Selon les chiffres rendus publics par ICI le 28 novembre dernier, à partir de données d’Enedis, les Hauts-de-France se classent en tête des régions françaises pour la production d’électricité renouvelable injectée sur le réseau public en 2024. 
Avec 11,4 TWh générés, l’équivalent de la consommation annuelle de 2 millions de foyers, le territoire devance de peu le Grand Est (11,2 TWh). Viennent ensuite l’Occitanie (9,2 TWh) et la Nouvelle-Aquitaine (7,5 TWh).
Contrairement aux régions du Sud bénéficiant d’un fort développement du solaire, la performance régionale repose principalement sur l’énergie éolienne, toujours très présente dans le paysage rural picard et nordiste.

Des élus écologistes satisfaits… et critiques
Le groupe écologiste du Conseil régional se félicite de ce classement, tout en soulignant qu’il a été atteint «malgré une politique anti-énergie éolienne menée depuis dix ans par la majorité de Xavier Bertrand». 
Les élus rappellent notamment la subvention de 170.000 € accordée à la fédération Stop Éoliennes Hauts-de-France et les nombreuses oppositions régionales aux projets d’installation.
Ils estiment que la Région devrait au contraire soutenir la filière, présentée comme «une source de fierté industrielle à la pointe de la transition énergétique». 
«Les résultats d’Enedis montrent qu’en dépit d’un pilotage politique défaillant, notre région dispose d’un formidable potentiel en énergies renouvelables», déclare Katy Vuylsteker, conseillère régionale du Nord. 
«Nous voulons mettre ce potentiel au service d’une stratégie claire : moderniser les parcs, protéger la biodiversité, associer les territoires et soutenir toutes les filières utiles à la transition. Les Écologistes sont prêts à construire, avec l’ensemble des acteurs, une vision cohérente et ambitieuse pour les Hauts-de- France.»

Le repowering comme levier, le nucléaire comme point de friction
Les écologistes plaident pour un repowering éolien - le remplacement des anciennes turbines par des modèles plus performants - et pour un travail concerté avec les collectivités rurales et les habitants. 
À l’inverse, ils dénoncent l’appui affirmé de la Région au projet d’EPR2 à Gravelines, décrit comme «une technologie aux coûts exorbitants, à la sûreté nucléaire insuffisante et à l’impact environnemental considérable».

Un vœu présenté le 11 décembre
Pour le groupe écologiste, une politique énergétique régionale cohérente devrait reposer sur trois piliers : sobriété, développement des énergies renouvelables et résilience locale.
Les élus pointent un manque de vision globale et mettent en lien ce constat avec «le manque de moyens accordés par l’État aux collectivités territoriales» pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords de Paris, signés il y a dix ans.
Ils devient annoncer la présentation d’un vœu en séance plénière du Conseil régional le 11 décembre dernier afin d’appeler à une stratégie énergétique plus structurée.