L'Oise Agricole 08 janvier 2022 a 14h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Bien vivre ensemble dans les campagnes

Face aux difficultés de dialogue entre agriculteurs et habitants des communes rurales, l'administration et les organisations professionnelles agricoles de l'Oise ont mis en place un groupe de réflexion et des outils à partager.

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https://emmanuel-d.netboard.me/agricitoyen/
https://emmanuel-d.netboard.me/agricitoyen/ - © Capture écran

Dans le prolongement d'un séminaire régional «Se réinventer ensemble» qui s'est tenu en 2019, la DDT (Direction départementale des territoires) de l'Oise avait proposé la constitution d'un groupe de travail régional sur la thématique «Réconcilier les citoyens avec l'agriculture par la mise en place d'un contrat de vie ensemble». L'idée initiale était de promouvoir à l'échelle régionale l'exemple de la charte de bon voisinage de l'Oise signée en 2017, dans l'espoir qu'elle soit reprise et adaptée aux autres territoires. Ce groupe de travail comprenait la DDT, la Chambre d'agriculture de l'Oise, la FDSEA, les Agences de l'eau, le Roso et différents partenaires. Il a vocation à se réunir une ou deux fois par an.

Rapidement, d'autres initiatives se sont présentées au groupe de travail qui a finalement réalisé un recensement plus global des actions permettant de développer les synergies entre citoyens et monde agricole dans les territoires sur la base d'une analyse des facteurs d'incompréhension réciproques. Il s'agissait de recenser ce qui se fait déjà dans d'autres départements, «de bonnes solutions pour des gens de bonne volonté», détaille Agnès Cochu, chef du service économie agricole à la Direction départementale des territoires de l'Oise. Depuis 2017, le contexte sanitaire et réglementaire a modifié la donne. Un avenant sur l'utilisation des produits phytosanitaires a enrichi la charte de bon voisinage de l'Oise et ces chartes se sont généralisées puisqu'elles sont devenues obligatoires.

Un outil interactif

Néanmoins, le recensement des outils existants s'est fait sous forme d'un tableau interactif sur internet. Le produit proposé au travers d'un netboard constitue une boîte à outils pour inciter les acteurs des territoires, et plus particulièrement les élus, à agir afin de créer, maintenir, rétablir ou amplifier le lien social dans un esprit de mieux vivre ensemble. Il est destiné à s'enrichir de nouvelles actions qui seront proposées par ces mêmes acteurs. La première version du netboard sera adressée aux agents de l'État qui accompagnent les projets dans les territoires, aux collaborateurs de la Chambre d'agriculture en lien avec les EPCI et aux techniciens des EPCI. Le lien pour y accéder https://emmanuel-d.netboard.me/agricitoyen/ amène à divers documents existants dont, par exemple, un dépliant pour sensibiliser les élus sur les conditions de circulation des engins agricoles afin de leur permettre de prendre en compte les gabarits agricoles dans les aménagements routiers qu'ils sont amenés à réaliser sur leur territoire. La récente charte signée sur la méthanisation devrait rejoindre la liste des outils à disposition. «Chacun peut y apporter sa contribution et utiliser les outils existants. De quoi améliorer la communication entre agriculteurs et autres habitants du monde rural», conclut Agnès Cochu.

 

- © D.A.

Luc Smessaert, membre de Chambre d'agriculture de l'Oise

«Des outils pour lutter contre l'agribashing»

Comment le groupe de travail a-t-il vu le jour ?

Je reconnais que j'ai été tout à fait satisfait que ce soit la DDT de l'Oise qui s'empare de ce sujet à l'issue de la signature de la charte de bon voisinage. J'ai trouvé cela très intéressant que l'initiative émane de l'administration. Le groupe de travail a été élargi à la région afin que cette charte devienne un lien possible, dans les départements, entre les agriculteurs et les acteurs du territoire. La DDT avait senti la nécessité à mieux se comprendre, à expliquer le métier d'agriculteur et ses contraintes.

Comment la boîte à outils s'est-elle construite ?

Un gros travail de recensement a été fait des initiatives, parfois très locales, qui avaient été prises dans le sens du mieux vivre ensemble. C'était par exemple un livret édité par un groupe du Cernodo sur les avantages et inconvénients de vivre à la campagne, à destination des nouveaux habitants. Ou encore les fermes ouvertes, ou Campagne en fête. Également l'association Symbiose, créée avec le Roso. On s'est alors rendu compte qu'il existait plein d'outils qu'il fallait regrouper pour les mettre à la portée de tous au travers du netboard.

Quel avenir à cet outil ?

Agnès Cochu a insisté pour que les porteurs de chacune des initiatives recensées soient identifiés afin que des mises à jour ou améliorations puissent être effectuées. Au final, ces solutions sont souvent peu coûteuses et nécessitent juste l'engagement de quelques-uns, qui prennent la parole, au bénéfice de tous. Le lien se créée, se travaille, il faut aller au-delà du cliché. J'espère que nous pourrons bénéficier de quelques financements pour aider les projets locaux qui se mettent en place localement et leur permettre de se généraliser à d'autres territoires. En tout cas, cet outil interactif vient en réponse au mal-être de certains agriculteurs et à l'agribashing dont ils sont victimes. Au niveau national, la FNSEA vient de signer son Manifeste pour une ruralité vivante. C'est un véritable encouragement à poursuivre nos actions dans l'Oise.

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