Conjoncture agricole de janvier 2020
Comme tous les mois, le service statistique agricole nous livre sa note de conjoncture. Ici, janvier 2020.

La hausse des cours du blé se poursuit en janvier, soutenue par une demande mondiale importante. Le blé français reste très compétitif malgré des complications logistiques affectant les transports et les chargements portuaires, en raison des mouvements de grève.
Dans la compétition qui oppose les origines russes et françaises sur le marché égyptien, le score s'équilibre en janvier avec un marché remporté mi-janvier par la Russie et un marché gagné en toute fin de mois par la France, à la faveur d'un repli des cours.
FranceAgriMer réajuste à la hausse ses prévisions export pays-tiers pour la France à 12,4 Mt, contre 12,2 Mt précédemment. Selon la Commission européenne, l'UE a exporté 15,7 Mt depuis le début de campagne, soit une hausse de 71 % par rapport à l'an dernier.
Compte-tenu d'un écart de plus en plus important avec le prix du blé, l'orge intéresse les fabricants d'aliments. Les cours affichent une bonne tenue et FranceAgriMer revoie à la hausse ses estimations des échanges intracommunautaires. Pour la prochaine campagne, en région, la sole de blé tendre serait en recul de 3 % alors que les surfaces consacrées à l'orge d'hiver et au colza augmenteraient respectivement de 6 % et 10 %.
Pomme de terre : une activité modérée
Pour ce qui concerne la production destinée à l'industrie, l'activité des usines reprend après les fermetures de fin d'année. Certains industriels sont en avance sur les enlèvements de contrats et se positionnent sur le marché libre. La sortie des contrats pour la prochaine récolte se poursuit. Le marché du frais reste peu actif en janvier malgré des offres promotionnelles mises en place par les enseignes de la distribution. Les prix se maintiennent avant de se replier en fin de mois.
À l'export, l'activité tourne autour des produits de belle qualité lavables au détriment des moindres qualités et des seconds choix dont les stocks gonflent en frigo. La demande se maintient vers l'Italie et les pays de l'Est alors qu'elle fléchit vers l'Espagne et le Portugal, qui profite d'une seconde récolte issue du sud de l'Espagne.
Selon Agreste, la production régionale de pomme de terre de consommation et demi-saison s'établit à 4.260.000 tonnes en 2019, contre 3.840.000 tonnes l'année précédente, soit une hausse de 10,9 %.
Viande bovine : des prix qui restent bas
En femelles de réforme, laitières comme allaitantes, le marché est à l'équilibre. Les volumes s'avèrent suffisants par rapport aux besoins des abattoirs et les écoulements restent fluides. Les prix sont légèrement baissiers et s'affichent inférieurs aux années précédentes pour les choix secondaires.
En jeunes bovins, le marché intérieur se maintient mais reste fragile à l'export face à la concurrence espagnole. Les tarifs se maintiennent à un niveau intermédiaire entre les deux années précédentes.
Viande porcine : cours en baisse mais mieux
La tendance baissière observée depuis la mi-décembre se poursuit courant janvier avec un prix qui s'affiche à 1,64 EUR/kg. La perte sur le mois est de 21 centimes mais la moyenne mensuelle reste cependant supérieure de 29 par rapport à janvier 2019.
Le ralentissement de la demande chinoise se traduit par une offre excédentaire sur l'ensemble des bassins de production européens, à l'origine du repli des cours. Contrairement à ses voisins européens, le marché intérieur français est plus long à retrouver son équilibre.
Météo : grande douceur et petite pluie
L'année débute dans une grande douceur avec un mois de janvier qui affiche une température moyenne supérieure de plus de 2° C à la normale. On relève ainsi 6,2°C sur Amiens-Glisy et 5,9° C sur Lille-Lesquin contre respectivement 4 et 3,6°C en moyenne de saison. On dénombre 6 jours durant lesquels le thermomètre est passé sous la barre du 0°C. Les minima ont été relevés dans la période du 19 au 23, avec -3,2°C sur Amiens et - 2,2°C sur Lille. Le bimestre décembre-janvier est ainsi le deuxième le plus doux en France sur la période 1900-2020.
Côté pluviométrie c 'est l'accalmie en janvier avec des cumuls de pluie déficitaires de 30 % sur Amiens-Glisy et 50 % sur Lille-Lesquin. On dénombre 16 jours de pluies sur Lille et 21 jours sur Amiens, l'essentiel des précipitations se produisant en fin de mois.
Lait 2019 : un prix moyen en hausse
En décembre, les livraisons de lait de vache reculent de 1,3 % par rapport à décembre 2018. En cumul annuel, la collecte régionale est en hausse de 0,7 % par rapport à 2018 alors qu'elle reste stable au niveau national. La part de lait bio régional livré aux industries est en augmentation, représentant 2 % de la collecte de lait de vache en 2019 contre 1,7 % l'année précédente. Sur la même période, le nombre de producteurs de lait bio de vache passe de 145 en 2018 à 170 en 2019.
En décembre, le prix moyen payé au producteur s'établit à 354 EUR/1.000 litres, en hausse de 2 % par rapport à décembre 2018. Le prix moyen 2019 s'élève à 352 EUR/1.000 litres contre 338 EUR/1.000 litres l'an passé soit une progression de 4,1 %.
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