L'Oise Agricole 28 mai 2015 a 08h00 | Par L'Oise Agricole

«L’agriculture a su évoluer vers des métiers porteurs d’avenir»

L’opération Fermes ouvertes initiée par la FNSEA fête cette année ses 25 ans. L’occasion pour Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et responsable du dossier, de revenir sur l’importance, pour le monde agricole, de multiplier ces exemples de communication positive, dont l’opération est relancée dans l’Oise.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Luc Smessaert
Luc Smessaert - © Bernard Leduc

Quel est le principe de l’opération Fermes ouvertes ?

Luc Smessaert : L’idée principale de Fermes ouvertes, c’est qu’il n’y a rien de tel qu’un agriculteur qui ouvre sa ferme dans son village pour faire comprendre son métier, en l’occurrence à des enfants de 8 à 11 ans, soit du CE2 au CM2. Les visites sont préparées avec l’enseignant et un livret est remis aux enfants. Quel que soit le type d’exploitation, il y a toujours une grande diversité de sujets à aborder : eau, biodiversité, vie du sol, bien-être animal, gaspillage alimentaire, saisonnalité… en s’inscrivant largement du programme pédagogique (histoire, sciences, mathématiques…).

Les visites permettent aussi de faire le lien avec les émissions pour enfants qui ont pour thème la ferme et qui sont de plus en plus nombreuses. Rien de tel que de confronter le virtuel au réel, surtout qu’aujourd’hui, de plus en plus d’enfants ne connaissent pas la réalité de nos exploitations. Pourtant, l’agriculture et l’alimentation sont bien des sujets du programme scolaire.

Il est également essentiel de nouer un dialogue avec les professeurs des écoles car, malgré le capital sympathie de la profession agricole, il existe un certain nombre de questions difficiles sur les pratiques, comme la protection des plantes ou la fertilisation, des sujets sur lesquels il y a un fort besoin d’explication.

Sans compter que les enfants sont ensuite les meilleurs porte-parole auprès de leurs parents. Ils regardent l’agriculture différemment après la visite.

 

Quel est le message que souhaitent faire passer les agriculteurs à travers cette opération ?

LS : Avec ses 22 partenaires, Fermes ouvertes a l’avantage de fédérer l’ensemble du monde agricole, ce qui permet de communiquer de façon transversale. Il s’agit aussi de montrer que tout en ayant des racines fortes et des valeurs, l’agriculture a su évoluer vers des métiers modernes, porteurs d’avenir, qui travaillent avec le vivant, produisent l’alimentation et peuvent être source d’énergies renouvelables. Pour être agriculteur demain, on a davantage besoin de gens qui ont un niveau élevé que des derniers de la classe, même si on accueille tout le monde. On a trop longtemps réservé l’agriculture aux élèves en échec scolaire.

Aujourd’hui, le métier a évolué, on peut montrer aux enfants les GPS qui conduisent tous seuls les tracteurs, les drones qui permettent de faire des prévisions, les robots de traite… Avec Fermes ouvertes, on fait découvrir aux enfants toutes les technologies qu’ils utilisent généralement pour jouer et qui ont des applications très concrètes sur le terrain. C’est aussi une façon de susciter des vocations.

Que pouvez-vous dire aux agriculteurs qui participent ou envisagent de participer à l’opération Fermes ouvertes ?

LS : Dans une période économiquement compliquée, avec le poids des normes et des contrôles, en plein milieu des déclarations Pac, il reste très important d’investir sur la durée en donnant des explications sur la façon dont on travaille. Je remercie tous mes collègues qui vont accueillir encore cette année et qui permettent de créer ces ponts entre le monde agricole et la société. Pour les exploitants, c’est un bon moyen de donner de l’optimisme à un beau métier et de sortir la tête du guidon.

Quelle que soit la situation économique de l’exploitation, il est possible d’entretenir l’échange et le dialogue, l’important, c’est de rester soi-même et vrai.

 

Qu’y a-t-il de spécifique cette année ?

LS : Cette année marque les 25 ans de Fermes ouvertes, ce qui prouve que la communication et la transparence ne datent pas d’aujourd’hui. En 2015, 55 départements ont répondu présent, mais au-delà, dans tous les départements, des visites d’exploitation créent des liens qui perdurent entre les exploitants et les écoles du village.

Comme l’année dernière, mon objectif est toujours d’atteindre à terme les 36.000 fermes ouvertes sur le territoire, soit au moins une ferme par village. Au final, le but est de favoriser le vivre-ensemble et de faire que les agriculteurs et la société puissent mieux se comprendre.

 

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,