L'Oise Agricole 18 septembre 2021 a 11h00 | Par Actuagri

Le Plan de relance agricole sur de bons rails

Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a présenté, le 9 septembre, un point de situation sur le déploiement du Plan de relance agricole et s'est déclaré satisfait de cette mise en oeuvre.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Le premier axe du plan concerne notamment le plan protéines (120 ME).
Le premier axe du plan concerne notamment le plan protéines (120 ME). - © Agence de presse

«C'est un défi à relever» a dit le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, expliquant que l'application de ce Plan dans l'agriculture «est plus compliqué que dans d'autres secteurs car il est tributaire du temps du vivant». Concrètement, sur les 1,2 milliard d'euros (MdE) budgétés, 600 millions d'euros (ME) ont d'ores et déjà été engagés et consommés. Le premier axe de ce plan de relance concerne la reconquête de la souveraineté alimentaire, notamment grâce au plan protéines (120 ME) dont 70 ME sont affectés à des projets de structuration de filière et des équipements. Il comporte aussi une enveloppe de 115 ME pour accompagner la modernisation des 130 abattoirs. C'est notamment le cas de celui de Quintin (Côtes d'Armor) qui a reçu 211 000 E pour «l'amélioration des conditions de travail de nos salariés, a expliqué sa directrice Pascale Thébault. Une partie de cette somme est également dirigée pour le bien-être animal, avec l'aménagement des couloirs d'amener pour les veaux afin qu'ils ne fassent pas demi-tour et soient moins stressés», a-t-elle indiqué.

Afflux de demandes

Le deuxième axe du Plan de relance vise à accélérer la transition écologique, avec «la prime à la conversion» et au soutien à l'acquisition d'agroéquipements nécessaires à la transition agroécologique. Face à l'afflux des demandes, le budget initial de 135 ME

a bénéficié d'un coup de pouce supplémentaire de 80 ME. «Pas moins de 16 000 projets dont de nombreuses Cuma» ont été validés, a indiqué Julien Denormandie qui annoncé la parution prochaine du décret sur l'origine des viandes en restauration hors foyer (lire encadré). Ce deuxième entend également favoriser la consommation de proximité. C'est pourquoi 50 ME ont été alloués pour moderniser les cantines scolaires des villes rurales et 80 ME pour le déploiement des plans alimentaires territoriaux (PAT). La lutte contre le gaspillage est inclue dans ce deuxième axe. C'est pourquoi l'association Solaal, créée par l'ancien président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a pu bénéficier de ce plan. Ce qui lui a permis d'ouvrir deux antennes supplémentaires en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. «Le plan nous a également permis d'adapter nos moyens numériques de gestion pour être plus présents auprès des personnes démunies», a témoigné sa présidente, Angélique Delahaye.

10 millions d'arbres

Quant au troisième axe du plan, il a trait à l'adaptation au changement climatique avec, en particulier, une enveloppe globale de 215 ME affectée à la protection des cultures et à la recherche sur les matériels de protection. Une partie des fonds est fléchée vers la «French AgriTech», a précisé Julien Denormandie. Par ailleurs, 200 ME sont consacrés au secteur forestier et sylvicole dont 150 ME au seul reboisement. «D'ores et déjà 10 000 ha ont été reboisés, ce qui équivaut à la plantation de dix millions d'arbres», a affirmé le ministre.

Le décret sur l'origine des viandes pour 2022

Le décret instaurant la mention obligatoire de l'origine des viandes en restauration hors foyer «sera pris d'ici la fin de l'année», a indiqué Julien Denormandie et il «sera appliqué le plus rapidement possible en 2022. Il faut aussi que les filières de production et de restauration aient le temps de s'adapter techniquement», a-t-il ajouté. Ce décret concernera toutes les viandes : bovins, porcs, volailles. L'objectif est aussi de faire prendre conscience aux consommateurs qu'aujourd'hui plus de 70 % du poulet consommé en France en restauration hors foyer est du poulet d'importation. Le ministre de l'Agriculture n'a pas caché que ce décret lui a occasionné bien des soucis : «Un parcours du combattant», a-t-il concédé. Il a, en effet, fallu obtenir le feu vert de Bruxelles qui avait tiqué sur une disposition juridique de pure forme, disposition qui a été réécrite dans la proposition de loi de Grégory Besson-Moreau (Egalim 2).

Abattoirs mobiles : les premières viandes sont commercialisées

«Le premier abattoir mobile pour bovins est en marche», s'est félicité le Boeuf Éthique le 10 septembre. Les toutes premières viandes issues de ce système d'abattage sont désormais disponibles à la vente en ligne. Elles sont également distribuées par le biais de bouchers et restaurateurs. Le projet porté par Émilie Jeannine, éleveuse de charolaises dans les Côtes d'Or, a été rendu possible par la loi Egalim qui prévoit une expérimentation de ce type d'abattoir et grâce au financement du Plan de relance. Cet abattoir mobile «est un ensemble de trois camions qui se déplacent chaque jour sur une ferme différente pour permettre l'abattage des animaux sur place et leur éviter ainsi de longs transports pénibles», explique le Boeuf éthique. Il peut assurer l'abattage de quatre animaux par jour. Cinq opérateurs en assurent le fonctionnement. Après des premiers tests supervisés par deux vétérinaires mandatés par l'État, «avec l'accord des autorités sanitaires, l'abattoir mobile a pu démarrer sa tournée sur les fermes des éleveurs partenaires du Boeuf Éthique». Il devrait prendre son rythme de croisière d'ici quelques semaines.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,