produits phytosanitaires, la suspicion généralisée autour de nos pratiques alors que l’agriculture française est classée en tête de l’Indice de durabilité des systèmes alimentaires, par de bonnes performances en termes de gaspillage et de pertes alimentaires, d’agriculture durable et de défis nutritionnels. Seuls la FDSEA et JA proposent de s’atteler à des solutions innovantes car ils sont les seuls à pouvoir réunir autour d’eux et à faire travailler ensemble des partenaires autour de ces thématiques. Alors, je dis : votez pour les listes FDSEA+JA !
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