AS60 AGC: accompagner ses adhérents dans la gestion de leur exploitation
Le 11 janvier dernier s’est tenue l’assemblée générale d’AS 60-AGC en présence du président de la Fnas, Bruno Loillier, qui regroupe l’ensemble des AGC adhérant au réseau AS national.

La présentation des comptes de l’association pour le dernier exercice fait ressortir un résultat après impôt de 118.538 € après la ristourne de deux heures sur chaque dossier agricole décidée par le conseil d’administration, ce qui représente 120.000 €.
Le président Didier Verbeke a précisé que l’association n’avait pas vocation à faire du résultat et que compte tenu de l’année agricole, la volonté du conseil d’administration a été de participer à l’effort collectif sans remettre en cause l’équilibre financier de l’association. Les comptes ont été certifiés par le commissaire aux comptes.
La directrice, Brigitte Henry-Maigniel, a ensuite présenté les tarifs pour l’année prochaine décidés par le conseil d’administration, sans augmentation cette année. L’association veillera à une gestion rigoureuse comme par le passé et il a été rappelé que l’augmentation des tarifs a été limitée à 0,47 % sur 3 ans.
57 salariés équivalents temps plein travaillent pour l’association, dont 4 contrats en alternance, en expertise comptable et conseil et service juridique pour la constitution et le suivi des sociétés. Une jeune experte comptable diplômée a été recrutée cette année.
Croissance continue
Le nombre de dossiers suivis par l’association est toujours en progression malgré la restructuration des exploitations.
L’accompagnement et le conseil sont un axe important dans les missions de l’AS 60 qui intervient dans l’accompagnement des agriculteurs dans leurs obligations environnementales, la transmission des exploitations, les audits patrimoniaux et en premier lieu, l’accompagnement économique des adhérents.
Sur l’exercice, les conseillers se sont mobilisés pour l’accompagnement des éleveurs dans le cadre du plan de soutien, avec 160 dossiers réalisés et aidés financièrement par l’État et la Région.
Puis, dans le cadre des aides régionales, 60 audits ont été réalisés par l’AS après des éleveurs qui permettent d’accéder à du conseil financé par la Région.
Des études de trésorerie complémentaires ont pu être réalisées, ainsi qu’un accompagnement à la renégociation des prêts avec les banques. Depuis la récolte 2016, sur le second semestre de l’année, l’AGC accompagne les céréaliers dans le cadre du plan d’urgence avec de nombreuses études de trésorerie, la renégociation des prêts bancaires et la mise à disposition d’outils de gestion sur le site www.as60.fr
Comme auparavant, l’AGC est engagée dans les actions régionales telles que le parcours régional à l’installation, avec le suivi pluriannuel d’installation innovante. Elle poursuit ses activités dans le cadre de l’aide à la gestion parcellaire, la réalisation du document unique des risques professionnels pour les employeurs, la réalisation de formation et d’études macro-économiques à destination des agriculteurs ou des organisations professionnelles agricoles dans l’organisation du travail ou des coûts de production.
Des outils de gestion au plan régional ont été réalisés avec l’association Arrege qui regroupe 12 AGC du Nord de la France et Escort informatique pour la mise en place d’outils de gestion et de références communes.
Enfin, il a été rappelé l’importance à accorder à la protection sociale, à la mise en place d’un revenu de substitution en cas de maladie ou d’accident, adapté aux besoins de l’exploitation et à préparer ses revenus après le départ en retraite.
L’AS 60 a signé un partenariat avec La Mondiale pour l’utilisation d’un outil d’audit de protection sociale dont cette association a l’exclusivité.
Comptable, un métier en pleine évolution
Après le rapport d’activité, le réseau national a été présenté par son président, Bruno Loillier. Agriculteur sur 70 ha dans la Marne avec une activité commerciale de diversification, il est investi au niveau national depuis plus de 10 ans.
L’équipe nationale est composée de 3 personnes et d’un directeur à temps partagé, une assistante et 2 chargées de projet. L’une est chargée de la formation et de la communication en relation avec les AGC, l’autre chargée de la transition numérique, sujet ô combien important et d’actualité pour les associations. En effet, le métier de comptable est en pleine évolution. Il va devoir évoluer vers des missions de conseil et d’accompagnement au détriment de la partie comptable qui va continuer à s’automatiser sur la partie saisie avec l’arrivée des factures numériques.
Les AGC sont issues de la transformation des centres de gestion habilités qui avaient pour vocation de former les adhérents et de les accompagner dans la gestion, en plus de leur mission comptable. Après des réformes successives, la législation a amené les AGC à choisir d’exercer l’activité comptable et à opter pour le visa fiscal qui permet de ne pas majorer le résultat des adhérents de 25 %.
L’administration alourdit aujourd’hui les missions des personnes chargées de délivrer les visas en les contraignant de réaliser un pré-contrôle, ce qui est totalement contraire à l’esprit de ces associations.
La première mission des associations de ce réseau est l’accompagnement des adhérents dans la gestion des exploitations. Les viseurs vont devoir contrôler tous les 3 ans, sur tous les dossiers, un pourcentage de factures de la comptabilité. Cette nouvelle obligation va générer des coûts supplémentaires avec la dématérialisation des factures. Ce contrôle devra faire l’objet d’un nouveau compte-rendu de mission qui devra être fourni à l’administration. Une nouvelle fois, l’administration transfère ses missions avec des coûts supplémentaires pour le contribuable.
Se pose aussi la question, pour les AGC (associations de gestion et de comptabilité), des conséquences de la dématérialisation des données, de l’exploitation de ces données et de savoir à qui appartiennent ces données collectées.
L’évolution dans tous les domaines incite ces associations à se serrer les coudes. Comme sur les exploitations, elles ne peuvent plus faire seules, elles doivent partager davantage encore les outils. C’est pourquoi AS60 partage d’ores et déjà un outil collaboratif, mis à disposition des collaborateurs, qui leur permet au niveau national d’échanger des informations et 2017 permettra le développement d’un accès extranet auprès des adhérents permettant la mise à disposition des documents, de l’information, de la formation, de la récupération de données...
Son rôle est d’accompagner les adhérents dans tous ces changements, dans l’exploitation de tous les outils qui sont mis à leur disposition, et tous les outils qui sont créés chaque jour, comme par exemple le pilotage de la vente de ses céréales avec Bien piloter sa ferme et le site qui permet de faire des échanges de parcelles entre agriculteurs.
Didier Verbeke a ensuite conclu et introduit le thème de l’assemblée générale qui portait sur la gestion des risques sur une exploitation agricole (voir en page 25). L’agriculture a vécu un traumatisme en cumulant cette année les facteurs climat et prix, cumulés à des charges qui augmentent, ce qui provoque plus de fragilité, moins de résilience pour les exploitations.
Force est de constater que depuis 10 ans, les rendements du blé ont augmenté, mais les résultats stagnent. Pour les éleveurs, le système est encore plus fragile et des arrêts d’activité sont observés.
«Nous assistons à de vrais changements dans l’attente de nos adhérents. L’AGC doit être le relais pour appréhender tous les éléments de maîtrise de ces données. Il faut trouver des solutions collectives, les exploitations ne sont plus en mesure d’assurer les investissements nécessaires seules. D’autres solutions sont possibles, il faut les étudier» concluait Didier Verbeke.
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