L'Oise Agricole 24 février 2022 a 09h00 | Par Linda Monnier, Vincent Fermon

Le ras-le-bol agricole

Ce mardi matin, un appel à la mobilisation a été lancé dans les Hauts-de-France.

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Rendez-vous à la préfecture pour JA 60 et FDSEA de l'Oise ce mardi 22 février.
Rendez-vous à la préfecture pour JA 60 et FDSEA de l'Oise ce mardi 22 février. - © L.D.

Depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, les agriculteurs subissent des hausses de charges avec des prix qui ne sont pas forcément à la hauteur, une surtransposition de réglementation parfois incompatible selon les domaines, la réforme de la Pac et le retour de la jachère, la non prise en compte des élevages allaitants de plaine pour l'obtention de la nouvelle aide UGB, sans oublier l'extension des ZNT à la demande des ONG environnementales... Trop, c'est trop !

Pour exprimer ce ras-le-bol, les FDSEA ont donc lancé des actions sur la région ce mardi 22 février. À Beauvais, la FDSEA 60 et JA 60 ont rencontré la préfète. Ainsi, Gwenaëlle et Régis Desrumaux lui ont présenté les sujets d'inquiétude qui ne manquent pas.

Dans un contexte compliqué, les exploitants ont du mal à se projeter, difficile de ne pas vouloir rendre son tablier. Les responsables de l'Oise ont évoqué la future Pac, la nouvelle aide UGB qui mettra à mal les élevages des Hauts-de-France, les contrôles et la difficulté entre les interprétations du contrôleur et celle d'un exploitant. Régis Desrumaux est revenu également sur la problématique de Cipan-SIE et l'interprétation de non levée des couverts chez certains exploitants contrôlés en 2021 alors que le semis avait pourtant été réalisé dans le délai imparti ! Tout comme la rétroactivité appliquée sur des dossiers MAE et les pénalités générées sur 4 années ! Aujourd'hui, ces dossiers sont au ministère. «La réponse se fait toujours attendre, c'est inadmissible ! Il y a des exploitants derrière ces dossiers !», rappelle-t-il.

Le «manger local» et le gaspillage alimentaire sont mis régulièrement en avant : pourtant, l'application des ZNT représente l'équivalent de 350 millions de repas par an ! Face à toutes les réglementations qui s'ajoutent, dont l'impossibilité de retour de certaines cultures après des betteraves traitées avec des néonicotinoïdes, cela devient un véritable casse-tête d'être exploitant agricole dans l'Oise !

 

Manifestations à Amiens et Lille ce 22 février

Le camp des enseignes de grande distribution et de l'État auxquels sont demandés des réponses «fortes», à l'image de la mobilisation des agriculteurs dans les Hauts-de-France, mardi 22 février.

À Lille, 500 tracteurs et 800 agriculteurs, 150 tracteurs et 300 manifestants à Amiens ont défilé pour demander une meilleure application de la loi Egalim 2, moins de contraintes et témoigner d'un quotidien difficile. Dès le matin, des cortèges partis des quatre coins du Nord-Pas de Calais et de la Somme ont convergé vers les capitales régionales, prenant la direction de plusieurs grandes surfaces pour en bloquer les accès, puis vers les préfectures. Dans l'Aisne, une rencontre entre profession agricole et représentants de l'État était au programme.

Symboliquement, à quelques pas de la préfecture d'Amiens, les agriculteurs ont déposé bottes et combinaisons de travail au sol sous le slogan «on rend notre tablier» ou encore «plein les bottes». Parmi les revendications, rappelées par le président de la FDSEA de la Somme, Denis Bully, «une application insuffisante de la loi Egalim 2. La loi existe, mais elle n'est pas appliquée. L'État doit prendre ses responsabilités et prendre les mesures qui s'imposent.» Après avoir évoqué le sujet Egalim, FDSEA et les JA ont plaidé pour «une sortie de la politique de décroissance actuelle».

En ligne de mire, la future Pac qui impose plus de surfaces improductives, les ZNT et la demande d'une «mise en oeuvre moins oppressante des contrôles en agriculture et l'introduction du droit à l'erreur promis par le chef de l'État». «On ne peut pas aller plus loin. Il faut arrêter d'asphyxier notre profession», a encore défendu Denis Bully, rejoint par le président des Jeunes agriculteurs, Guillaume Clop : «Dans un contexte comme celui-là, comment voulez-vous que des jeunes s'installent ?»

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