Un jour à la ferme avec Caroline et Éléonore Blanquart
Un jour à la ferme : c'est la promesse champêtre du compte ouvert sur Instagram par Caroline et Éléonore Blanquart. Sur l'exploitation familiale, les deux soeurs se font avec humour les ambassadrices de la profession auprès des néoruraux qui vivent dans le secteur des Weppes (Nord).

Ambassadrices de l'agriculture moderne pleines d'humour - en plus d'être diablement photogéniques - auprès des néoruraux qui repeuplent les Weppes : c'est la mission que se sont donnée Caroline et Éléonore Blanquart, 30 et 21 ans, via leur compte Instagram ouvert en octobre. Baptisé Un jour à la ferme, il offre des clichés souriants sur le quotidien agricole, le tout saupoudré d'un soupçon d'explications techniques. Utilité des reliquats azotés, réparation de tracteur, biberon matinal à la nurserie des veaux...
Elles font feu de tout bois pour expliquer le métier qu'elles ont choisi d'exercer à la suite de leurs parents dans la ferme familiale à Beaucamps-Ligny (Nord). Mais sur ce réseau où le glamour est roi, les deux jeunes agricultrices ne comptent pas transformer leur page en «compte Instagram d'agricultrices sexy». «Ce sera du vrai, de la sueur et des bouses», préviennent-elles dans un post. Le ton est donné.
Juste expliquer son métier
«Cela fait longtemps que je regarde des comptes Instagram agricoles que je trouve intéressants. Je voulais faire pareil», confie Caro, l'aînée des deux soeurs et gestionnaire du compte qui rassemble désormais plus de sept-cents abonnés. « Nous nous sommes rendu compte que nos amis qui ne viennent pas du milieu agricole, même s'ils vivent au milieu des champs, ne connaissent souvent rien du tout à l'agriculture. Nous avons aussi été prises en photo par des riverains en sortant le pulvérisateur avec notre père... Nous voulions juste expliquer pourquoi on traite les champs, pourquoi on ne fait pas du bio», explique-t-elle. «Et que parfois dans le pulvérisateur, c'est juste de l'engrais !», ajoute la cadette Élé avec un sourire.
Travail en duo
Reprise par leurs parents en 1980, l'exploitation familiale compte trois parties : une petite cinquantaine de chevaux de propriétaires, 90 vaches laitières et 120 hectares de champs. Blé, maïs, betteraves, prairies... «Maman est un peu partout à la ferme : vaches, administratif, chevaux. Papa, quant à lui, adore ses vaches, mais il ne les trouve pas assez bavardes alors il va souvent papoter avec les chevaux !», raconte Éléonore. Si Caroline a la main sur le compte Instagram, le travail se fait en duo. «L'idée, c'est de suivre Éléonore dans les travaux saisonniers. Jusqu'ici, c'était l'hiver, il y avait moins de choses à dire sur les champs. J'ai parlé des animaux, commencé une rubrique objets insolites», explique-t-elle. Joie de l'agriculture périurbaine, elles ont récemment consacré un post sur les aimants attachés au cou des vaches pour éviter qu'elles n'avalent des objets en métal. «Il faut rendre la chose plus humaine, être court, précis, ne pas donner trop d'infos» Éléonore pose pour la photo et l'aide pour la rédaction des posts techniques. «J'aimerais bien faire plus mais je n'ai pas le temps !», regrette-t-elle.
Ferme de filles
Cadette d'une fratrie de cinq soeurs, Éléonore est à 21 ans salariée de la ferme depuis l'automne 2020, après un bac STAV et un BTS Acse à Genech, ainsi qu'une licence en économie et management en alternance à l'université Jules-Verne de Laon. Objectif : reprendre d'ici un ou deux ans la partie agricole de l'exploitation, et choisir si elle va garder les vaches. Si oui, la salle de traite aura besoin d'un coup de jeune et donc d'investissements. «Aujourd'hui, Papa trait le matin, une salariée le soir... c'est vraiment une ferme de filles !», s'exclame-t-elle. Caroline, la «n° 3 de la fratrie», est retournée aux sources après une licence de droit et une école de commerce à Marseille. Elle envisage de reprendre la partie chevaux de la ferme, les écuries du Brusle. Une diversification apportée par leur maman, lilloise et cavalière dans l'âme, à son arrivée à Beaucamps-Ligny. Avec leur retour à la ferme, les deux soeurs veulent soulager leurs parents qui travaillent ici depuis plus de quarante ans. Car à l'image des Quatre filles du Dr March, autre saga familiale sur une fratrie de filles, on est très famille chez les Blanquart. Caroline, qui a validé en janvier son BPREA, le résume avec humour quand elle évoque son envie de retour aux sources : «Jamais trop loin des parents trop longtemps.»
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