L'Oise Agricole 20 août 2021 a 08h00 | Par Actuagri

La demande mondiale de céréales va encore augmenter en 2022

La demande mondiale de céréales est prévue à 2.300 millions de tonnes pour la prochaine campagne, et atteint de nouveaux sommets. La production pourrait avoir du mal à suivre.

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La consommation totale des céréales va ainsi s'élever à 2 295 millions de tonnes pour la campagne 2021-2022.
La consommation totale des céréales va ainsi s'élever à 2 295 millions de tonnes pour la campagne 2021-2022. - © pixabay

C'est visiblement parti pour une nouvelle hausse de la consommation mondiale de céréales lors de la prochaine campagne et le franchissement de nouveaux sommets tant pour le blé que le maïs, le soja, le colza ou encore le riz et l'orge, d'après le Conseil international des céréales, l'organisme de référence qui publie des statistiques tous les mois. La consommation totale des céréales va ainsi s'élever à 2.295 millions de tonnes pour la campagne 2021-2022.

C'est la bagatelle de 80 millions de tonnes de plus que pour la campagne qui vient de se terminer, et plus de 300 millions de tonnes par rapport à la moyenne quinquennale qui était inférieure à 2.000 millions de tonnes. La hausse provient à la fois de l'alimentation humaine (+12 millions de tonnes d'une année sur l'autre), des usages industriels (+7 millions), mais l'augmentation la plus marquée vient de l'affouragement (+37 millions).

Comme la hausse de la demande est plus ou moins compensée par une hausse des disponibilités, les stocks mondiaux à la fin de 2021/2022 ne devraient guère afficher de changement, à 594 millions de tonnes. Les expéditions en hausse vers certains pays, notamment au Proche-Orient, compensent en partie des volumes moindres - mais toujours élevés - importés par la Chine. Au final, le total mondial des échanges de céréales devrait se réduire de 7 millions de tonnes, un volume infime au regard des volumes globaux et qui peut vite être absorbé par une consommation domestique dynamique.

 

Stocks réduits pour le blé et le maïs

La demande mondiale de blé devrait ainsi s'inscrire pour la prochaine campagne à 787 millions de tonnes, soit 17 millions de tonnes de plus que pour la campagne en cours, et près de 50 millions de tonnes en plus qu'en 2019. La production semble devoir suivre, puisqu'elle affiche une hausse sensiblement équivalente, même si l'on observe des tensions sur les prix en raison d'incertitudes climatiques. Les stocks finaux sont d'ailleurs revus à la baisse.

La consommation de maïs est également prévue en hausse à 1.200 millions de tonnes, soit 40 à 50 millions de tonnes de plus que les années précédentes, mais avec des stocks finaux très réduits: 268 millions de tonnes pour la campagne en cours, 270 millions de tonnes pour la prochaine campagne, contre 326 en 2019, par exemple.

Du côté du soja, malgré une réduction des achats de la Chine qui touche les exportations à la fois du Brésil et des Etats-Unis, la demande mondiale reste également très forte, à 378 millions de tonnes, selon les prévisions du CIC pour 2022. Là encore, la hausse est patente depuis plusieurs années puisque la consommation affichait 365 millions de tonnes pour la campagne 2020-2021, 351 millions de tonnes en 2019-2020 et 347 millions de tonnes en 2018-2019. Comme les prévisions de récolte sont prévues en hausse à 382 millions de tonnes, c'est l'un des rares cas où les prévisions de stocks finaux sont en hausse à 54 millions de tonnes, soit 5 tonnes de plus que l'année précédente.

Là encore, ce volume faible peut vite être remis en question et provoquer des hausses comme des baisses de prix. Même la consommation de riz est revue à la hausse à 510 millions de tonnes, mais dans des proportions moindres que pour les autres céréales. Le CIC estime que l'essor démographique en Asie et les importations d'Afrique vont soutenir la demande, qui viendra compenser un affouragement en baisse sensible en Chine. La production, prévue à 511 millions de tonnes, est plus ou moins en ligne avec la demande. Le colza et le canola ne font pas partie de la revue de marché mensuelle du CIC, les volumes étant trop faibles comparés aux autres céréales et oléagineux. Mais la demande mondiale est aussi en hausse du fait des achats chinois et européens à plus de 73 millions de tonnes, qui absorbent une production à peu près équivalente, le Canada et l'Europe consommant plus de la moitié du total.

 

Tensions sur les prix

Cette forte demande mondiale de céréales et oléagineux en prévision devrait continuer de soutenir les prix, même s'il faut s'attendre aussi à un regain de volatilité en raison des contextes climatiques ou géopolitiques. Mais l'évolution des prix relevée par le CIC d'une année sur l'autre reste impressionnante. Le maïs a grimpé de 54%, le soja - et donc le colza et le canola - de 50%, le blé de 37%, l'orge de 30%. Seul le riz affiche une baisse de 9 % d'une année sur l'autre. L'essor de la population mondiale, la croissance de la richesse de la Chine et le rebond de l'Europe et des Etats-Unis après la crise du Covid sont autant de facteurs de soutien pour la demande de céréales dans les années qui viennent.

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