L'Oise Agricole 28 janvier 2021 a 09h00 | Par actuagri

Ne pas laisser les agriculteurs sans solutions

L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) a présenté le 20 janvier le bilan de son activité pour l’année 2019. Pour son président, Bruno Baranne, il n’est pas question de laisser les agriculteurs sans réponse à leurs attentes.

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La tendance à la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques se confirme en France, comme ailleurs en Europe, mais la limitation de certains usages pose question.
La tendance à la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques se confirme en France, comme ailleurs en Europe, mais la limitation de certains usages pose question. - © Pixabay

Depuis une vingtaine d’années, les volumes de produits de protection des plantes n’ont cessé de décroître. Selon les chiffres de l’UIPP qui regroupe les industriels de la protection des plantes en France (BASF, Bayer, Syngenta, Corteva…), ils ont même chuté de 56 % passant d’environ 120 000 tonnes (t) en 2000 à 52 347 t en 2019. Les causes sont connues : d’une part, les attentes de la société qui se traduisent dans les normes juridiques européennes et françaises, ces dernières étant plus contraignantes ; d’autre part, «la précision et l’optimisation croissantes des produits sont une explication», explique Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP.

En contrepartie, le secteur phytosanitaire constate une montée en puissance du biocontrôle. Ce dernier qui ne représentait que 6,9 % de part de marché en 2010, atteint aujourd’hui 21,6 %. Il représente également 36 % des substances actives vendues en 2019 : 20 659 t sur un total de 57 399 t.

Cette tendance à la réduction des produits phytopharmaceutiques semble d’autant plus s’ancrer que les objectifs de l’Union européenne sont de baisser de 50 % l’usage des produits phytopharmaceutiques d’ici à dix ans. Mais il ne faut cependant pas laisser les agriculteurs sans solution, ont indiqué les dirigeants de l’UIPP. «Si on ne se soucie pas de solution phytosanitaire pour le plan protéines, on risque de tomber dans des impasses économiques», a martelé Eugénia Pommaret. Avec la crainte que le plan protéines ne puisse pas s’appliquer de manière optimale. C’est en ce sens que, notamment les arboriculteurs et les céréaliers réclament la réautorisation du Phosmet. C’est aussi tout l’enjeu du dossier des néonicotinoïdes.

«Développer le combinatoire»

Bien entendu, l’UIPP souhaite contribuer à la transition écologique, mais «dans un cadre concurrentiel au plan européen», a souligné son président, Bruno Baranne, c’est-à-dire sous la condition que les règles soient les mêmes pour tout le monde. C’est ce qui explique aussi que les entreprises de Croplife Europe (anciennement European Crop Protection Association -ECPA) aient décidé d’investir 14 milliards d’euros (MdE) : 10 MdE dans le digital et 4 MdE dans le biocontrôle. L’association a, pour ce faire, dévoilé sa feuille de route à l’horizon 2030. Celle-ci s’articule autour de trois thèmes : la souveraineté alimentaire, la recherche et l’engagement RSE. À ce titre, l’UIPP entend soutenir le concept One Health (Une santé), «développer le combinatoire» qui reste, pour Bruno Baranne, «la meilleure solution pour répondre à l’équation de la performance, la durabilité et à l’attente sociétale».

L’innovation va en conséquence constituer un axe de développement majeur, synonyme de maintien des capacités industrielles en France et en Europe. En effet, l’UIPP représente 19 entreprises, réparties sur 93 sites dont 42 spécialisés en recherche et développement. Ces unités emploient près de 6 000 personnes.

Entre 2019 et 2018, une baisse des ventes de substances actives en trompe-l’oeil

Les quantités de substances actives phytosanitaires vendues en 2019 ont baissé d’un quart, a indiqué le 20 janvier l’UIPP, pointant une faible pression parasitaire mais surtout une hausse «artificielle» l’année précédente. 52 347 t de substances actives ont été commercialisées par ses adhérents en 2019 contre 68 678 t en 2018 (- 23,8 %). Mais la base de compa-raison est faussée, a souligné la directrice générale Eugénia Pommaret. En 2018, les agriculteurs avaient en effet anticipé leurs achats avant un alourdissement, le 1er janvier 2019, de la redevance pour pollutions diffuses (RPD). Ils ont, en outre, bénéficié en 2019 d’une faible pression parasitaire. Cette «année sereine» en termes de bioagresseurs souligne l’«efficacité des outils d’aide à la décision (OAD) qui commencent à trouver une place très importante dans notre métier», a défendu de son côté le président Bruno Baranne.

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