Sica des betteraviers d’Étrépagny, c’est le moment d’adhérer !
À l’issue des réunions d’informations organisées pour les planteurs de Roye-Eppeville et d’Étrépagny, Benoît Gerbaux et Alexis Hache, respectivement présidents de la Scica Roye Déshydratation et de la Sica des betteraviers d’Étrépagny, nous ont accordé des interviews. Dans un premier temps, le point de vue d’Alexis Hache avant, la semaine prochaine, celui de Benoît Gerbaux.
Les réunions d’information sont terminées. Quel accueil avez-vous reçu ?
Alexis Hache : Sur le secteur Etrépagny, nous avons peut-être démarré les réunions un peu tôt, à une date où les agriculteurs étaient encore dans les semis de colza. Malgré cela, environ deux cents planteurs sont venus et ceux qui n’ont pas pu participer n’hésitent pas à appeler pour se renseigner. Le message passe bien dans les campagnes.
Les courriers d’adhésion à l’OP (organisation de producteurs) ont-ils été envoyés ?
A. H. : Dans l’Eure, ils ont été envoyés la semaine dernière et au début de cette semaine dans l’Oise et le Val-d’Oise. Toutes les explications sont fournies avec le bulletin d’adhésion. Pour la Sica des betteraviers d’Étrépagny, nous avons voulu créer une structure légère, avec un capital limité. Par exemple, pour 1.000 t, il en coûtera 88 euros à un planteur. Cela doit permettre au plus grand nombre d’adhérer rapidement.
Nous savons que les trésoreries sont exsangues et il n’est pas question de demander un effort trop important aux planteurs. L’enjeu n’est pas sur le montant du capital de la Sica, l’enjeu porte sur ce que l’OP pourra apporter à ses adhérents planteurs et à Saint Louis Sucre, notre fabricant. La priorité est de monter en puissance très rapidement sur les adhésions afin de retourner voir Saint Louis Sucre au plus vite pour discuter du contrat 2020 !
Êtes-vous toujours en attente du décret sur les OP betteraves ? Quel impact aura ce décret?
A. H. : Le décret devrait sortir mi-octobre. Il organisera le fonctionnement des OP, de leur association (AOP) et leur reconnaissance. Tout cela sera effectif pour la campagne 2020. Au plus tôt sortira le décret, au mieux cela sera. Néanmoins, nous pouvons fonctionner dès ce jour sans décret, notamment par la mise en place du transfert de propriété donné à l’OP. Ce transfert de propriété donne également une responsabilité supplémentaire de devoir de résultats, contrairement à la CRV (commission de répartition de la valeur) qui n’avait qu’un devoir de moyens.
Sur la notion de volume, nous demandons aux planteurs de s’engager dans l’OP sur le même niveau de tonnage renseigné dans le cadre de l’enquête surfaces 2020 de Saint Louis Sucre. Nous rappelons que la CRV ne négociait que la répartition de la valeur et on a vu dans quelles conditions ces deux dernières années ! Avec l’OP, la démarche est différente. Chaque organisation de producteurs proposera des bases de discussions d’un contrat à l’industriel, ces bases pourraient porter sur des indicateurs fiables comme, par exemple, l’observatoire européen des prix ou des cotations sur termes. Nous voulons plus de transparence et des prix pour nos betteraves sucrières en cohérence avec les marchés.
De même, dans nos négociations avec l’industriel sucrier, nous pourrons convenir des surfaces à emblaver pour coller au plus près du marché. Prix et surfaces négociés, c’est un accord gagnant-gagnant avec Saint Louis Sucre.
Que dites-vous à ceux qui ont peur que les betteraves soient transformées dans d’autres usines ?
A. H. : Des transferts de betteraves entre sucreries, cela a toujours existé et c’est justifié si des économies de transport peuvent être réalisées à condition que les pulpes des adhérents des Sica et coopérative de déshydratation soient restituées à ces derniers. Par contre, pour garder et assurer la rentabilité de ses outils, Saint Louis Sucre a besoin de sécuriser ses approvisionnements, aussi bien en surfaces qu’en prix. Il faut de la lisibilité et de la visibilité pour les planteurs.
Or, ce que l’on constate, c’est une lente et régulière érosion des surfaces emblavées car les planteurs ne peuvent plus continuer à semer sans savoir combien ils seront payés au final et surtout dans un climat de confiance perdu à l’égard de leur fabricant. Avec l’OP, nous devrions retrouver des perspectives et notre objectif est bien de créer une nouvelle dynamique pour retrouver une ambition pour cette culture de la betterave à sucre.
Comment seront traités ceux qui n’adhèreront pas à l’OP que vous proposez ?
A. H. : Sur Etrépagny, ils devront négocier directement avec l’industriel qui continuera à leur proposer un contrat sur lequel ils n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre. La CRV devrait rester en place…
Certains s’inquiètent du transfert de propriété ; que leur répondez-vous ?
A. H. : C’est la même chose que lorsque vous livrez votre benne de céréales. Dans les faits, l’OP ne sera propriétaire des betteraves que quelques instants puisqu’elle les revendra à SLS grâce au nouveau contrat. Cela ne changera rien pour le planteur.
De toute façon, c’est le principe même de l’OP pour éviter l’entente illicite interdite par le droit de la concurrence. Une OP sans transfert de propriété reviendrait à avoir qu’un simple mandat de négociation, c’est-à-dire retour au point de départ d’une CRV ! Nous avons déjà donné !
De ce transfert de propriété, il ne faut pas en faire quelque chose d’insurmontable ; nous l’avons dit à SLS, nous n’avons pas vocation à nous substituer à l’industriel dans son travail organisationnel ; charge à chacun, OP et industriel, d’être suffisamment intelligent pour travailler de concert…
Quels sont vos objectifs en termes d’adhésions ?
A. H. : Nous souhaitons que les planteurs s’engagent auprès des OP massivement et rapidement. Nous réceptionnons les premiers engagements et le rythme devrait s’accélérer. Nous devons être rapidement opérationnels dans l’attente du décret ministériel. Nous pourrons alors commencer séparément (Roye et Étrépagny) nos négociations avec l’industriel. Cela nous permettra aussi de pouvoir prétendre à des aides du second pilier de la Pac au titre du plan de soutien aux filières et ramener de la valeur grâce à du matériel : bâchage mécanisé, déterreur…
Nous visons un maximum d’adhésions : plus nous serons nombreux, plus nous aurons une écoute attentive de notre industriel. Par contre, nous le disons sans détour dès ce jour : en deçà d’un certain niveau de représentativité, le dossier se clôturerait tout seul. Chaque planteur doit prendre ses responsabilités ; que risquons-nous à vouloir nous organiser quand la réglementation le permet et que nos politiques nous y encouragent ? Soyons clairs entre nous : faites le bon choix et rejoignez-nous au plus vite ! Gageons que les planteurs sauront voir où se situe leur intérêt et qu’ils adhèreront en nombre à cet outil seul à même de les défendre face à l’industriel sur un contrat juste et équilibré.
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