Quand Emmanuel Macron dit «merci à la ferme France»
Le président de la République a organisé une visite dans un supermarché et une exploitation de tomates du Finistère, au cours de laquelle il a dit «merci à la ferme France». Il a par ailleurs souhaité que les Français «se réconcilient» avec le secteur agricole.
Emmanuel Macron a passé l’après-midi, mercredi 22 avril, dans une serre de tomates puis un supermarché du Finistère, afin de rendre hommage à toute la chaîne de «la ferme France», symbole de la «deuxième ligne» de la «guerre» contre le coronavirus. Le chef de l’État a d’abord arpenté les allées des vastes serres de tomates de l’exploitation des frères Roué, à Cléder. Arrivé sans masque, il a discuté avec les exploitants et des salariés, à bonne distance. «Merci à la ferme France. Elle a tenu. On peut en être fier. J’espère que nos concitoyens vont être réconciliés avec ce beau métier qui est celui de nourrir la nation.» Il a également déclaré : «Le Français, quand il est consommateur, ne doit pas oublier d’être citoyen. Il faut se poser la question d’où vient ce qu’on a dans l’assiette.» Et d’ajouter : «Je ne suis ni nationaliste, ni protectionniste, a-t-il dit, mais si on veut retrouver le contrôle de nos vies, il faut redonner du sens à ce qu’on fait collectivement. Cela ne veut pas dire fermer les frontières, mais on a parfois accepté des choses incohérentes au nom d’une mondialisation accélérée.»
«Cela ne doit pas rester des mots»
À sa visite dans l’exploitation serriste a succédé un rapide entretien avec les présidents de la chambre d’agriculture et de la FDSEA du Finistère. «Nous avons insisté sur les engagements qu’il avait pris lors de ses allocutions télévisées, en matière de sous-traitance et de souveraineté», rapporte Jean-Alain Divanach, président de la FDSEA. «Nous lui avons dit que cela ne doit pas rester des mots, et ces engagements doivent survivre à la crise.» Les deux élus ont, par ailleurs, insisté sur les relations avec la grande distribution :
«Nous ne voulons pas que les GMS deviennent le chevalier blanc de l’alimentation, et nourrissent les Français à bas coût. Nous avons des coûts de production à la hausse avec cette crise, et il nous faudra passer des hausses. Plus généralement, avec une agriculture plus locale et plus verte, la place de l’alimentation dans le panier de la ménagère doit être revue à la hausse.» Les deux élus ont enfin évoqué le sujet de la prorogation du TODE (baisses de cotisations pour les travailleurs saisonniers). «Il était à l’écoute, il a semblé d’accord, mais n’avait pas grand- chose à nous dire, si ce n’est qu’il était favorable à une politique sociale européenne.»
L’agroalimentaire demande de la compétitivité
Deux jours avant la visite, le collectif breton des Z’Homnivores, regroupant des fédérations régionales de l’agroalimentaire, lui demandait de «libérer la compétitivité» du secteur. «Les contraintes de la sur-réglementation asphyxient lentement mais sûrement la production», peut-on lire dans un courrier signé par cinq organisations (réseau Produit en Bretagne, ABEA, Interbev Bretagne, Agriculteurs de Bretagne et UGPVB) ; et «affaiblir la production nationale, c’est nous exposer à la dépendance alimentaire et aux importations massives.»
Autre requête du collectif breton : «Protéger les agriculteurs et les entreprises alimentaires françaises contre les organisations qui les attaquent impunément au nom d’une idéologie radicalisée.» Plus largement, le collectif inscrit ses demandes dans la «relance de l’agriculture et de l’agroalimentaire» à venir après la crise sanitaire du Covid-19. «La question est de savoir si l’alimentation des 67 millions de Français est stratégique pour notre pays, ou non», résument les Z’Homnivores.
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