Les agriculteurs demandent moins de pression de l'administration
Plus de 150 agriculteurs se sont retrouvés devant le bureau de l'OFB (Office français de la biodiversité) à Beauvais en hommage à leur collègue décédé, pour dire leur ras-le-bol de la pression exercée sur leur profession par les contrôles qu'ils subissent.
Malgré une météo clémente, tous ont abandonné leurs chantiers en cours pour venir en solidarité exprimer leur mal-être face à des réglementations de plus en plus complexes, voire contradictoires, qui s'imposent à eux. Tous les secteurs de l'Oise étaient représentés, signe que le malaise est profond, quelles que soient les structures et les productions. «Nous sommes tous concernés par ce qui est arrivé à notre collègue et ami, personne n'est à l'abri du désespoir», prenait la parole, ému, Régis Desrumaux, le président de la FDSEA de l'Oise à l'initiative de ce rassemblement. Et le responsable de décrire la pression que subit chaque exploitant : ai-je bien rempli mon dossier ? appliqué les bonnes mesures ? respecté toutes les règles en vigueur ?
«Les contrôles, nous les acceptons. Ce que nous refusons, c'est d'être présumés coupables ou fraudeurs dès le début de la procédure. Nous sommes des professionnels, nous avons le souci du travail bien fait, nous demandons en conséquence le respect des corps de contrôle de l'administration», clame le responsable syndical. Si les exploitants agricoles manifestent leur malaise, ce n'est pas seulement pour des raisons économiques, mais aussi pour des contraintes réglementaires jugées en complet décalage avec leur vécu. «Nous refusons d'avoir la boule au ventre, dans la crainte d'un contrôle. Ce n'est pas avec une telle ambiance de travail que nous donnerons envie aux jeunes de s'installer».
Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, reprenait la parole pour assurer les manifestants du soutien de la FNSEA et de Christiane Lambert et annoncé qu'une enquête interne allait être diligentée par le ministère de l'Agriculture, averti par courrier de la FDSEA de l'Oise de la situation locale. «La forte mobilisation aujourd'hui est la preuve de ce malaise diffus. Nous respectons les autres et voulons être respectés par les pouvoirs publics. Les procédures de contrôle doivent être revues, elles ne sont pas tenables. Personne ne doit rester seul face à un contrôle, il faut en parler, être solidaire de son voisin. Oui aux contrôles, mais avec humanité et présomption d'innocence», affirma-t-il.
Après cette prise de parole, les échanges entre les directeurs régional et départemental de l'OFB et les représentants syndicaux FDSEA 60 et JA 60 ont duré plus d'une heure. Le président de la FDSEA a tout d'abord demandé à ce que les procédures vis-à-vis de l'agriculteur décédé soient sans suites. De nouveaux échanges et groupe de travail vont se mettre également en place pour que ces répression et pression ressenties par les agriculteurs s'apaisent. Des contacts vont être rapidement pris avec les responsables pour y travailler ! Régis Desrumaux a également rappelé l'importance de se faire connaître auprès de la FDSEA pour être accompagné lors d'un contrôle ou même signaler un agriculteur dans la difficulté : «personne ne veut plus revivre cela !»
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