L'Oise Agricole 08 mai 2021 a 11h00 | Par Fabrice Couvreur

Les ruissellements et coulées de boue, un problème récurrent dans l’Oise

Depuis quelques années, les phénomènes de ruissellement, érosion des sols, voire coulées de boue, se multiplient et frappent tous les secteurs de l’Oise. Face à cette problématique, les élus cherchent à assurer la sécurité des biens et des personnes, en tentant de trouver des solutions pour enrayer ces phénomènes ou a minima, en réduire les conséquences.

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Une convention entre le Conseil départemental de l’Oise et la Chambre d’agriculture a d’ailleurs été signée en 2020 et reconduite en 2021.
Une convention entre le Conseil départemental de l’Oise et la Chambre d’agriculture a d’ailleurs été signée en 2020 et reconduite en 2021. - © Chambre d'agriculture

Pour répondre à une demande émergente, la Chambre d’agriculture a développé une compétence «lutte contre les ruissellements», en proposant aux collectivités son appui dans la médiation et la concertation avec les exploitants agricoles. En effet, pour enrayer les phénomènes de ruissellements, la meilleure solution est, en théorie, de permettre à la goutte d’eau de s’infiltrer dès qu’elle touche le sol. En fonction des caractéristiques pédologiques et topographiques, des couverts agricoles en place, de la configuration de la parcelle, l’infiltration ne sera peut-être pas possible.

Aussi, une réflexion globale à l’échelle du bassin versant doit être menée pour réduire au maximum les ruissellements en aval et ainsi les risques. Une convention entre le Conseil départemental de l’Oise et la Chambre d’agriculture a d’ailleurs été signée en 2020 et reconduite en 2021, légitimant ainsi le rôle de la Chambre d’agriculture en tant que partenaire dans la concertation avec la profession agricole. De même, un partenariat avec l’Assistance départementale pour les territoires de l’Oise (ADTO) a été initié depuis quelques mois. La Chambre d’agriculture de l’Oise propose également aux collectivités qui la sollicitent des diagnostics territoriaux. Ces états des lieux s’accompagnent de propositions de solutions permettant d’atténuer les phénomènes par la mise en place d’aménagements d’hydraulique douce notamment, en étroite collaboration avec les exploitants agricoles. Il faut, en effet, trouver des solutions efficaces du point de vue hydraulique et acceptables pour les agriculteurs : les aménagements doivent ainsi être dimensionnés, réfléchis et localisés pour être les moins contraignants possible pour l’activité agricole.

- © DLC

Pascal Laroche, vice-président de la communauté de communes du Vexin-Thelle, agriculteur et membre du bureau de la Chambre d’agriculture

«Les agriculteurs ont un rôle à jouer dans la lutte contre de tels événements»

La Communauté de communes du Vexin-Thelle a connu en 2019 sur une partie de son territoire, Hadancourt-le Haut-Clocher, Boubiers, Lierville et Lavilletertre, un épisode orageux conséquent qui a généré des coulées de boues (notamment sur la RD 153), des dégradations de la voirie communale à Lierville et le déversement de sédiments dans le grand étang de Lavilletertre. Ayant la compétence «ruissellements», la CCVT s’est rapprochée de la Chambre d’agriculture pour trouver des solutions. Un avant-projet sommaire a été réalisé par la Chambre d’agriculture. Il a servi de base à l’Institut UniLaSalle Beauvais pour réaliser des simulations d’événements cinquantennaux et centennaux. Les conclusions de ces travaux ont amené la collectivité à envisager l’aménagement d’une parcelle, en amont du bassin versant, afin qu’elle recueille, stocke et infiltre une partie des ruissellements, avant leur passage dans la plaine agricole. Un bureau d’études spécialisé a ensuite été mandaté pour connaître la capacité de rétention envisageable, compte tenu de la présence d’une voie communale aux abords immédiats de l’emplacement envisagé de l’ouvrage. Les agriculteurs du territoire ont un rôle à jouer dans la lutte contre de tels événements, dans la mesure où ce type d’incidents ne pourra que se reproduire, étant donné l’évolution du climat. Il faut penser différemment la façon de travailler la terre et adapter les méthodes, les matériels. Il ne faut toutefois pas oublier que les agriculteurs sont eux-aussi victimes de ces événements, puisque ces phénomènes sont à l’origine de départs de bonne terre sur les parcelles exploitées.

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