L'Oise Agricole 21 juillet 2022 a 09h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Multiplier des semences de lin, le premier maillon de la filière

À l'occasion de l'événement Lin'ovation en juin dernier, des multiplicateurs de semences de lin ont été mis à l'honneur pour la qualité de leur travail, essentiel à la filière. Parmi eux, Philippe Henry, agriculteur à Beaumont-lès-Nonains (Oise) et Pacy-sur-Eure (Eure).

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Philippe Henry et son salarié Thierry Dochy posent avec leur trophée Semae dans un champ destiné à la production de semences de lin de printemps.
Philippe Henry et son salarié Thierry Dochy posent avec leur trophée Semae dans un champ destiné à la production de semences de lin de printemps. - © DLC

«Cela fait neuf années maintenant que je multiplie des semences de lin textile de printemps pour Lin 2000 sur Beaumont-lès-Nonains et deux ans que je me suis lancé dans la semence de lin fibre d'hiver, mais à Pacy-sur-Eure, car cette culture m'a permis d'y diversifier mon assolement et elle répond bien dans ces terres plus hétérogènes», témoigne Philippe Henry. En effet, avec le changement climatique, le lin d'hiver commence à intéresser les liniculteurs car, semé deuxième quinzaine de septembre, il résiste mieux au stress hydrique de printemps et s'accommode de terres de moindre qualité.

«La demande est forte et la coopérative cherche donc des multiplicateurs de semences pour augmenter les surfaces en lin fibre. Je multiplie 20 ha en lin d'hiver, de variété Jade et de 13 à 17 ha en lin de printemps, les variétés Doréa et Novéa, au travers de contrats pluriannuels signés avec Lin 2000», précise l'agriculteur.

Exigences qualitatives

Multiplier des semences de lin nécessite un suivi technique pointilleux, surtout en terme de désherbage. «Pas de ray grass surtout pour la pureté des graines. Pour le reste, la conduite est celle du lin fibre : peu d'intrants, peu d'azote mais un régulateur obligatoire afin que la hauteur de la plante soit entre 40 et 60 cm», précise Philippe Henry.

Pour la récolte, il laisse des chaumes de 10 à 15 cm et surtout il utilise sa moissonneuse John Deere S670 avec mono-rotor et lame de scie et doigts neufs, idéale pour la graine de lin, tout comme les machines conventionnelles avec secoueurs. Sinon, gare à l'enroulage des fibres et au bourrage. Une autre technique de récolte consiste à faucher et andainer le lin qui sera récolté grâce au pick-up de la moissonneuse batteuse. La Cuma de Lin 2000 propose cette prestation aux agriculteurs qui ne seraient pas équipés d'un bon modèle de batteuse.

La paille reste au sol et après rouissage, est pressée en balles rectangulaires pour un débouché en pâte à papier, «ce qui permet de débarrasser le champ», concède l'agriculteur.

Les graines sont ensuite stockées à la ferme en cellules ventilées où elles séjournent jusqu'à ce que la coopérative vienne les chercher. Les semences de lin d'hiver, récoltées première quinzaine de juillet, ne restent que deux semaines sur place tandis que celles de printemps, récoltées début août, restent à la ferme jusqu'en décembre ou janvier.

«J'obtiens de bons résultats technico-économiques, je dégage de bonnes marges. Je suis un vrai liniculteur dans l'âme, c'est pour cela que j'ai reçu ce prix de Semae (ex Gnis, NDLR) lors de Lin'ovation. Denis Burlaud, de Lin 2000, m'a inscrit à ce challenge et je dois reconnaître que c'est très valorisant pour le travail de multiplication que nous réalisons. Le premier maillon de la filière est ainsi mis à l'honneur», se réjouit Philippe Henry.

Des besoins en semences de lin

Avec le développement des surfaces en lin, textile ou oléagineux, que ce soit en lin d'hiver ou de printemps, la filière a besoin de produire plus de semences pour mettre en production les surfaces nécessaires.

La coopérative Lin 2000 n'échappe pas à cette évolution et propose un accompagnement à tout agriculteur qui voudrait multiplier des semences. «En lin textile de printemps, nous proposons de réaliser la récolte, opération qui peut inquiéter celui qui n'en a jamais produit, grâce à du matériel pour faucher et andainer le lin, qui sera ensuite repris grâce au pick-up d'une moissonneuse-batteuse», précise Denis Burlaud, responsable activité production de semences à Lin 2000. Cette méthode peut être adaptée au lin textile d'hiver si nécessaire.

Bien entendu, l'agriculteur multiplicateur doit s'engager pour une surface minimale et la coopérative assure le suivi et le conseil technique au producteur.

Contact : Denis Burlaud au 06 24 32 31 18 ou semences@lin2000.fr

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