La CFTC-Agri pour un "protectionnisme intelligent"
Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC a évoqué, sur le dernier Salon de l'agriculture, les problématiques auxquelles font face les salariés agricoles. Il demande que leurs représentants soient reçus et entendus par l'Etat.
La CFTC signait cette année sa deuxième participation au Salon de l'agriculture. Une satisfaction pour le syndicat chrétien qui, s'il fait partie des 'petites' centrales syndicales, revendique une forte implantation chez les salariés agricoles. «Nous sommes le premier syndicat de salariés des Chambres d'agriculture dans la moitié des départements», s'est félicité Cyril Chabanier, président confédéral, venu soutenir la présence au Sia de ses camarades de la CFTC-Agri. Revenant sur la crise agricole, il a précisé la position de son syndicat. «Le monde agricole et le secteur agricole doivent rentrer dans notre préoccupation de souveraineté. Sans remettre en cause les accords de libre-échange, il est essentiel que le secteur agricole soit protégé par des mesures de réciprocités.» «Nous sommes pour un protectionnisme intelligent. Nous devons arriver à un juste équilibre qui doit nous permettre d'être vertueux, y compris sur le plan écologique.» Le président confédéral insiste sur le fait que l'agriculteur doit percevoir un «juste prix» pour se rémunérer et «pour aussi pouvoir rémunérer les salariés agricoles».
Soutien aux agriculteurs
Rappelant que les salariés agricoles sont «souvent saisonniers et en contrat précaire, qu'ils touchent pour la plupart des salaires proches du Smic et qu'ils exercent des métiers à la pénibilité prononcée», Cyril Chabanier déplore par ailleurs que les syndicats de salariés ne soient pas conviés dans les réunions de concertation organisées par l'État autour de la crise agricole. Il s'est aussi inquiété sur l'élargissement des métiers en tension à l'agriculture. «Personne ne se pose la question de comment accueillir tous ces gens» ajoute-t-il en évoquant les questions de logement, de transport...
«L'attractivité de nos métiers passe par les conditions de travail. Les exonérations patronales doivent aussi bénéficier aux conditions de travail et à l'amélioration du revenu» ajoute Luc Anglès, président de la CFTC-Agri. «La souveraineté alimentaire passe aussi par la main d'oeuvre. Sans saisonnier, pas d'alimentation», renchérit Dominique Boucherel, vice-président. Il rappelle que le salarié agricole dans une exploitation est «polyvalent». Les autres secteurs d'activité «viennent chercher des salariés chez nous». La CFTC, qui revendique ne pas être «l'ennemi des patrons», se veut donc en soutien des agriculteurs. Mais ne veut pas que les salariés soient oubliés. Ainsi, si la CFTC soutien le besoin de simplification, elle pose une limite : «Simplification ne veut pas dire simplisme», conclut Cyril Chabanier. Près de deux tiers des 1,3 million de travailleurs du monde agricole sont salariés.
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