Les éleveurs ovins de l’Oise au firmament
Malgré la faible participation de l'Oise au salon de l'agriculture, le peu d'éleveurs arrivent à rafler les prix.



L’Oise n’est pas réputée être une terre d’élevage mais, comme tous les ans, les éleveurs ovins Île-de-France et Suffolk ont porté haut les couleurs du département.
C’est avec un grand sourire que Willy Barlderacchi pose avec son bélier vedette : trois premiers prix en viande, deux troisièmes prix en viande, un premier prix en laine, un deuxième prix en laine, un prix de championnat laine et, cerise sur le gâteau, un prix d’ensemble, comblent l’éleveur de Caisnes. «Je n’y croyais pas ! Cette année, j’ai passé beaucoup de temps à exercer des responsabilités professionnelles et je n’ai pas pu consacrer autant de temps que d’habitude à la préparation de mes bêtes», confie-t-il.
La race Île-de-France est répandue dans l’Oise car elle peut se mener en bergerie l’hiver, à une période où les travaux en plaine sont moindres, et au pâturage à la belle saison. «Dans l’Oise, zone de grandes exploitations de polyculture, il était courant par le passé d’avoir une troupe ovine pour occuper les salariés l’hiver et rentabiliser les herbages», explique Willy Balderacchi.
Il se montre d’ailleurs optimiste quant à l’avenir de l’élevage ovin : «avec les cultures dérobées, il y a un potentiel que les jeunes peuvent exploiter !» Ces médailles sont d’abord une source de fierté pour l’éleveur dont le travail de sélection est ainsi récompensé. Et puis cela lui assure une visibilité et des contacts pour des ventes de reproducteurs.
Même son de cloche pour Antoine Lefèvre, de l’EARL Lefèvre de Catigny, également au tableau des prix en race Île-de-France : trois premiers prix, un deuxième prix et un troisième prix. «C’est la récompense que presque quarante ans de travail sur la génétique dans le troupeau. J’apprécie cette race car elle peut se désaisonnaliser. Les agnelages ont ainsi lieu en septembre, janvier et février», détaille le jeune éleveur. Il participe au Concours général agricole depuis 2013 et cela lui assure des ventes de reproducteurs, notamment à l’étranger, car des acheteurs viennent à Paris constituer des troupes importantes. «Il est important d’être là tous les ans pour rester visible. Et puis c’est un vrai challenge pour s’améliorer. Enfin, c’est aussi l’occasion de rencontrer le grand public et d’entamer le dialogue. On a de nombreuses questions sur la façon dont nous alimentons nos bêtes, sur nos pratiques d’élevage.»
Autre race représentée par un élevage de l’Oise, les Suffolk, moutons à tête noire, qui font les beaux jours de l’élevage Agri Smessaert, à Catigny. Benoît Smessaert repartira dans l’Oise avec cinq premiers prix en laine, deux prix de championnat et un troisième prix en viande. Depuis presque trente ans, l’élevage vient Porte de Versailles. «La race Suffolk est une race herbagère rustique, qui supporte facilement les températures élevées comme les grands froids. Elle intéresse particulièrement les pays de l’Est qui viennent au Salon de l’agriculture acheter des jeunes femelles et des mâles. Nous valorisons ici le travail de toute une année, c’est une vitrine indispensable pour commercialiser nos reproducteurs», s’enthousiasme Benoît Smessaert.
Les éleveurs de l’Oise peuvent ainsi s’enorgueillir de participer au développement de l’élevage ovin de par le monde. Le département n’était pas connu pour cela, c’est le moins que l’on puisse dire !
À noter qu’un éleveur équin, Sébastien Vincent, de Sacy-le-Grand, a reçu deux troisièmes prix en race Boulonnaise.
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