Point moisson
Avec les coopératives de l'Oise et un témoignage.
Globalement, de bons résultats et une récolte qui avance bien
Sur le secteur Sud de l'Oise, la moisson devrait être pratiquement bouclée en fin de semaine ; ailleurs, elle se poursuit.
Du côté d'Agora, on dit la collecte avancée à «un peu plus de 60 % des prévisions». «Les orges d'hiver sont dans l'ensemble terminées, avec de bons rendements : plus ou moins 10 quintaux de plus par rapport à la moyenne décennale de la coopérative qui est de 80 quintaux», précise Thomas Taldir, responsable céréales et logistique Agora.
La moisson se poursuit avec les orges de printemps, le blé et le colza. «Il est encore trop tôt pour estimer le rendement de l'année de ces cultures, mais il y a un peu de déception par rapport au potentiel prometteur, certainement impacté par le coup de chaud en fin de cycle. En blé, nous sommes à 50 % d'avancement. La qualité est bonne : le PS est à 78 et les protéines à 11,5. Les rendements sont très hétérogènes, de 70 quintaux à plus de 100 quintaux» poursuit-il.
«Concernant les colzas, 30 % de la collecte est rentrée, et de manière générale les rendements tournent autour des 30/33 q en moyenne, ce qui est décevant par rapport aux rendements records de l'année dernière (43 en moyenne Agora).»
Chez Valfrance, sur les 420.000 t attendues dans les silos de la coopérative, 350.000 t ont déjà été récoltées et la moisson devrait être quasiment terminée en fin de semaine. Les orges sont terminées, les blés et les colzas sont en cours.
«20.000 tonnes de colza sont déjà engrangées, soit presque la moitié de ce que nous attendons. Avec une humidité à 6 % et un taux d'huile de 45 % par rapport à la matière sèche, les colzas sont de bonne qualité, mais les rendements semblent décevants», annonce Laurent Vittoz, directeur de la coopérative.
95 % de la sole en blé de la coopérative est destinée à la meunerie et, jusqu'à présent, la qualité de ce qui a été récolté est à la hauteur : 12 % d'humidité, un PS moyen de 78 et des protéines à 11,5.
En termes de qualité, 2023 sera un bon cru pour les blés meuniers ; par contre, les rendements seront sans doute dans la moyenne, impression à confirmer.
Enfin, à l'Ucac, Denis Grison, le directeur, annonce 2/3 des colzas récoltés ce mercredi 19 juillet, avec des rendements entre 30 et 35 q/ha, avec une bonne qualité.
Les blés sont récoltés pour environ 60-70 %, essentiellement des blés meuniers, et affichent un PS moyen autour de 77 et des protéines à 11,6. Le rendement final devrait se situer entre 85 et 90 q/ha, une bonne moyenne pour la coopérative.
À noter aussi la récolte des pois jaunes, dont la sole se maintient sur le secteur, entre 35 et 40 q/ha, sans souci de qualité particulier.
«La moisson sera sans doute terminée en fin de semaine»
À 30 ans, installée depuis 2021 en tant qu'associée dans l'exploitation familiale après y avoir été salariée, Coralie Dechaumont vit sa sixième moisson à Fleury.
Tout sourire et pleine d'énergie, la jeune femme va bientôt monter sur le tracteur. Les 40 hectares de colza sont terminés, «nous commençons par eux car nous avons une coupe à rallonge que nous enlevons ensuite pour blé», et les résultats sont décevants : «seulement 30 q/ha, sans doute à cause du coup de chaud que nous avons subi en fin de cycle.»
Commencée le 7 juillet, la moisson se déroule au gré des quelques averses ou petites pannes de la machine, une John Deere qui compte 22 moissons au compteur ! C'est le chef de culture qui la conduit, Coralie et un saisonnier assurent le transport. Tout est livré chez Agora, au silo de Jouy-sous-Thelle. Pas de stockage à la ferme, «nous vendons au prix moyen», explique la jeune femme.
Pas d'escourgeon sur l'exploitation et, après les colzas, ce sont les blés qui, à ce stade de la moisson, déçoivent un peu. «Extase n'est pas excellent, beaucoup d'épis sont vides. Par contre, jusqu'à présent, Chevignon ne déçoit pas. Selon les parcelles, le rendement va de 75 à un bon 90 q/ha. Il nous reste 35 ha à battre, nous devrions avoir terminé à la fin de la semaine si la météo le permet».
Il faudra alors poursuivre les déchaumages, semer les couverts et préparer la prochaine campagne.
Face à des problèmes de résistance aux herbicides des ray grass, l'introduction de cultures de printemps semble la solution et, cette année pour la première fois, 10 ha de flageolets sont cultivés sur l'exploitation, sous contrat avec Bonduelle.
«Avec les betteraves, cela fait un peu plus de cultures de printemps, mais le cahier des charges est lourd avec un suivi très précis et bien entendu, l'irrigation. Je pense que c'est une culture intéresssante d'un point de vue agronomique et économique», assure Coralie Dechaumont.
Sur les quelques pâtures qui subsistent à proximité du corps de ferme, la jeune agricultrice a commencé une activité de pension de chevaux retraités qu'elle souhaite développer. «Nous gardons de la paille pour cela, nous avons des bâtiments pour mettre les chevaux à l'abri l'hiver et proposons des tarifs de pension intéressants pour des chevaux à la retraite».
Coralie retient de ce métier qu'il peut être ingrat : «on fait tout ce qu'il faut et, parfois, les résultats sont décevants à cause de facteurs limitants. En tout cas, ce n'est pas un long fleuve tranquille, il y a chaque jour ou presque des imprévus à gérer !»
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