L'Oise Agricole 03 décembre 2015 a 08h00 | Par MARC DE SOUSA

Une nouvelle FRSEA portée sur les fonts baptismaux

Une FRSEA à l’échelle de la future grande région, avec un nouveau projet politique.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
- © frsea

L’assemblée générale constitutive de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles Nord-Pas-de-Calais-Picardie s’est déroulée le 27 novembre à Amiens. Celle-ci a marqué la création de la nouvelle structure régionale, née de la fusion des anciennes FRSEA de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Outre les aspects statutaires, cette réunion a permis de présenter un nouveau projet politique qui reprend les grandes orientations communes pour la future région. L’élaboration de ce projet politique constitue une étape cruciale dans le rapprochement de nos structures, explique Laurent Verhaeghe, fraîchement élu président de-là FRSEA Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il s’inspire des Plans régionaux à l’agriculture durable du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie (PRAD).Finalement, cela s’est fait assez facilement. Un groupe de travail a ainsi été chargé de mettre en musique ce nouveau projet politique pour la grande Région.»

Des enjeux et une vision partagés

«Nos deux régions historiques sont relativement proches au niveau agricole», rappelle Laurent Degenne, secrétaire général de la nouvelleFRSEA. Les défis à relever sont néanmoins nombreux tels la préservation du foncier agricole, le renouvellement des générations, l’évolution des pratiques agricoles. Aussi l’ensemble des responsables syndicaux de la nouvelle région partagent-ils une vision commune qui repose sur trois enjeux : travailler pour un revenu, développer des filières compétitives et diversifiées, ainsi que le rôle de l’agriculture et des agriculteurs sur le territoire.

La performance économique

Afin d’y répondre, trois axes stratégiques ont été identifiés. Le premier vise à «promouvoir une agriculture diversifiée, créatrice dévaluer ajoutée et d’emplois, ainsi que génératrice de revenus, qui répond aux attentes des consommateurs, des transformateurs et démarchés d’export». En clair, l’idée est de défendre tous les types d’agriculture, en confortant et en continuant à développer les productions agricoles animales et végétales qui sont sources de valeur ajoutée. Les responsables syndicaux régionaux demandent notamment «qu’un peu de lest soit lâché sur les contraintes réglementaires pour favoriser la compétitivité des exploitations agricoles et des entreprises agroalimentaires». Ces derniers militent également pour le renforcement des filières agroalimentaires «pour créer et partager davantage la valeur ajoutée», en adaptant notamment l’offre à la demande du consommateur. «Il ne s’agit passe produire des matières agricoles qui ne se vendent pas ou ne s’exportent pas, souligne Pierre Han-rebique, président de la FDSEA du Pas-de-Calais. Nous avons aussi à réfléchir sur les évolutions de notre agriculture et de nos productions en lien avec les filières d’amont et d’aval.» Et d’ajouter : «Nous devons apprendre à anticiper ces mutations, et non rester de simples spectateurs.» Il insiste aussi sur l’amélioration du travail des agriculteurs au quotidien tant sur le plan du droit du travail que sur le plan technique. Les aides du Fader doivent nous apporter cette notion de compétitivité», martèle-t-il. Sans oublier la nécessité de mieux valoriser la position géographique de notre région, «située au cœur de l’Europe», entrappelant notamment que 47 %des productions régionales sont commercialisées à l’export.

La durabilité

Le deuxième axe s’attache, quanta lui, à faire reconnaître l’activité agricole dans les enjeux d’aménagement du territoire et de la préservation de l’environnement. D’ola nécessité d’allier davantage agriculture et développement territorial : «Nous avons une grande diversité de systèmes de culture, qui contribuent à la grande diversité des paysages de nos régions», affirme Guillaume Chartier, président de la FDSEA de l’Oise. Et de poursuivre : «La terre est notre outille travail, pas uniquement une variable d’ajustement des attentes sociétales.» Si la surface agricole utile (SAU) recouvre 67 % du territoire régional, les terres artificialisées, elles, en représentent 12 %.Dans ce contexte, il s’avère vital de préserver le foncier agricole. «Nous avons certes besoin d’infrastructures performantes, reconnaît vital de préserver le foncier agricole. «Nous avons certes besoin d’infrastructures performantes, reconnaît Guillaume Chartier. Mais il ne fauta faire de la compensation environnementale sur le dos de l’agriculture.» Il devient enfin primordial de favoriser le dialogue entrées agriculteurs et la société afin déporter «un projet agricole durable adapté à la diversité des exploitations et à leurs contextes socio-économiques.» Il s’agira donc de «s’appuyer sur l’expérience de chaque région de façon à conforter des systèmes d’exploitations viables, et qui soient cohérents et durables dans le temps». «Cela passera par la maîtrise de la consommation énergétique, et donc par un soutien très fort de la future grande région sur les orientations liées alla production d’énergies renouvelables et aux substituts du pétrole, indique Guillaume Chartier. Nous avons des pôles de recherche qui sont en place, les outils sont là. L’innovation sera, selon lui, l’une des voies d’avenir importante et «le monde agricole tient absolument à être partie prenante sur ces dossiers». L’objectif étant d’éviter de voir «s’échapper de la valeur ajoutée que l’on pourrait garder notre niveau».

La recherche et l’innovation

Justement, le troisième axe du projet politique régional revient sur la nécessité de «préparer l’avenir parla recherche, la formation et l’innovation», notamment en organisant et en promouvant le potentiel de recherche dans les domaines de la génétique, du machinisme étude l’agroalimentaire via les pôles de compétitivité, à l’instar du pôle IAR qui permet de trouver des solutions pour développer les aurores-sources. En assurant également le transfert des innovations agronomiques vers les exploitations agricoles, ou encore en anticipant les besoins de main-d’œuvre des métiers de l’agriculture et Del ‘agroalimentaire de demain. «Iles anormal que nos entreprises ne parviennent pas à trouver des salariés qualifiés pour répondre leurs besoins», assure Laurent Verheaghe. Il appelle à « adapter l’emploi aux exploitations de demain, ainsi qu’à valoriser la diversité de nos métiers». Et Laurent Degenne de prévenir : «La mobilisation de chacun, sera indispensable pour donner corps à ce projet politique ambitieux.»

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,