Un chantier qui se veut exemplaire sur la sécurité des travailleurs
Dès le début de la démarche, la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE), maître d'ouvrage, a entamé une réflexion sur la prévention des accidents en collaboration avec l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).

Cette démarche se concrétise au travers du Passeport prévention canal (PPC), sensibilisation à la prévention sur les différents chantiers que doivent suivre tous les compagnons qui sont amenés à y travailler. Ce mardi 14 octobre, ils sont ainsi sept compagnons à suivre la séance d'obtention du passeport, qui dure deux heures : des paysagistes, des chefs de chantier, des assistants de maîtrise d'oeuvre. Ils doivent d'abord répondre à un quizz de 23 questions pour évaluer leurs connaissances, à l'aide d'un outil numérique interactif. Une correction collective favorisant les échanges et l'appropriation des bonnes pratiques est effectuée sous la houlette d'un préventeur de l'OPPBTP qui anime la séance. Ensuite, les participants repassent le quizz pour mesurer leur progression. Ils obtiennent ainsi leur Passeport prévention canal.
«Ce sont les entreprises qui sont responsables de la sécurité de leurs salariés, mais la SCSNE a fait le choix d'instaurer une politique de prévention axée sur la sécurité, l'écoperfomance, le partenariat-participation et l'innovation. 10 objectifs ont été déclinés en 25 actions dont le PPC. Cette démarche de prévention faisait partie d'une obligation à respecter dans le cahier des charges des appels d'offres pour les différents chantiers», détaille Jean-Charles Marzin, directeur QHSE (qualité hygiène sécurité environnement) à la SCSNE.
Sécurité pour tous partout et tout le temps
Tous les compagnons qui interviendront à un moment ou un autre sur les différents chantiers suivront ce PPC qui se veut mobile, c'est-à-dire qu'il peut être effectuer directement sur le chantier et pas forcément sur l'une des bases de vie installées sur les 107 km du tracé. «Il s'agit que nous ayons la même vision de la sécurité sur tout le chantier et que nous uniformisions nos procédures. Nous avons ainsi développé un aspect sur les risques pyrotechniques car nous trouverons de nombreuses munitions et obus lors des terrassements», poursuit le responsable.
Ce PPC a été élaboré en collaboration avec l'OPPBTP, organisme de prévention au service des 227.000 entreprises du BTP. «Avec la SCSNE, dès 2021, nous avons estimé que le maître d'ouvrage doit être acteur de la prévention sur le chantier. Premièrement, très en amont, un schéma directeur de la prévention a été élaboré. Deuxièmement, nous visons une montée en compétences du personnel sur les questions de sécurité grâce à des formations internes et un engagement collectif. Ensuite, il s'agit de diffuser des pratiques communes autour de la sécurité, avec une évolution constante. Enfin, ce chantier va nous permettre d'améliorer nos connaissances et de capter de nouvelles pratiques de prévention que nous pourrons diffuser auprès des entreprises», ajoute Carine Janot-Forestier, responsable maîtrise d'ouvrage-maîtrise d'oeuvre à l'OPPBTP.
Si le PPC est l'aboutissement de cette politique de prévention des accidents, la charte Chantier franchement sûr a été signée entre la SCSNE et l'OPPBTP en 2024 pour prendre en compte la prévention des risques professionnels dès la conception des ouvrages. La volonté est d'instaurer partout, tout le temps et pour tous une culture de la sécurité partagée et sans cesse améliorée.
Concrètement, sur le secteur 1 du canal (le plus en avance), 400 compagnons ont été sensibilisés grâce au PPC lancé en décembre 2024 et ce sur les 6.000 qui interviendront sur le chantier à un moment ou un autre.
À ce jour, seuls quelques accidents de bobologie ont été relevés, mais qui ont amené à des changements de pratique.
Parallèlement, des audits et visites (250 aujourd'hui en 2025) sont réalisés pour vérifier le respect des consignes de sécurité : port des EPI (équipements de protection individuels), consignes, devoir d'alerte, droit de retrait, port d'un gilet de sauvetage pour ceux qui interviennent à moins de 5 m de l'eau...
Preuve de son intérêt : le PPC sera déployé dans toutes les formations BTP financées par la Région Hauts-de-France.
L'écluse de Montmacq
Le groupement d'entreprises, dont Bouygues Travaux publics, qui a été retenu s'attaque à la construction de l'écluse Montmacq, la plus petite de celles qui jalonneront le trajet du canal Seine Nord Europe, assurant la fluidité du trafic fluvial. Sa hauteur de chute ne sera que de 6 mètres, contre 25 pour la plus haute et 21 m pour celle de Noyon. Elle mesurera 260 m de long pour 17 m de large et 18 m de profondeur. Sa construction s'étendra sur 55 mois. Elle nécessitera 50.000 m3 de béton et dégagera 130.000 m3 de remblais. 200 compagnons vont travailler sur cet ouvrage dont 30 encadrants, avec un suivi environnemental constant et 68.000 heures d'insertion sont prévues pour des personnes en intérim, en réinsertion ou en formation. Après le rescindement l'Oise, l'ancien lit a été asséché et une plateforme a été installée en hauteur à partir de laquelle les travaux de fondation de l'écluse vont démarrer. Les bords de l'écluse, d'une vingtaine de mètres de haut, seront coulés sur des fondations enterrées sur une hauteur équivalente. Le tronçon sera ensuite asséché afin de couler le fond étanche. Ensuite, seront posées les portes de l'écluse avant la remise en eau en 2028, suivie d'une année de tests continus.
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