"Une très mauvaise nouvelle pour la filière sucrière"
Alexis Hache, président de la CGB 60, réagit au rejet de la dérogation à l'interdiction d'usage de l'acétamipride (article 2 de la loi Duplomb).

C'est une grande victoire des importateurs de sucre ou autres produits alimentaires sur les producteurs français car ces derniers vont encore plus subir les distorsions de concurrence avec leurs voisins européens qui, eux, vont continuer à pouvoir protéger leurs betteraves contre le puceron vecteur de la jaunisse.
De notre côté, c'est la dernière année où nous pourrons utiliser le Movento car Bayer n'a pas fait de demande de réhomologation. Seul le Teppeki restera autorisé. Certes, l'acétamipride n'était le produit idéal, mais force est de constater que nous en avons bien besoin car nous n'avons à l'heure actuelle aucune solution.
L'Etat français a donc posé une interdiction sans solution, contrairement à la demande constante de la profession agricole : pas d'interdiction sans solution. A se demander ce que veulent réellement nos gouvernants ! D'autant plus que les betteraviers ne seront pas les seuls touchés : les producteurs de pommes, de poires, de kiwis, de noisettes vont aussi se retrouver sans solution.
En ce qui concerne la betterave, j'invite les planteurs à bien mesurer les risques qu'ils prendront lors des semis en 2026. Car nous n'avons pas été beaucoup soutenus par les industriels dans ce combat. Si ces derniers veulent continuer à faire tourner leurs usines en France, il va falloir que leurs prix soient particulièrement convaincants pour nous motiver à continuer.
Heureusement, quelques politiques se sont montrés favorables à nos revendications et se saisissent de l'argumentation du Conseil d'Etat, à savoir que les conditions d'utilisation de l'acétamipride n'étaient pas assez encadrées, pour demander à ce qu'elles soient revues pour permettre le retour de la molécule dans notre boîte à outils. Mais encore faudrait-il que ces conditions soient réalistes.
En attendant, malgré la jaunisse qui gagne nos parcelles, nous sommes inquiets sur la richesse en sucre qui sortira de cette campagne par ailleurs plutôt favorable à la culture. Le poids racine ne devrait pas être trop impacté. Mais toutes les incertitudes demeurent.
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