La Sodeleg cherche 300 ha d'oignons
La Sodeleg, basée à Athies-sous-Laon, leader européen de la déshydratation d'oignons blancs et jaunes, cherche de nouveaux producteurs pour répondre à deux enjeux : une demande croissante dans son activité et un besoin pour ses clients à réduire l'impact environnemental en achetant en France et en Europe.

«Notre segment de marché se porte bien», annonce Jean-Xavier Lévêque. Et pour répondre à une demande croissante en oignons déshydratés, la Sodeleg cherche entre 200 et 300 ha supplémentaires pour alimenter son usine qui déshydrate aujourd'hui entre 70 et 80.000 tonnes d'oignons frais cultivés sur 1.500 à 2.000 ha. Qu'ils soient en poudre ou en lanière, les oignons déshydratés sont commercialisés à de grands industriels de l'alimentation comme Nestlé (Maggi...), Unilever (Knorr), Liebig, William Saurin, Bonduelle pour son activité produits traiteurs..., et sont exportés à 75 % vers toute l'Europe, le Japon, l'Asie du Sud-Est et la péninsule arabique.
Sur le marché mondial, les principaux concurrents de la Sodeleg sont Indiens, Égyptiens, Chinois, principalement. Mais nouvelle donne, les clients veulent réduire les impacts environnementaux et cherchent en priorité des producteurs au plus près de chez eux. «Notre force réside dans une politique de développement durable qui a été mise en place il y a quelques années, en collaboration avec nos producteurs» se félicite Jean-Xavier Lévêque, directeur général, mettant en avant le label Origine France Garantie. Des arguments de poids qui font de cette entreprise l'un des fleurons industriels français.
S'appuyer sur le service agronomique
Tout agriculteur peut se lancer dans la production d'oignons pour la Sodeleg, avec un minimum de 5 ha. C'est en tout cas ce qu'annoncent Daniel Quentin et Clarisse Van Hyfte, responsables agronomiques et approvisionnement chez Sodeleg. Ils préconisent cependant quelques conseils. «Il est préférable d'éviter des terres trop calcaires pour produire des oignons qui peuvent être : soit des oignons jaunes (bulbilles) à planter, soit des oignons blancs à semer. L'irrigation n'est pas indispensable mais conseillée pour les premiers et obligatoire pour les seconds».
Il y a 10 ans, 30% des bulbilles étaient non irrigués, aujourd'hui, il en reste 12 à 13%. «Les bulbilles sont des plantes plus rustiques et demandent moins de technicité que les oignons de semis dont la graine doit être semée entre 0,5 à 1 cm, dans une terre bien préparée. La levée doit être homogène pour assurer un désherbage optimal notamment».
L'oignon est une bonne tête d'assolement assurant aux blés suivants, de très bons rendements. Sa récolte s'insère entre les moissons et l'arrachage des pommes de terre. C'est une culture techniquement intéressante selon les deux agronomes: «nous avons des passionnés par l'oignon, justement par le besoin de technicité. C'est une culture qui demande beaucoup d'observation. L'agriculteur doit être dans ses champs pour surveiller le développement d'adventices et les traiter avec les bons produits au bon moment et viser la bonne cible».
Cette filière est touchée également par la réduction des molécules, c'est pourquoi la Sodeleg collabore localement avec des Ceta et avec l'Unilet pour trouver des alternatives face au désherbage et aux maladies de l'oignon.
La Sodeleg fournit la semence spécifique au process de déshydratation. «Nous produisons nos propres variétés avec une forte teneur en matière sèche. Pour être performant techniquement, industriellement donc économiquement, notre cahier des charges est précis avec des taux compris entre 17 et 19 % de matière sèche. C'est indispensable», avoue Jean-Xavier Lévêque.
Un package technique
«Pour commencer en oignons, hormis l'irrigation, il n'y a pas besoin de matériels ni d'investissements particuliers» assure de son côté Daniel Quentin. «Nous travaillons avec un entrepreneur qui plante et qui sème quasiment toutes les surfaces, et nous sommes également équipés pour récolter. Reste à l'agriculteur, la préparation de la terre, l'application des engrais et des produits phytos» souligne-t'il. «Un agriculteur peut se lancer dans la production d'oignons pendant deux ou trois ans et s'y investir totalement s'il apprécie cette culture qui peut être rémunérée jusqu'à 40% de plus qu'un blé par exemple».
Autre atout mis en avant par le directeur général, le règlement des frais de plantation et de récolte par la Sodeleg, qui sont ensuite déduits lors du paiement à l'agriculteur. «Il n'y a pas de sortie de trésorerie. Chez nous, la relation avec les agriculteurs est aussi importante que la relation commerciale avec les clients».
D'ailleurs ils peuvent compter sur l'expérience et la disponibilité des agronomes de la Sodeleg. «On ne fait pas que du conseil, on fait aussi la gestion de semis, de la plantation, de la récolte, de la logistique, on réalise des tours de plaine, la mise en bâtiment et le déstockage... c'est tout un package», détaille Daniel Quentin. «Nous contractualisons des surfaces, autrement dit, toutes les tonnes sont payées au même prix et nous prenons toute la production».
Un centre de recherches propre à Sodeleg
À l'heure où le changement climatique est sur toutes les lèvres, qu'en est-il de son impact sur l'oignon ? Comme les autres cultures, l'oignon a besoin d'une météo favorable avec un peu d'eau et de soleil, mais pas de pic de chaleur comme cette année 2023 par exemple.
D'ores et déjà, la Sodeleg, qui possède sa propre filiale de recherche et développement à Dijon, travaille et réalise des essais sur des variétés d'automne, récoltables plus tôt. «Semer en septembre-octobre réduit les risques de coups de chaud de juillet et d'août qui ont tendance à bloquer la croissance de l'oignon. Cela permettrait également de démarrer la campagne plus tôt puis d'enchaîner avec les oignons de printemps. Cet allongement de campagne serait économiquement rentable, c'est très important» remarque Jean-Xavier Lévêque. Aujourd'hui, la recherche se poursuit sur la matière sèche et sur la résistance aux maladies, notamment au mildiou.
Pour tous renseignements
Clarisse Van Hyfte: 06 11 66 03 48
Daniel Quentin: 07 83 41 77 02
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