L'Oise Agricole 30 juin 2022 a 08h00 | Par J.G.

Les consommateurs se détournent des produits laitiers ultra-frais

Yaourts, desserts lactés, fromages frais et crèmes... Les ventes de produits ultra-frais déclinent depuis le début de l'année.

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Cette année, la hausse des prix
en rayon, après les négociations commerciales du 1er mars, a plutôt découragé la consommation.
Cette année, la hausse des prix en rayon, après les négociations commerciales du 1er mars, a plutôt découragé la consommation. - © C. Pruilh

Les ventes de produits laitiers frais (yaourts, desserts lactés, fromages frais et crèmes) font grise mine. Elles sont en recul de 3,7 % depuis le début de l'année 2022, d'après les données de l'institut IRI (à P5). «Depuis la fin 2021, tout est en négatif», a déploré le vice-président de Syndifrais, Jérôme Servières, le 16 juin, à l'occasion d'une conférence de presse. Seule exception à la règle :

les yaourts hyperprotéinés, au pinacle (+ 90 %). Cette catégorie de produits, qui comprend par exemple les yaourts islandais Skyrs, séduit de plus en plus de consommateurs, et notamment les sportifs. À l'inverse, les crèmes enregistrent la plus mauvaise performance : - 11 %. Depuis une quinzaine d'années, les marchés de l'ultra-frais sont «structurellement baissiers», explique Jérôme Servières. Et, cette année, la hausse des prix en rayon, après les négociations commerciales du 1er mars, a plutôt découragé la consommation. «Ce phénomène de déconsommation s'observe surtout chez les jeunes» et est à mettre en lien avec «la destructuration des repas», précise celui qui est aussi directeur général de Yéo Frais (fabricant de yaourts MDD).

Niveau d'avant crise

En 2021, les ventes de produits laitiers frais en grandes et moyennes surfaces (GMS) ont retrouvé des niveaux équivalents à ceux de 2019, soit 1,7 Mt de produits vendus (+ 0,5 % par rapport à 2019) pour une valeur de 4,9 MdEUR (+ 3,1 %). Des niveaux inférieurs à ceux de l'année 2020 (- 3,6 % en volume et - 1,2 % en valeur). Cette dernière avait été «exceptionnelle», rappelle Jérôme Servières, avec une accélération des ventes en grande surface liée aux restrictions sanitaires. Après avoir été «une locomotive» pour le secteur avec une croissance à deux chiffres, le bio décline fortement en GMS : - 7,3 % en valeur et - 9,1 % en volume par rapport à 2019. Cela s'explique par un effet prix, mais aussi par l'émergence d'alternatives concurrentes au bio (lait de pâturage, équitable, régionaux). En restauration hors domicile (RHD), les chiffres sur l'ultra-frais ne sont pas encore consolidés, mais devraient être équivalents à ceux de 2019. En 2020, ils s'étaient effondrés en raison de la fermeture des lieux de restauration (- 23,3 % en volume). Sur ce débouché, le bio reste en croissance et bénéficie des objectifs de la loi Egalim (20 % de bio dans les approvisionnements de la restauration collective), observe le syndicat qui représente 22 entreprises et 70 % du marché. Syndifrais alerte sur l'urgence à rouvrir les contrats passés avec la grande distribution. «Depuis le mois de janvier, nos entreprises sont dans le rouge. Il faut absolument qu'on répercute les hausses», a déclaré son président Patrick Falconnier. Le syndicat estime les revalorisations nécessaires entre 14 et 16 %.

Du changement à la direction générale des Prés rient bio, filiale de Danone

Le 21 juin, la société Les Prés rient bio (Les 2 Vaches, Faire Bien) annonce le départ de son directeur général Christophe Audouin et son remplacement par Jacinthe Brillet à compter du 1er juillet. Après avoir passé quatorze ans à la tête de la filiale du groupe Danone, Christophe Audouin «a souhaité se consacrer pleinement à l'entreprise Simple Comme Bonjour qu'il a cocréée en 2020», explique le communiqué. Passée par les groupes Unilever et Lipton, la nouvelle directrice générale Jacinthe Brillet siégera au comité de direction Danone France. Arrivée en 2017 dans le groupe, elle a occupé la fonction de vice-présidente Monde Innovation et Marketing de Danone Waters jusqu'en 2019. Début 2020, elle s'était vu confier «la mission d'accompagner les marques dans leur transformation sociétale».

Pascal Le Brun (Agrial) élu à la présidence de la Coopération laitière

Le vice-président d'Agrial et président de la branche lait de la coopérative, Pascal Le Brun, a été élu à la tête de la Coopération laitière après un vote du conseil de section du 22 juin, annonce l'organisation représentative des coopératives laitières par voie de communiqué. Producteur de lait dans le Calvados, il occupait auparavant la fonction de secrétaire général de la Coopération laitière (40 groupes coopératifs et 200 coopératives). À l'issue du conseil, le président d'Alsace lait, Michel Debes, et le président d'Even (Laïta), Guy Le Bars, conservent leurs postes de vice-présidents. Le prédécesseur de M. Le Brun, le président de Sodiaal Damien Lacombe, obtient également une vice-présidence. Quant au poste de secrétaire général, il revient à Luc Verhaeghe (Sodiaal). Celui de secrétaire général adjoint est attribué à Christophe Miault (Terrena). Le reste du bureau est composé d'Arnaud Fossey (Isigny Sainte-Mère), Jean-Yves Restoux (Terra Lacta), Bernard Marmier (Lait comtois) et Mickaël Lamy (Agrial).

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