Valfrance vient d'atteindre le niveau exemplaire du Label Engagé RSE délivré par l'Afnor, «l'équivalent des trois étoiles du guide Michelin dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises», dixit son directeur général, Laurent Vittoz. 
Une reconnaissance qui récompense sept années d'efforts collectifs au sein de la coopérative céréalière, forte de 160 salariés et implantée aux portes de Paris. «C'est une fierté et une récompense pour les collaborateurs. Ce n'était pas gagné d'avance.» Avec un score de 701 points sur 1.000, la coopérative dispose encore d'une «belle marge» pour progresser.

Une démarche ancrée dans le système qualité
Loin d'être une simple opération de communication, la RSE s'est imposée comme une culture d'entreprise chez Valfrance. «Tout le monde fait de la RSE sans le savoir», explique Laurent Vittoz. «Dans nos actes quotidiens, on en fait tous les jours. Mais il faut le matérialiser et faire en sorte que ça se développe. Pour rappel, la RSE n'a de sens que si les mesures prises maintiennent le niveau de performance économique de la coopérative et donc des exploitations agricoles ; voire même améliorent les rentabilités (exemple : prêts bancaires à taux d'intérêts préférentiels...).» 
La coopérative a intelligemment intégré sa démarche RSE à son système de management Iso, en place depuis les années 90. «Nous faisons des revues de direction annuelles qui intègrent la dimension RSE et les indicateurs associés», précise Adrien Savarit, responsable qualité et RSE. 
Cette organisation permet d'identifier les points forts et faibles, puis de piloter les actions prioritaires dans une logique d'amélioration continue. 
Parmi les indicateurs suivis : taux de fréquence et de gravité des accidents du travail, turnover, émissions de gaz à effet de serre, nombre d'alternants, ou encore partage de la valeur avec les agriculteurs. En 2024, la coopérative a redistribué 4,8 millions d'euros via Agriconfiance et les primes semences.

Anticiper plutôt que subir
L'approche de Valfrance repose sur un principe directeur : l'anticipation. «Je préfère prendre les devants plutôt que subir», martèle Laurent Vittoz. Cette philosophie s'applique notamment à la mise en place volontaire de la CSRD (directive européenne sur le reporting de durabilité), alors même que la coopérative n'y est pas encore contrainte réglementairement. «On a choisi un référentiel exigeant, plutôt que la VSME plus light», explique Pauline Nauroy, technicienne agro-environnement et responsable RSE. «On ne le fait pas par plaisir, on le fait pour monter en gamme dans notre démarche.» Cette anticipation permet d'étaler les investissements dans le temps et d'intégrer progressivement les changements dans la stratégie financière de l'entreprise.
Sur le climat, Valfrance a défini une stratégie ambitieuse visant une réduction de 46% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 par rapport à 2015, avec des jalons en 2030 et 2035. 
Les leviers : modernisation des séchoirs à maïs et de la flotte de transport, utilisation de béton bas carbone, achats solidaires, et accompagnement des agriculteurs vers plus d'efficience énergétique.
Prochaine échéance : l'évaluation de suivi à 18 mois, qui vérifiera la mise en oeuvre effective des plans d'action définis. En attendant, Valfrance travaille à redéfinir son identité RSE pour mieux la diffuser auprès de ses 30 silos répartis sur la Seine-et-Marne et le sud de l'Oise. «Il fallait revoir notre communication pour que ce soit plus lisible et que les salariés puissent l'appliquer au quotidien», conclut Pauline Nauroy.