Réfléchir collectivement à son système de contention
Des éleveurs repensent l'aménagement de leur système de contention grâce à une méthode innovante : théorie, visites d'élevages et mise en pratique sur une maquette. Une manière qui permet de visualiser les projets, d'échanger entre pairs et de trouver des solutions adaptées à chaque exploitation.
© Oise Agricole
Des vaches, des barrières de contention, des tracteurs... en miniatures. Ce n'est pas une énième collection de Lego ou de Playmobil en vue des prochains achats de Noël, mais une partie de l'attirail nécessaire à la formation «Concevoir sa contention» que propose la Chambre d'agriculture de l'Oise, en partenariat avec la MSA Picardie, à l'intention des éleveurs. «Les éleveurs ont d'abord une formation théorique et des visites d'élevages, puis une formation pratique où ils mettent en application leur plan sur une maquette» explique Alice Tarchaoui, conseillère élevage à la Chambre d'agriculture.
L'idée originelle vient d'Auvergne, où une conseillère en prévention de la MSA intervient régulièrement dans le cadre de projets d'aménagement de bâtiment. «On a souvent des demandes d'aménagement, et on travaille à partir de feuilles et de plans sur papier, raconte Emilie Leduc, conseillère prévention sécurité au travail à la MSA Picardie. Ce n'est pas forcément parlant. On ne voit pas les ouvertures de barrières, ni si la personne est droitière ou gauchère...» D'où une maquette et de petites figurines, qui mettent en perspective les projets des exploitants.
Lors des deux journées de formation, ces derniers se mettent ensemble selon leur projet ou leur besoin. Certains préfèreront les cages de parages, les quais de chargement, d'autres opteront pour des couloirs de contention. «Les agriculteurs sont souvent isolés, poursuit Emilie Leduc. Ici, ils se retrouvent entre pairs et peuvent échanger.»
Travailler en sécurité
Pierre Potier, polyculteur-éleveur à Autrêches, est un des participants à la formation. Sa ferme n'est «pas très bien équipée» et les bâtiments sont vieillissants. «Le but est de tout remettre aux normes et de pouvoir travailler en sécurité.» Initialement, son souhait était de construire un nouveau bâtiment, plus adapté et fonctionnel. Visiter d'autres exploitations, d'autres systèmes, et éprouver le sien lui ont fait revoir sa copie : «J'ai plutôt choisi de réaménager le bâtiment existant. Cela représente des investissements moins lourds et des économies.»
Éleveur à Ons-en-Bray, Guillaume Dusautoir cherche lui aussi à travailler avec davantage de sécurité. «Je me retrouve de plus en plus seul sur mon exploitation et c'est parfois compliqué dans la manipulation des bêtes.» Il souhaite mettre en place une cage multifonction pour faire du soin, des prises de sang ou encore de la prophylaxie. «Je veux pouvoir enfermer plusieurs bêtes et n'intervenir que sur une seule.»
Et un exploitant ne peut pas toujours penser à tout. Travailler en collectif c'est aussi pouvoir bénéficier des bonnes idées et des conseils de collègues à la vue de son projet. «Le résultat final peut être très différent du plan initial.» conclut Émilie Leduc.
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