Ils l'ont fait ! Après plusieurs mois de concertations, les Jeunes Agriculteurs de l'Oise ont fait tomber la cotte à l'image des rugbymen du Stade français. Ainsi, neuf agriculteurs et trois agricultrices du département (Songeons, Grandvilliers et Chaumont-en-Vexin) se sont prêtés au jeu. «Pour se faire connaître et s'attirer la sympathie, nous voulions sortir du cadre conventionnel. Le calendrier trottait déjà dans nos têtes depuis un petit moment car cela se fait dans d'autres départements, mais on n'osait pas se lancer. L'idée a été soumise au bureau et le conseil d'administration l'a validée», souligne Lorine Vandewalle, animatrice des Jeunes Agricultures de l'Oise.

Après cette approbation, il fallait trouver une photographe. La mise en confiance était nécessaire avant les séances photos. «Nous avons fait appel à une photographe, Sylvie Gavelle, avec qui nous travaillons régulièrement. Elle a fait les clichés gratuitement et a guidé les participants pour les mettre à l'aise. Les shootings se sont déroulés sur plusieurs semaines, selon le planning des agriculteurs, au milieu des champs, dans les exploitations, dans les pâtures. Aucune photo n'était imposée, chacun choisissait le tirage avec lequel il ou elle se sentait à l'aise».

Claire Juquel, âgée de 24 ans et salariée agricole, était très enthousiaste ; cependant, le fait d'être nue lui posait quelques problèmes «J'avais peur des retombées et des impacts auprès des patrons. Mais Laure Carpentier, à l'origine du projet, m'a réconfortée dans l'idée qu'il s'agissait de photo soft. Dès lors, j'ai foncé sur ce projet inédit dans l'Oise», dit-elle en rigolant. Les agriculteurs ont d'abord posé habillés afin de trouver les positions adéquates et les accessoires qui ont servi à cacher leurs parties intimes. Après avoir vaincu sa timidité, elle a posé dans la pâture avec ses chevaux «On a choisi une selle pour me cacher. Le côté gênant, c'était le lieu, on était au bord de la nationale... Heureusement qu'on avait une super photographe. Elle arrive facilement à mettre à l'aise», sourit-elle.

Et Claire n'est pas la seule à s'être dénudée. Pas de gêne pour Benoît Guérout pendant la séance, au contraire : «J'étais tout de suite partant. On n'est pas les seuls à faire ce genre de calendrier, alors pourquoi pas nous ! Pour nous, Jeunes Agriculteurs, cela permet de communiquer positivement sur notre profession. Ça fait parler et même sourire, mais on dévoile l'agriculture sous une autre facette» explique-t-il. Cela ne fait nul doute : pour les deux volontaires, poser une nouvelle fois dans un nouveau calendrier JA 60 ne les dérangerait pas. «On a souvent l'image de l'agriculteur vivant en autarcie. Cette belle expérience montre que la profession n'est pas fermée», exprime Lorine Vandewalle. «Il faut savoir communiquer positivement et autrement. Ce calendrier est un bon exemple !» poursuit-elle.

Le calendrier sera tiré à 1.000 exemplaires et diffusé en pré-vente sur internet ou sur les réseaux sociaux. «Le but est aussi de trouver un équilibre entre les Jeunes Agriculteurs. Certains ont eu l'opportunité de partir en voyage pendant leur cursus scolaire et d'autres n'ont pas eu cette chance. Du coup, l'objectif est de pouvoir organiser un voyage d'étude à l'étranger pour découvrir d'autres systèmes d'exploitation agricole. On s'est dit qu'il fallait l'ouvrir à tout le monde, il faut que ce soit un voyage qui ne soit pas trop prenant financièrement et accessible à tous». Si ce calendrier a le vent en poupe, on pourra sûrement retrouver de nouveaux Dieux et Déesses de l'agriculture ou sous un autre thème, plus humoristique, l'année prochaine.