«L’occasion de nous poser et de nous réinventer»
Au centre équestre Saint-Victor, sur le plateau d’Attichy, à Autrèches, Claire-Marine Cáceres se veut philosophe sur la crise sanitaire qui a modifié profondément la vie de l’établissement qu’elle a remis en marche depuis 2017.
Est-ce parce qu’elle est formatrice en équithérapie, qu’elle accompagne des entreprises et des particuliers dans du coaching équestre ? Ou simplement parce qu’elle s’émerveille des vertus du lien cheval-homme qui peut apporter à chacun à tout instant de sa vie ? Toujours est-il qu’elle essaie de prendre du recul par rapport à la situation.
«Avec mon mari, nous avons essayé de faire avancer le projet pendant la période de confinement en réalisant par nous-mêmes des travaux d’entretien sur le site, en bricolant. Avec trois jeunes enfants et isolés dans notre centre équestre, nous avons profité de cette période particulière pour réfléchir aux activités que je propose. Pour cela, le groupe équestre de la Chambre d’agriculture a été un soutien précieux puisque, sous l’impulsion de Dominique Rémy, conseillère équestre, nous avions régulièrement des visio-conférences pour échanger entre professionnels du cheval, nous soutenir, partager nos expériences et nos idées. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être isolée», se souvient Claire-Marine Cáceres avec émotion.
Pourtant, dès les vacances de février, des groupes d’équithérapie du secteur avaient commencé à annuler leur venue. Et puis, avec le confinement, le centre a été fermé administrativement comme tous les autres. «Cela a modifié la vie de toute la famille et rompu l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale», confie la jeune entrepreneuse. Et si les rentrées d’argent ont été stoppées net, exepté les pensions de chevaux de propriétaires, les charges ont continué à courir.
Heureusement, le système mis en place par Claire-Marine Cáceres a été résilient. Dans le cadre de son approche pédagogique, les chevaux doivent bénéficier d’un maximum de bien-être pour être disponibles pour les handicapés et enfants avec lesquels ils travaillent. De ce fait, aucun n’est logé en box. Les dix-sept équidés (poneys, ânes, chevaux) vivent toute l’année en troupeau, en pâturage tournant pour gérer au mieux la ressource en herbe. Ils sont seulement nourris au foin et Claire-Marine Cáceres a été particulièrement touchée par la solidarité des agriculteurs du secteur qui lui ont fourni du foin. Elle a reçu également l’aide de l’État (1.500 euros) pendant trois mois.
Dès la sortie du confinement, l’activité équitation du centre a repris avec la mise en place des gestes barrières préconisés : gel hydroalcoolique, port du masque, désinfection du matériel...
Malheureusement, toutes les institutions qui amenaient des groupes d’handicapés ne sont pas revenues. Juin a vu une reprise plus nette de l’activité, les cours d’équithérapie ont repris.
Programme adapté
«On avait aussi une forte demande de familles qui souhaitaient faire des balades à cheval, pour renouer avec la nature. Je me suis adaptée et j’ai pu proposer cette activité en autonomie. De même, pour combler les annulations des centres de loisirs qui viennent en juillet et août, j’ai tout de suite lancé des journées complètes en équithérapie dont j’ai fait la promotion sous réserve des conditions sanitaires en vigueur. Cela a bien fonctionné, ainsi que les stages d’une semaine que je propose en pension complète. Avec des fréquentations variables, je vais finalement accueillir autant d’enfants que l’an passé», se réjouit Claire-Marine Cáceres.
La rentrée de septembre suscite plus d’inquiétudes. La formatrice a déjà fait le planning des cours d’équitation et lancé les inscriptions. La clientèle lui reste fidèle. «Aucun n’a demandé le remboursement de son forfait. Du coup, j’ai organisé une journée de stage pour rattraper les cours qui n’ont pas pu avoir lieu.»
Elle veut aussi remettre en avant la ferme pédagogique pour laquelle elle venait juste d’avoir l’agrément Bienvenue à la ferme et organise un stage adulte équi bien-être du 24 au 28 août, «pour prendre le temps de se détendre, au contact des chevaux et de la nature et en harmonie avec soi-même.»
Claire-Marine Cáceres s’en étonne tous les jours : «quand je vois les progrès réalisés par des enfants, des handicapés ou des adultes en questionnement grâce au contact avec le cheval, je me dis que c’est une belle activité.» On lui confirme volontiers.
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