L'Oise Agricole 06 janvier 2023 a 15h00 | Par J.J.

La troisième dérogation NNI attendue pour janvier

En l’absence de solutions de remplacement efficaces, le comité de surveillance des néonicotinoïdes (NNI) devrait accorder une dérogation pour la 3e année.

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- © jc gutner

Le ministère de l’Agriculture a annoncé le 22 décembre que l’arrêté de dérogation sur les néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves (NNI) serait «publié après l’avis du Conseil de surveillance [des NNI ndlr], aux alentours du 20 janvier 2023». Pour rappel, leur retour temporaire avait été autorisé fin 2020 et sous conditions pour soutenir la filière des betteraves sucrières, fragilisée par la prolifération de pucerons vecteurs de jaunisse. La loi précisait que des dérogations pourraient être accordées au maximum jusqu’en juillet 2023, uniquement pour les semences de betteraves et avec une reconduction obligatoire chaque année. Lors de l’assemblée générale de la CGB (betteraviers) le 8 décembre, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait déclaré qu’une troisième dérogation était à venir pour 2023. «Je pense qu’elle sera utile, pour pouvoir déroger et lutter efficacement contre la jaunisse en attente de solutions alternatives», avait ajouté le ministre, sans préciser sa position sur une éventuelle régionalisation.

Des alternatives en cours d’expérimentation

Pour rappel, le ministère de la Transition écologique et l’OFB avaient indiqué, lors d’une réunion du comité de surveillance des néonicotinoïdes début janvier 2022, leur souhait d’avoir des dérogations régionales au cas par cas pour 2023, et ce, en fonction du risque local de jaunisse pour les betteraves. Pour Nicolas Rialland, directeur général de la CGB, «la régionalisation risque de créer des distorsions entre producteurs». «L’esprit de la loi n’était pas d’avoir une dérogation dégradée année après année avec de nouvelles contraintes», estime le représentant des betteraviers. De son côté, le président du syndicat des planteurs de betteraves, Franck Sander, a précisé à l’AFP que «la jaunisse était présente dans toutes les régions betteravières» en 2022, et que «la protection des néonicotinoïdes [avait] été efficace».

Le 22 décembre, le président du Syndicat national d’apiculture (SNA), Franck Alétru, s’est agacé de cette nouvelle dérogation à venir, voyant dans le comité de surveillance des néonicotinoïdes «un comité de complaisance». Depuis 2020, des solutions de remplacement sont à l’étude. Un Plan national de recherche et d’innovation (PNRI), d’un montant total de vingt millions d’euros, dont sept millions financés par l’État et quatorze millions par des instituts publics et privés avait pour objectif de trouver d’autres solutions d’ici 2023. À ce jour, «les alternatives qui se dessinent n’ont pas fait la preuve d’une efficacité suffisante», estime Franck Sander.

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