L'heure du bilan et des changements
La vice-présidente à la Région, Marie-Sophie Lesne, a présenté le bilan du Feader 2014-2022 et les changements pour la version 2023-2027. En effet, les Régions deviennent autorités de gestion déléguées, uniquement pour les mesures non-surfaciques du second pilier de la Pac.

Vendredi 18 novembre, la vice-présidente à l'agriculture de la Région Hauts-de-France, Marie-Sophie Lesne, a pu présenter le bilan du programme de Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) 2014-2022. Elle en a profité pour parler des changements pour les prochains Feader (2023-2027), dont le mode d'autorité de gestion change. L'État y prend une plus grande place que lors de la période précédente.
Un petit Feader
Pour rappel, le Feader 2014-2022 (2014-2020 avec deux années de transition) représentait 364 millions d'euros (MEUR) de fonds européens en Hauts-de-France avec 168 millions d'euros pour le Nord et le Pas-de-Calais et 196 millions d'euros pour l'Aisne, l'Oise et la Somme, puisque les fonds avaient été attribués avant la fusion des régions.
Sur ces 364 MEUR, 84 % étaient dédiés uniquement à l'agriculture : mesures agricoles, forestières et transversales surfaciques et non surfaciques. «En France, sur 2014-2022, le Feader était de 16,6 milliards d'euros. En Hauts-de-France, nous avons un petit Feader par comparaison à d'autres régions - en Auvergne Rhône-Alpes, sur la programmation, c'était plus de 2 milliards d'euros, par exemple - mais il y a des explications à ça. C'est un fait historique et c'est surtout le fait, en tout cas en Auvergne Rhône-Alpes, de la présence de zones montagneuses et que les ICHN, les indemnités de compensation pour handicap naturel, sont très importantes en volume financier», rappelle Marie-Sophie Lesne. Cela dit, malgré un budget «moyen» donc, «on a actuellement des exploitations qui se diversifient et pour preuve, on a 16 % d'exploitations qui vendent en circuit court. On est malgré tout en deçà du niveau national qui est à 22 %. Cette diversification, nous allons continuer à l'encourager parce que se diversifier, multiplier ses sources de valeur ajoutée, c'est la meilleure assurance qu'on peut trouver quand on est agriculteur», détaille la vice-présidente.
De plus, «actuellement, on a une exploitation sur dix qui exerce une activité para-agricole, contre 12 % en moyenne nationale. On a 23 % des exploitations engagées dans l'agritourisme et 9 % des exploitants produisent de l'énergie. Ces chiffres sont quand même relativement satisfaisants parce qu'ils démontrent que tous les efforts d'investissement produisent des fruits».
Le PCAE (appel à projet plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles) a représenté plus de 4.700 dossiers pour un montant total de 125 millions d'euros d'engagements financiers, dont 48 millions d'euros de contreparties régionales. Parmi les demandes d'aide à l'investissement les plus reçues, on compte : ceux pour la réduction des impacts environnementaux, grâce à l'achat d'outils permettant de réduire l'utilisation de produits phytosanitaires, ceux pour le renforcement de l'autonomie des filières d'élevage, via l'achat de robots de traite par exemple et enfin ceux visant à l'amélioration de la qualité et au renforcement des filières végétales, avec une grande part des investissements pour les filières lin et maraîchage.
Changement de paradigme
Voilà pour la période 2014-2022. Mais pour le Feader 2023-2027, un changement s'opère : «Les Régions deviennent désormais autorités de gestion déléguées uniquement pour les mesures non-surfaciques du second pilier de la Pac qu'est le Feader. Lors de la programmation 2014-2020, la Région gérait également les mesures surfaciques du premier pilier que sont les aides aux agriculteurs. L'État redevient alors l'unique interlocuteur de l'Union européenne, au travers de son Plan stratégique national (PSN)», indique la Région. À ce titre, ce sont 144,50 MEUR qui seront alloués aux mesures non-surfaciques (second pilier) dans les Hauts-de-France, sur cinq ans, soit une augmentation de 16 % comparé à la programmation précédente. La Région poursuivra ses mesures d'investissements auxquelles s'ajouteront trois mesures agro-environnementales pour le climat (Maec), au premier rang desquelles la nouvelle Maec «transition agroécologique».
Ce changement de mode de gestion, Marie-Sophie Lesne la qualifie d'un peu «anachronique. Ce n'est pas forcément un super message adressé aux Régions. Mais nous allons le faire et les chiffres satisfaisants de la programmation 2014-2022 nous poussent à poursuivre nos efforts pour encourager l'agriculture régionale et soutenir nos agriculteurs en restant au plus proche de leurs besoins et attentes.»
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