C'est Bruno Pierre, le fondateur de l'usine, qui accueillait l'élue régionale pour lui montrer les chaînes de fabrication automatisées de son usine de Noyon. Cookies, sablés, madeleines défilent sur les tapis, entre les trémies de pâte, les moules cylindriques, le four, le refroidissement et la mise en sachet.

«L'avantage de notre process industriel, c'est que les chaînes sont polyvalentes. Il suffit de modifier certains éléments pour passer des cookies aux sablés», détaille le responsable. Bruno Pierre en profite pour rappeler que la Région, avec l'Europe, dans le cadre du Feader, l'a aidé à financer une partie de ses investissements, à hauteur de 15 %.

L'usine de Noyon est consacrée au sans gluten et utilise de la farine de riz transformée dans le Nord et du maïs pour la préparation des recettes. Le marché du sans-gluten stagne depuis 2 ans, alors qu'il avait jusque-là connu des croissances à deux chiffres. Mais Bruno Pierre croit en ce marché et cherche à innover et gagner des parts de marché.

Il est par ailleurs président d'Agrosphère et la présence de Marie-Sophie Lesne à Noyon est aussi beaucoup liée à cette présidence. «Le Conseil régional des Hauts-de-France veut s'appuyer sur Agrosphère pour soutenir et développer les industries agro-alimentaires de la région. Nous avons la chance d'avoir une agriculture performante qui produit des matières premières que nous voudrions voir au maximum utilisées par les IAA de la région : blé, sucre, amidon, légumes... Nous avons vocation à booster ce secteur économique afin de pérenniser et d'aider au développement du marché pour la France ou l'export», affirme la vice-présidente. L'agro-alimentaire est un secteur majeur dans les Hauts-de-France, rappelle Marie-Sophie Lesne : plus de 1.000 entreprises de toutes taille, 5.000 salariés, 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

D'où la volonté de la Région de miser sur ce secteur et Agrosphère devient son bras séculier. «Lors de la fusion de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, il y a eu des problèmes pour que les structures autonomes travaillent ensemble», concède l'élue. «C'est plus clair aujourd'hui et en tant que chef de file de l'économie, la Région veut passer à la vitesse supérieure. Nous nous appuierons sur Agrosphère pour rassembler les entreprises et créer une task force pour porter loin le secteur agro-alimentaire de la Région, en France et à l'international».

Et de rappeler qu'en 2020, la Région a distribué des aides directes aux entreprises de l'agro-alimentaire pour 13,5 millions d'euros.

Souveraineté alimentaire

La crise Covid a montré que l'agro-alimentaire est au coeur de la souveraineté alimentaire, qu'elle soit française ou régionale. «Cette épreuve de 2020 a montré la solidité du tissu industriel, mais ce lien au territoire et à ses productions agricoles est un axe fort de notre stratégie. Nous voulons renforcer les avantages comparatifs de nos industries agro-alimentaires et muscler notre réseau de TPE (très petites entreprises) pour répondre aux enjeux que représentent l'innovation, la sécurité alimentaire, le développement du bio, du local et de la qualité. Peut-être créerons nous des labels», affirme Marie-Sophie Lesne. Un nouvel objectif pour les cinq ans à venir et l'affirmation d'une forte volonté.