L'Oise Agricole 23 mars 2022 a 17h00 | Par Dorian Alinaghi

Un bilan positif pour la Chambre d'agriculture

Lors de la session de la Chambre d'agriculture de l'Oise le 22 mars, Fabrice Riquier, directeur, et Hervé Ancellin, président, ont présenté l'état financier de la structure ainsi que les actualités du moment.

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- © D.A.

Comme pour chaque session budgétaire, le directeur a débuté la réunion en présentant les charges de la Chambre d'agriculture. On remarque que les charges du personnel sont en baisse d'environ 50.000 euros par rapport à l'année 2020. Par ailleurs, en comparant au prévisionnel, c'est une baisse de charges de 250.000 euros, expliquée essentiellement par un prévisionnel de trois embauches non réalisées. Pour les charges de fonctionnement, achats (124.160,67 EUR), on constate une baisse de 52.619 euros par rapport au prévisionnel, due à une baisse sur les fournitures, entretien, achats de marchandises... Pour les services extérieurs (245.786 EUR), la baisse de 28.947 EUR est expliquée par les travaux d'entretien et de réparation des locaux. Les autres charges de fonctionnement représentent le seul compte en augmentation de 213.196 EUR par rapport au prévisionnel. Cela s'explique par plusieurs facteurs dont la prise en compte des factures impayées irrécouvrables jusqu'à 2016 et l'incendie des locaux de Grandvilliers (perte d'actif cédé) entre autres.

Hervé Ancellin a évoqué des échanges avec UniLaSalle pour l'achat des locaux de la Chambre d'agriculture ; en cas de vente, la localisation du nouveau bâtiment n'est pas encore déterminée.

Concernant les recettes, on remarque une augmentation de 69.028 EUR par rapport au prévisionnel pour les autres subventions. Cette hausse, en lien avec une régularisation des subventions des années antérieures, concerne un solde négatif de 40.000 EUR pour les subventions de la région (PRE et bio), une augmentation de 15.000 EUR avec le Conseil départemental pour le livre Visages et Paysages de l'agriculture de l'Oise et une augmentation de 95.000 EUR correspondant essentiellement à Vivéa. Pour les autres produits, on remarque une baisse globale de 33.203 EUR. Les prestations de service en 2021 ont chuté de 129.159 EUR par rapport à un prévisionnel «optimiste». Effectivement, Covid oblige, il y a eu moins d'études (méthanisation, plan d'épandage...), moins de suivis chantier grands ouvrages et plus de bilans MAE et de services aux collectivités. Afin de ne pas rentrer trop dans les détails des tableaux et des chiffres, le compte financier 2021 présente un bénéfice de près de 200 kEUR et le fonds de roulement permet 152 jours de fonctionnement. Les comptes de la Chambre d'agriculture de l'Oise restent au vert !

 

Du pixel à la parcelle

Morgan Curien, agro-pédologue à la Chambre d'agriculture, a présenté l'intérêt de l'agriculture de précision avec l'utilisation des images satellites. «Il s'agit de données gratuites ! De plus, les technologies sont différentes. On trouve des images radar et optiques. Autres avantages, les satellites comme le Sentinel 2 s'adaptent aux besoins en agriculture pour les grandes surfaces et la périodicité d'acquisition», affirme le conseiller.

En pratique, ce sont des mesures exhaustives de l'analyse d'une surface à l'inverse d'une analyse de sol. Plusieurs années sont disponibles afin d'acquérir une plage temporelle importante sur une même surface. Gros avantage à ne pas négliger, cette technologie ne demande pas des investissements en matériel, en déplacement et en gain de temps ! «Son utilisation pour la modulation de fertilisation azotée est devenue routinière, mais d'autres utilisations restent à l'état de recherche. Par exemple, les caractéristiques des sols nécessitent des modèles dit empiriques et une connaissance pédologique locale», ajoute-t-il. En plus des méthodes classiques (historique des parcelles), la télédétection peut être d'une grande aide pour l'influence du relief (érosion, intensité et forme de la pente, texture, pH...), la variation texturale (variation de sol et zonage de phosphore), mesure de la variation du phosphore total et absorption du phosphore dans les sols avec la télédétection. Après avoir présenté l'intérêt de ces nouvelles technologies, Morgan Curien a dévoilé un projet national en cours jusqu'en juillet 2023. «Nommé Reflex Epsilon, il s'agit d'évaluer les potentiels des sols et inciter à des pratiques adaptées grâce aux leviers numériques. Les objectifs sont de recenser et caractériser les méthodologies et prestations de carte potentiel de sol et de modulation mises en oeuvre dans les différentes régions. De plus, cela convergera vers les processus les plus pertinents en regard du besoin des agriculteurs et d'améliorer leurs méthodologies. Par la suite, il faudra capitaliser, diffuser et communiquer sur les résultats obtenus afin de massifier leur utilisation à travers le développement de prestations futures», détaille-t-il. De plus, qui dit nouvelle technologie dit formation. En effet, la Chambre d'agriculture de l'Oise souhaite former les agriculteurs à l'agriculture de précision afin de s'emparer de ces nouveaux outils pour connaître précisément l'état des sols, mais aussi de créer des cartes de modulation intra-parcellaire pour «rendre les agriculteurs plus autonomes».

 

Tour d'horizon de l'actualités

Bernadette Bréhon, élue Chambre, a présenté une motion concernant le maintien des DPB dans le cadre des occupations temporaires liées aux travaux du canal Seine Nord Europe : «nous demandons à l'État de prévoir une réserve obligatoire de DPB pour les grands travaux déclarés d'utilité publique, c'est-à-dire la possibilité pour les exploitants concernés par les grands travaux de garder leurs références en DPB, sans perte de valeur faciale au-delà des règles de convergence qui s'appliquent à tous les exploitants prévu dans l'article 31 du protocole de 2008. Et de fournir des dispositions spécifiques permettant aux exploitants concernés de garder leurs références, le chantier devant intervenir une fois la réforme Pac mise en vigueur.»

Après avoir adopté à l'unanimité cette motion, un débat s'engage sur le dossier Verschuere. Cette affaire, qui a fait le tour de l'Hexagone, n'est plus à détailler. Néanmoins, la crainte s'installe ! «Une boîte de Pandore s'est ouverte. Cela va sûrement créer un effet boule de neige dans les autres villages», s'alarme Bruno Haas, élu Chambre. Même si «la FDSEA reste aux côtés de la famille Verschuere pour les aider dans cette affaire», Régis Desrumaux, son président, propose que «la Chambre d'agriculture suspende et donne un avis défavorable à toutes les dérogations concernant les constructions de maisons ne respectant pas les distances aux exploitations.» L'ensemble des élus a approuvé cette idée.

Autre point d'actualité, le conflit en Ukraine. Pour Hervé Ancellin, il est essentiel d'aider les agriculteurs pour la campagne 2023 qui s'annonce très compliquée pour toutes les formes d'exploitation, «étant donné que nous ne savons pas quand la guerre s'arrêtera, nous devons faire en sorte d'aider les exploitants en les accompagnant dans leurs choix».

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