Si le chiffre d'affaires global du commerce extérieur européen atteint 31,4 milliards d'euros, en augmentation de + 14 % par rapport à avril 2021, les exportations ont en revanche reculé de 5,4 %. Principalement en raison de la chute des exportations vers la Russie (- 26 %) et vers la Chine (- 11 %), expliquent les experts. La chute des exportations vers la Russie concerne principalement les céréales et les oléagineux tant en volumes qu'en valeurs. Il faut cependant rappeler que la Russie est quasiment autonome en céréales avec une production annuelle proche de 85 millions de tonnes rien qu'en blé. La baisse des exportations européenne vers la Chine se justifie en partie par celle du porc, les Chinois ayant reconstitué une grande partie de leur cheptel après la crise de la peste porcine. C'est vers l'Afrique subsaharienne que l'Europe a porté ses efforts commerciaux pour compenser les effets de la guerre russo-ukrainienne, ces deux pays étant auparavant les principaux fournisseurs d'une grande partie du continent. Les exportations européennes ont augmenté en avril dernier, notamment pour les oléagineux (+ 83 %, en volume), les céréales (+ 27 %) et les préparations à base de céréales (+ 14 %). À noter que les exportations ont explosé vers l'Ukraine (+ 93 %) par rapport à mars, principalement en viande porcine, de volaille et en farines. Seuls les légumes et les huiles végétales font exception.

Dépendance

Au total, les exportations agroalimentaires de l'UE pour avril 2022 se chiffrent à 17,9 MdEUR contre 13,5 MdEUR pour les importations. Le solde commercial est par conséquent positif de 4,4 MdEUR en retrait de 800 millions d'euros (MEUR) par rapport à mars 2022 (5,2 MdEUR). C'est sur le maïs que les mouvements ont été les plus importants. Selon la Commission européenne, les importations de maïs ukrainien ont chuté de «façon spectaculaire en mars et avril». Elles sont passées de 855 480 t en mars 2021 à 536 590 t en mars 2022 et de 481 358 t en avril 2021 à 326 818 t en avril 2022. La nature ayant horreur du vide, ce sont les États-Unis, le Canada, la Moldavie et le Brésil qui sont venus compenser l'absence de maïs ukrainien. Le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine constituent le trio de tête des principaux clients de l'UE. A contrario, le Brésil, le Royaume-Uni et les États-Unis sont les trois principaux fournisseurs des Européens. Le document indique par ailleurs que l'Europe est fortement déficitaire et donc dépendante en tourteaux végétaux (- 6,68 MdEUR), en fruits (- 5,18 MdEUR), en huiles végétales (- 2,08 MdEUR) en produits exotiques comme le café et le cacao (- 4,77 MdEUR) et dans une moindre mesure en moutons (- 169 MEUR).