Nord-Pas-de-Calais et Picardie : un mariage de raison
La dernière session de la Chambre régionale d'agriculture de Picardie a présenté l’état d’avancement du rapprochement des Chambres entre le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie.

«Une Chambre régionale d’agriculture à l’échelon de la grande région doit être en place au 1er janvier 2016, c’est une obligation réglementaire. Ainsi, la Chambre régionale d’agriculture de Picardie n’existera plus au 1er janvier 2016», a d’emblée déclaré Christophe Buisset, président, à la session de la Chambre régionale d’agriculture de Picardie le 13 avril.
Ce rapprochement des structures s’opère dans un contexte différent dans les deux régions. La Picardie est composée d’une Chambre régionale comptant 33 salariés et de trois Chambres départementales d’environ 70 salariés chacune alors que dans le Nord-Pas-de-Calais, il n’existe qu’une seule Chambre qui couvre les deux départements et elle compte 190 salariés.
Au 1er janvier 2016, les Chambres d’agriculture s’organiseraient donc comme suit :
- une Chambre régionale Nord-Pas-de-Calais Picardie,
- trois Chambres départementales (Aisne, Oise, Somme),
- une Chambre interdépartementale (Nord-Pas-de-Calais).
L’échelon local : clé de voute du dispositif
Au-delà du cadre réglementaire, les présidents picards et du Nord-Pas-de-Calais souhaitent établir un projet commun dans lequel l’échelon local et la proximité représentent la pierre angulaire du dispositif. Selon Christophe Buisset : «dans un contexte où les régions sont de plus en plus grandes, la proximité et le maillage territorial sont essentiels. L’échelon départemental revêt toute son importance. Il faudra même explorer des territoires plus restreints comme les communautés de communes qui sont de bons territoires de projets».
D’ailleurs, au niveau picard, un projet de régionalisation des chambres avait déjà été initié par Christophe Buisset. Petit à petit, certaines fonctions sont affectées à la chambre régionale : comme les fonctions support et l’établissement régional de l’élevage (ERE) pour permettre aux chambres départementales de redéployer leurs actions sur le terrain. Ce projet se poursuit et prend réellement forme avec la réforme territoriale.
Jouer la complémentarité
Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, a présenté la régionalisation comme une opportunité, pour peu qu’elle soit appréhendée de manière pragmatique.
Selon lui, il n’est plus possible de raisonner uniquement de manière agricolo-agricole. «Nous devons avoir une vision transversale de l’ensemble des filières qui peuvent exister, à partir de la production agricole. Nous avons beaucoup de matière grise à notre disposition dans la grande région : pôle IAR, Agro Transfert, les pôles de compétitivité… il va falloir jouer la complémentarité pour être plus performants», a-t-il affirmé.
Point de vue des autres chambres consulaires
Philippe Vasseur, président de la Chambre régionale de commerce et de l’industrie (CCI) du Nord-Pas-de-Calais, et ancien ministre de l’Agriculture, était venu faire part de son vécu sur le rapprochement des CCI Nord-Pas-de-Calais et Picardie.
Faisant le constat de la montée en puissance des compétences dévolues au Conseil régional d’une part, et ayant subi de sérieuses restrictions budgétaires d’autre part, les CCI du Nord et du Pas-de-Calais avaient entamé une mutualisation et en même temps une décentralisation pour redévelopper leurs forces sur le terrain.
La fusion avec la Picardie arrive dans ce contexte et n’a visiblement pas été souhaitée par les intéressés. Cela étant, les CCI souhaitent bien évidemment réussir leur fusion. Philippe Vasseur explique que les territoires sont hétérogènes en termes d’attractivité économique. Le rôle des consulaires est de travailler à la cohésion des territoires, porter de l’attention au monde rural, trouver une politique d’équilibre.
Selon lui, l’agro économie (production agricole, agroalimentaire, recherche) est un pan essentiel de l’économie de la grande région. En définitive, si la régionalisation n’a pas été choisie, les chambres consulaires souhaitent y voir de nouvelles opportunités à saisir pour davantage de compétitivité, en particulier
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