Une partie du triptyque en tapisserie pour les JO 2024 a été dévoilée
Le Comité Olympique a commandé au Mobilier national une tapisserie hors normes. La première partie, réalisée à Beauvais, mesurera 9 mètres de long par 3,30 mètres de hauteur et elle a pour vocation à orner un lieu emblématique des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Le 1er juillet 2021, le Comité Olympique et le Mobilier national commandent une oeuvre à Marjane Satrapi, artiste franco-iranienne connue notamment pour Persepolis. Le triptyque est destiné à être tissé par les artisans du Mobilier national. La tapisserie sera livrée pour les JO Paris 2024 avec l'ambition de devenir l'une des images emblématiques de l'événement olympique. Cette oeuvre, fruit d'un partenariat entre le Mobilier national et le Cojo (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques), est le premier projet s'inscrivant dans les olympiades culturelles.
Ce lundi 6 mars, c'est une pièce monumentale qui a été dévoilée à la Manufacture nationale de tapisserie de Beauvais. L'artiste s'est inspirée de l'affiche des Jeux olympiques 1924 en féminisant le lanceur de javelot. Cette création mesure 9 mètres de long et 3,30 mètres de haut, divisée en trois parties dont la réalisation a été confiée à la Manufacture de Beauvais, à son antenne parisienne et à la Manufacture des Gobelins, également installée dans la capitale.
La partie gauche fait écho aux Jeux Olympiques de Paris 1924 en reprenant l'iconographie du lanceur de javelot. La partie centrale, sur laquelle sont représentés un homme et une femme portant le flambeau sous la Tour Eiffel, fait référence à la parité homme-femme. En effet, pour la première fois en 2024, les JO seront paritaires puisqu'un nombre équivalent d'athlètes hommes et femmes y prendront part. La partie droite fait quant à elle référence à la modernité et à l'innovation en lien avec les nouvelles épreuves urbaines de break dance et de skateboard qui seront introduites à l'occasion de Paris 2024.
Une oeuvre qui file au JO
«En termes de délai, il était impossible de faire les trois volets dans le même établissement», souligne René-Jacques Mayer, directeur de la création au Mobilier national. Effectivement, à en croire la taille de cette tapisserie, la réalisation a été titanesque, mais elle n'a pas donné du fil à retordre aux deux tissières de Beauvais, Valentine Jiolat et Laure Vovau. «On a eu la chance d'être à deux dessus alors que les autres sont seuls. Cela a représenté 353 jours de travail». Un temps record ! Même si Marjane Satrapi a dû imaginer quelque chose de faisable d'ici 2024, simple et efficace, cela n'a pas été une mince à faire. «Elle a bien réfléchi sur le fait d'éviter les dégradés et les détails. Dans l'ensemble, ça n'a pas été trop compliqué. La contrainte ? Il fallait tisser dans le même sens que les autres manufactures nationales pour que le tableau final soit raccord. On devait donc se coordonner avec les deux autres manufactures. Par exemple, les croisillons de la tour Eiffel nous ont pris beaucoup de temps. Il faut faire des lignes tendues sur un tissu souple. On leur a envoyé ce qu'on faisait au début et ensuite, pas de temps à perdre, on a filé...» expliquent Valentine Jiolat, fan de sport, et Laure Vovau, fan de Marjane Satrapi.
Au total, ce triptyque compte 19 couleurs. 60 kg de laine ont été nécessaires pour l'ensemble de l'oeuvre. La laine a été teintée dans la Manufacture des Gobelins. Malheureusement, il ne s'agit pas d'une oeuvre 100 % made in France. En effet, d'après les représentants de la manufacture, la laine provient de Nouvelle-Zélande, faute de filière suffisamment développée dans l'Hexagone.
Cet ouvrage minutieux a un but bien précis : il s'agit de la première réalisation de l'Olympiade culturelle et elle met en avant un métier et un savoir-faire qui perdurent dans le temps. «C'est une fierté que le Comité Olympique fasse le choix d'une tapisserie pour illustrer ces JO. Notre métier se retrouve ainsi inscrit dans la célébration», souligne Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national et de la Manufacture des Gobelins. La partie centrale réalisée par la Manufacture des Gobelins devrait être dévoilée en octobre, la dernière partie devant être terminée pour la fin de l'année. Ce triptyque deviendra l'une des images emblématiques des JO 2024. Son lieu d'exposition n'a pas encore été révélé mais après les JO, elle trônera probablement au musée de Nice.
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