La Covid-19 n’a pas empêché la création d’activités
D’après l’Insee Hauts-de-France, le nombre d’entreprises créées en 2020 augmente de 5,4 % dans la région malgré la crise sanitaire. Pour les deux tiers, il s’agit de micro-entreprises spécialisées dans les activités de poste et de courrier (+ 54 %), du transport et de l’entreposage.

En 2020, dans les Hauts-de-France, 51 400 entreprises ont été créées dans l’ensemble du secteur marchand non agricole, soit 2 600 créations de plus qu’en 2019. C’est un nouveau record malgré le contexte économique rendu complexe par la crise sanitaire. Ce dynamisme ne se traduit pas pour autant par une augmentation de l’emploi dans la région car, dans le même temps, des entreprises ont cessé leur activité. Ainsi, au 3e trimestre 2020, l’emploi salarié reculait de 0,5 % sur un an.
Le volume de créations augmente ainsi de 5,4 % par rapport à 2019, contre 4 % au niveau national. Il s’agit de la 7e plus forte hausse observée en France, derrière La Réunion (+ 19 %), Grand Est et Mayotte (+ 8 %), Normandie et Bourgogne-Franche-Comté (+ 7 %),
et Centre-Val-de-Loire (+ 6 %). Si leur nombre chute dans les Hauts-de-France comme au niveau national lors du premier confinement, il repart à la hausse dès le début de l’été et finit l’année à un niveau élevé. Parmi les entreprises créées en 2020 dans les Hauts-de-France, 39 500 relèvent de la catégorie juridique des personnes physiques, soit 77 % du total. Ce chiffre est en augmentation de 6,8 % par rapport à 2020, contre + 1 % pour les personnes morales.
Cette forte dynamique est portée par les micro-entrepreneurs. En 2020, 66 % des entreprises créées sont des microentreprises (65 % en France), soit quatre points de plus qu’en 2019. Leur nombre augmente de 12 % entre 2019 et 2020 (+ 9 % en France). 11 % des créations en 2020 sont des entreprises individuelles classiques et les 23 % restant des sociétés. Parmi ces dernières, 56% sont des sociétés par actions simplifiées (SAS) et 28 % des sociétés à responsabilité limitée (respectivement 76 % et 31 % des nouvelles immatriculations de sociétés en France).
Forte augmentation dans les activités de poste et de courrier
Le transport et entreposage est le secteur en plus forte augmentation, avec 6 300 créations en 2020 dans les Hauts-de-France, soit une hausse de 21 % par rapport à 2019 (+ 22 % en France). Comme au niveau national, ce secteur représente 12 % du total des créations d’entreprises en 2020, soit un point de plus qu’un an auparavant.
On peut émettre l’hypothèse que la crise sanitaire n’est pas étrangère à cette forte évolution. Ainsi, la forte dynamique de ce secteur est due aux autres activités de poste et de courrier, notamment la livraison à domicile, dont les nouvelles immatriculations connaissent un pic à la fin du premier confinement en mai 2020, puis un second en novembre (+ 54 % entre 2019 et 2020).
Dans les Hauts-de-France, la quasi-totalité des entreprises créées en 2020 dont l’activité principale relève des autres activités de poste et de courrier sont le fait d’entrepreneurs individuels. Les créateurs de ces entreprises sont dans 89 % des cas des hommes et 71 % sont âgés de moins de trente ans.
Le deuxième secteur contribuant le plus à la hausse des créations dans les Hauts-de-France est celui des activités immobilières, qui augmente de 14 % entre 2019 et 2020 (+ 10 % en France) grâce à 2 000 nouvelles entreprises en 2020. Près des deux tiers d’entre elles sont des agences immobilières (+ 30 % en un an).
Enfin, avec 9 900 créations, le secteur du commerce enregistre la troisième plus forte augmentation dans les Hauts-de-France en 2020 : + 9,4 % par rapport à 2019 comme au niveau national. C’est également le secteur le plus représenté parmi les nouvelles entreprises : 19 % de l’ensemble des créations en 2020. Cette hausse est notamment portée par les activités de vente à distance sur catalogue (+ 64 %) et, plus particulièrement, sur catalogue spécialisé (+ 78 %) qui ont connu un fort pic lors du second confinement.
Recul des autres activités de services aux ménages
À l’inverse, avec un peu plus de 5 100 entreprises créées en 2020 dans les Hauts-de-France, le secteur des autres activités de services aux ménages est en baisse de 5,2 % par rapport à 2019 (- 1,2 % en France). Il représente une création sur dix en 2020. C’est également le seul secteur (parmi les secteurs agrégés en 10 postes) dont les créations sont en baisse en 2020 dans les Hauts-de-France, tandis qu’au niveau national, les secteurs des activités spécialisées, scientifiques et techniques et de l’enseignement, santé humaine et action sociale diminuent également de respectivement 1,7 % et 3,7 % par rapport à 2019 (+ 1,4 % et + 1 % dans la région).
Une plus forte hausse des créations dans le Nord et le Pas-de-Calais
Au niveau départemental, la hausse des créations est portée par le département du Nord : 27 000 nouvelles entreprises ont été immatriculées en 2020, soit une hausse de 6,9 %. Le Pas-de-Calais affiche également une hausse supérieure à la moyenne régionale : + 5,6 % en 2020 par rapport à 2019, soit 0,2 point de plus qu’en région et 1,6 point de plus qu’en France. Dans l’Oise, la Somme et l’Aisne, les créations augmentent plus faiblement qu’en moyenne régionale (de respectivement 1,9 %, 2,9 % et 3,8 %).
Créations d’entreprises et santé de l’économie
Le nombre de créations d’entreprises est en forte hausse en 2020. Ce boom est porté par les entreprises individuelles, notamment dans le secteur transport et entreposage et, plus particulièrement, dans les autres activités de poste et de courrier. Dans ces activités, le nombre de créations est en essor depuis plusieurs années, mais s’est accéléré depuis la fin du premier confinement en mai 2020. Les nouvelles immatriculations se font principalement sous le régime du micro-entrepreneur. Concrètement, cela traduit une forte hausse du nombre de chauffeurs VTC et coursiers à vélo pendant la crise sanitaire. Pour ces créateurs, et notamment pour les jeunes, il s’agit là d’un moyen d’accéder à l’emploi malgré la crise sanitaire, ce qui explique que 43 % des créateurs d’entreprises individuelles aient moins de trente ans, contre 40 % en 2019.
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