Production laitière - Les difficiles négociations avec Danone
La coopérative laitière de Songeons s'est réunie en assemblée générale le 3 avril dernier.
Lors de l’assemblée générale de la coopérative laitière de Songeons, son président, Éric Caron, a regretté une année 2013 difficile, une année «d’incompréhension». Cette coopérative regroupe les producteurs laitiers de l’Oise et d’une partie de la Somme livrant à Danone, qui est un groupe industriel avec lequel le dialogue s’est considérablement amenuisé au niveau régional.
La représentation des producteurs n’était pas le seul grief adressé à l’industriel et de nouveau, celui sur le prix du lait a été largement abordé. Danone a unilatéralement abandonné le prix de référence de France AgriMer pour la fixation du prix moyen et avait proposé une avance de trésorerie remboursable, qui a été refusée en Haute Normandie.
«Nous ne voulons pas être considérés comme des producteurs de matières premières low cost» disait Éric Caron, en rappelant que le revenu annuel moyen d’un producteur de lait n’est que de 17.000 euros. Il demande donc une rémunération beaucoup plus équitable du travail des éleveurs, faisant remarquer qu’en France, le lait est le moins cher d’Europe, avec un écart de 20 euros/1.000 litres en Allemagne et jusque 50 dans les pays d’Europe du Nord.
Des raisons d’espérer
Pourtant, le marché du lait s’est assaini puisque globalement, la production est à peine suffisante pour répondre à une demande en hausse au niveau mondial, surtout en Chine. L’absence de stocks maintient des cours très élevés sur la poudre (à plus de 3.300 €/t) et le beurre (à plus de 4.000 €/t).
De nouveaux produits ont été élaborés par l’industriel, qui a changé les emballages des produits de marque Activia, dont la gamme a été élargie et qui devrait profiter d’une relance commerciale. L' usine a vu l’arrivée d’un nouveau produit à forte valeur énergétique, baptisé Danio, dont la fabrication demande beaucoup de lait : 3 litres pour 1 kg de Danio.
Mais Danone, comme ses concurrents, se heurte toujours, surtout en France, à la guerre des prix entre distributeurs. La pression est permanente sur les prix, avec le risque du déréférencement des produits dans les rayons quand un fabricant refuse les conditions de l’enseigne ou de sa centrale d’achat. Et ce chantage a le soutien passif du consommateur qui profite d’une baisse continue des prix depuis 2008.
Les prix
Pour un lait dont les teneurs moyennes ont été de 40,68 en TB et 33,07 en TP pour Danone Haute-Normandie, le prix payé moyen en 2013 a été 364,80 €/1.000 litres (contre 342,60 l’année précédente), mais avec une part de primes qui reste importante chez Danone, puisque le prix de base en A et B n’est que de 339,60 €. Sur le début de cette année 2014, ce prix de base du lait A est de 326,40 euros, auquel s’ajoutent l’indexation et l’ajustement par rapport au prix allemand : cela va donner un prix payé moyen de 352,40 €/1.000 litres en avril (il était de 378,80 € en mars).
Danone, tout comme ses producteurs, espère une relavorisation moyenne du prix du lait, qui pourrait être de l’ordre de 7 .