25 % de la population rurale doit réduire ou cesser ses activités agricoles
Entre hausse des coûts de production, baisse des revenus et réduction, voire cessation d'activités, la guerre en Ukraine a depuis neuf mois grandement perturbé le secteur agricole du pays, rapporte la FAO. Pour 2023, les principaux besoins de la population rurale ukrainienne concernent l'accès aux engrais, aux semences et aux aliments pour animaux. Dans ce contexte, la récolte de céréales devrait chuter de 40 % par rapport à 2021.
En raison de l'impact de la guerre, 25 % de la population rurale ukrainienne impliquée dans l'agriculture a cessé ses activités ou réduit sa production, indique la FAO dans un récent rapport. 32 % de la production agricole est réalisée par les ménages ruraux. La guerre a engendré une hausse des coûts de production, tant pour les cultures (72 % des ménages) que pour l'élevage (64 % des ménages).
Par ailleurs, plus de la moitié des ménages ruraux ont également signalé une diminution de leurs revenus dans tout le pays, par rapport à la même période de l'année précédente. Les principales difficultés attendues au cours des prochains mois en termes de production agricole, tant pour les activités de culture que d'élevage, sont les faibles bénéfices tirés de la vente des produits, l'accès limité aux engrais ou aux pesticides, au carburant ou à l'électricité pour alimenter les équipements, et aux aliments pour animaux, précise l'agence onusienne.
Dans ses conclusions, le rapport note qu'«à moyen-long terme, la revitalisation et le maintien du secteur de l'agriculture à petite échelle sont fondamentaux afin de renforcer et garantir la contribution des ménages ruraux au système agricole dans son ensemble».
Recul de 40 % de la récolte de céréales
Conséquence directe de l'invasion russe, la récolte de céréales en Ukraine va chuter d'environ 40 % cette année (par rapport à 2021), selon les estimations de l'Association céréalière nationale annoncées vers la fin de la moisson. Après 106 millions de tonnes récoltées (Mt) en 2021, un record historique, «cette année, il est pronostiqué que la récolte sera à hauteur de 64-65 Mt», a expliqué à l'AFP le directeur de cette association, Serguiï Ivachtchenko. À ce jour, l'Ukraine a récolté 46,6 Mt de céréales dans 90 % des champs en exploitation, a relevé le ministère de la Politique agraire le 23 décembre. Environ 30 % du maïs reste encore à être récolté, a noté M. Ivachtchenko.
L'Ukraine livre 25.000 t de céréales à la Somalie
Dans le cadre du programme humanitaire Grain from Ukraine, une cargaison d'environ 25.000 t de blé ukrainien est arrivée le 29 décembre dans le port de Berbera, en Somalie. «Ce programme spécifique vise à contribuer de manière significative à la prévention de la famine dans les pays africains et en particulier ceux situés dans la corne de l'Afrique», a déclaré Markiyan Dmytrasevych, vice-ministre ukrainien de la Politique agraire et de l'Alimentation. Avant de préciser que «les pays africains doivent clairement prendre conscience de qui les soutient réellement et de qui, au contraire, est la cause des problèmes et de la colère. Ils doivent savoir que c'est la guerre menée par la Russie qui est à l'origine de la crise alimentaire mondiale et qui a étendu le risque de famine à au moins 70 millions de personnes dans le monde».
Selon les dernières projections de la FAO, 1,9 M de Somaliens devraient se trouver, entre janvier et mars 2023, dans une insécurité alimentaire aiguë. Et jusqu'à 727.000 personnes pourraient être confrontées à la famine et à la mort d'ici juin prochain. Pour le représentant de la FAO en Somalie, Étienne Peterschmitt, «les niveaux actuels de l'aide humanitaire aident à prévenir des résultats extrêmes, mais ils ne sont pas suffisants pour stopper la menace de famine au-delà de quelques mois». Et d'indiquer qu'«une hausse significative de l'aide financière et logistique sera nécessaire en 2023 afin de prévenir, et pas seulement retarder, la famine». En 2022, dans le cadre du Plan d'intensification de la prévention de la famine, la FAO a octroyé plus de 24 M$ en espèces aux communautés rurales les plus exposés à la famine, et a fourni des intrants agricoles tels que des semences, des aliments pour animaux et des engrais à plus de 40.000 personnes. Enfin, l'agence onusienne a traité 11 M d'animaux pour les aider à survivre et a acheminé par camion 27 M de litres d'eau dans les zones reculées.
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