L'Oise Agricole 07 mai 2022 a 10h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Les quatre sucreries du plateau picard retrouvent la mémoire

Un projet artistique mené par la résidence d'artistes La Remise, à Ansauvillers, et soutenu par la communauté de communes du Plateau picard, vise à donner la parole à ceux qui ont travaillé dans les sucreries de Tricot, Wavignies, Laneuvilleroy et Saint-Just-en-Chaussée.

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Réunion des anciens salariés des sucreries, pour des échanges sur des souvenirs très personnels sur une époque révolue.
Réunion des anciens salariés des sucreries, pour des échanges sur des souvenirs très personnels sur une époque révolue. - © Dominique Lapeyre-Cave

Rendez-vous était donné à Wavignies, sur le site de l'ancienne sucrerie, ce lundi après-midi aux personnes y ayant travaillé avant sa fermeture dans les années 1970. Il s'agissait pour eux de faire remonter des souvenirs à la vision des anciens bâtiments, quais de chargement, baraquements... Puis, réunis ensuite à la salle des fêtes de Wavignies, Gilles Magnin, photographe professionnel, leur explique la démarche artistique menée autour de l'histoire de ces sucreries qui ont fait vivre des villages et des familles. «Ce travail mémoriel va au-delà de la simple sucrerie, j'attends de vous que vous me racontiez vos vies à l'époque, des anecdotes, des impressions, des souvenirs qui peuvent vous paraître insignifiants, mais qui ne le sont pas.»

L'artiste propose à chacun de s'exprimer et une petite dame prend la parole. «Je suis là au nom de mon oncle qui a travaillé à la sucrerie, j'ai des photos et des documents qui lui appartenaient.» C'est tout ce qu'attend Gilles Magnin : «Vous êtes le lien entre votre oncle et nous. Ce travail de mémoire, c'est comme dérouler le fil d'une pelote de laine, on ne sait pas ce qui vient et on peut retrouver la trace de faits passés, qui font partie de la petite comme de la grande histoire.»

Deux soeurs, qui ont travaillé à Wavignies, se souviennent de la maison du directeur de la sucrerie, des cinq cafés qui accueillaient les habitants, des commerces du village, du garage automobile, des 100 kilos de sucre qui étaient donnés tous les ans aux familles qui travaillaient à la sucrerie. «Dans les familles, on était souvent plusieurs à faire la campagne betteravière, le directeur embauchait les parents et les enfants en âge de travailler. Tout le monde se connaissait dans le village, toute l'économie tournait autour de la sucrerie.»

Restitution

Le travail de Gilles Magnin va se poursuivre par des rencontres individuelles avec les anciens salariés, pour les écouter parler de cette époque plus largement. Ils pourront lui montrer les objets qu'ils ont gardés de cette époque et ce moment sera immortalisé par un cliché qui fera partie d'une exposition qui clôturera ce travail de mémoire autour de ces quatre sucreries qui ont fait les beaux jours du Plateau picard avant leur fermeture. C'est lors de L'Impossible Festival, du 14 au 17 juillet à Ferrières, que l'exposition photos sur la mémoire des sucreries sera présentée. Cet festival pluridisciplinaire proposera musique, théâtre, cirque, sons et lumières, marché artisanal, atelier tout public, contest et culture skate. Histoire de montrer la vitalité du Plateau picard !

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