Premier round des négociations commerciales post-Brexit
Les négociateurs de l’UE et du Royaume-Uni devaient entamer, le 2 mars à Bruxelles, leurs pourparlers en vue d’aboutir à un accord commercial d’ici la fin de l’année. Les discussions vont se multiplier jusqu’au mois de juin, en vue de se mettre d’accord sur les grandes lignes d’un compromis qui devra ensuite être finalisé au second semestre.

Les négociations entre Londres et Bruxelles pour convenir de leurs futures relations commerciales ont débuté le 2 mars avec une première session de discussions et devaient s’achever le 5 mars à Bruxelles. Pour le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, si ces premières discussions se sont bien passées, il y a «beaucoup de divergences», «très sérieuses» : l’UE pousse pour un accord aussi ambitieux que possible quand le Royaume-Uni n’attend rien de plus qu’un «accord de libre-échange qui respecte pleinement» son indépendance, du même type que celui conclu par l’UE avec le Canada. Le gouvernement britannique a ainsi adopté le 27 février son mandat de négociation intitulé «La future relation avec l’UE, l’approche britannique des négociations» soulignant que «quoi qu’il arrive, le gouvernement ne négociera aucun accord dans lequel le Royaume-Uni n’aurait pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique». Et d’ajouter : «Nous n’accepterons aucune obligation d’alignement de nos lois sur celles de l’UE, ni aucune obligation de juridiction des institutions de l’UE, y compris de la Cour de Justice.» Cette question de la Cour de Justice est, avec le sujet de la pêche, l’une des principales pierres d’achoppement des discussions.
Un calendrier serré
Néanmoins, ce mandat indique sur les questions sanitaires et phytosanitaires (SPS) que le futur accord devra «maintenir un régime SPS solide reflétant nos normes élevées actuelles». Le Royaume-Uni espère également parvenir à une «reconnaissance du statut sanitaire et phytosanitaire des deux parties, ainsi que des dispositions sur la régionalisation». En matière d’environnement, les Britanniques appellent à des «engagements réciproques de ne pas affaiblir ou réduire le niveau de protection offert par les lois environnementales afin d’encourager le commerce ou l’investissement». En matière d’alimentation et d’agriculture, Londres prévoit «un accord rapide selon lequel le Royaume-Uni et l’Union européenne s’engageront mutuellement sur une liste pour le commerce des animaux vivants, des produits animaux, des semences et autres matériels de multiplication des plantes» ainsi que la reconnaissance notamment des organismes de sélection du Royaume-Uni, des services d’inspection agréés pour l’exportation de fruits et légumes frais, des autorités compétentes et des opérateurs britanniques dans le secteur du veau, des oeufs, de la viande de volaille du vin et du houblon. Un deuxième round de discussions est prévu à Londres du 18 au 20 mars puis, un troisième à Bruxelles début avril (6-8), un quatrième à Londres fin avril (27-30 avril), et un cinquième à Bruxelles à la mi-mai (13-16). À ce moment, les négociateurs espèrent être parvenus à dégager les grandes lignes d’un accord qui puisse être finalisé durant la seconde partie de l’année.
UE/États-Unis : Phil Hogan retourne à Washington pour arracher un accord commercial
Deux jours avant que les États-Unis ne procèdent à une augmentation des droits de douane punitifs sur le secteur aéronautique européen de 10 à 15 % (1), le commissaire européen au Commerce, Phil Hogan, sera une nouvelle fois en visite officielle à Washington le 16 mars pour tenter de trouver un compromis sur les questions commerciales et notamment agricoles concernant certaines mesures sanitaires et phytosanitaires non controversées. Les questions agricoles ont, jusqu’à présent, toujours été considérées par l’UE comme en dehors des discussions avec les États-Unis, dans la perspective de signer un mini-accord commercial transatlantique. Mais sur cet enjeu sensible, le président de la commission des finances du Sénat américain, Chuck Grassley, a notamment déclaré le 5 mars, que «l’administration Trump se heurterait à la résistance du Congrès américain si elle essayait de signer un mini-accord commercial avec l’UE qui n’inclurait pas l’agriculture». Et d’ajouter que Bruxelles devrait, selon lui, «demander un mandat à ses États membres pour négocier avec Washington sur l’agriculture», un secteur qu’il qualifie de «locomotive qui emmène l’industrie manufacturière et les services».
Alors que les États-Unis demandent à l’UE de faire toujours plus de concessions notamment en assouplissant ses normes sanitaires et phytosanitaires, Bruxelles, à l’inverse, attend aujourd’hui, comme le souligne sur son compte twitter, le 27 février, Bernd Lange, président de la commission au Commerce du Parlement européen, de retour de Washington en compagnie d’une délégation d’eurodéputés, «de recevoir un signal fort en provenance des États-Unis, afin de parvenir à un accord qui devra être équilibré et bénéficier aux deux parties».
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